Chapitre 4 : ma première fois L

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La nuit était silencieuse, enveloppée d'un calme qui semblait presque irréel. Seules nos respirations troublaient l'atmosphère. L était là, juste à côté de moi, son regard plongé dans le mien. Un mélange de désir et de tendresse dans ses yeux me fit frissonner. Nos lèvres se trouvèrent, et l'intensité monta doucement.

Un moment suspendu

Ses mains parcouraient mon corps avec une assurance délicate, découvrant chaque contour comme si j'étais une carte à explorer. Ses baisers dans mon cou m'arrachaient des frissons, ses mains sur ma poitrine semblaient éveiller en moi une sensibilité nouvelle. J'étais submergée par des sensations inconnues, excitée, mais aussi légèrement nerveuse.

Quand ses doigts glissèrent doucement sous ma culotte, un murmure m'échappa. Puis deux doigts, et un cri de plaisir. Tout mon corps semblait vibrer sous son contact. Je répondis à ses gestes, découvrant à mon tour son corps, caressant sa peau, apprenant ses réactions.

Il se plaça au-dessus de moi, son corps pressé contre le mien. Je sentis son excitation contre ma vulve, et mon cœur battait si fort que je craignais qu'il l'entende. Après quelques instants, il se redressa légèrement et murmura : — Tu veux le faire ? Je sais que c'est ta première fois, et si tu ne veux pas, je comprendrai.

Je souris, à la fois amusée et touchée par sa sincérité. Une pensée étrange me traversa l'esprit : « Même si cette histoire échoue, ma première fois sera avec lui, et en Suisse. » Cela me sembla presque romantique, et, d'une voix calme, je répondis : — Oui. Je le veux. Avec toi.

Un premier pas maladroit

L se leva et sortit un préservatif de la commode. Ce moment brisa légèrement l'ambiance, mais il restait nécessaire. Je me surpris à observer la scène avec curiosité, trouvant presque drôle cette petite pause technique dans un moment si intense. Puis, tout reprit.

Lorsqu'il s'enfonça doucement en moi, je grimaçai. La douleur, bien que supportable, était surprenante. Il murmura des mots rassurants, mais cela ne suffisait pas. Alors, timidement, je lui demandai : — Est-ce que je peux être au-dessus ? Ce serait plus facile pour moi.

Il acquiesça sans hésiter, et je pris les commandes. Lentement, je m'habituai à cette sensation étrange. Ce n'était pas parfait, loin de là. Mais à mesure que je trouvais mon rythme, l'excitation remonta, et je commençai à comprendre ce que pouvait être le plaisir. Pas un feu d'artifice, mais une douce chaleur qui s'installait peu à peu.

Je savais que cette découverte ne serait pas instantanée. Cela prendrait du temps, et ce n'était pas grave. Ce soir-là, sous la clarté discrète de la lune suisse, je vécus ma première fois. C'était imparfait, maladroit, mais c'était à nous. Et je ne regrettais rien.

Le lendemain

Au matin, L fut incroyablement attentionné. Il m'enlaça et me demanda plusieurs fois si je me sentais bien, si je regrettais. Je voyais dans ses yeux une sincérité désarmante. Nous discutâmes longuement, une cigarette à la main, le regard perdu dans l'horizon. Il me dit qu'il m'aimait, qu'il voulait qu'on officialise notre relation.

Je souris, touchée mais hésitante. La distance. Les doutes. Et cette petite voix en moi qui murmurait que je n'étais peut-être pas assez bien pour lui. Pourtant, je finis par accepter. Peut-être parce que j'avais envie d'y croire. Peut-être parce qu'à  15 ans, tout semble possible

Le nouvel an

Nous passâmes le nouvel an ensemble, entourés de ses amis. L'ambiance était festive, lumineuse. Les feux d'artifice illuminaient le ciel, et pour un moment, tout semblait parfait. Même sa mère, que je rencontrai brièvement, me fit sentir la bienvenue. C'était comme si tout convergeait pour me montrer que cet instant, cette relation, était ce que j'avais toujours attendu.

Mais toutes les histoires parfaites ont leurs ombres.

Le retour et les doutes

Lorsque je rentrai en France, mon cœur était lourd. Son sourire, son odeur, tout de lui me manquait déjà. Nous continuâmes à nous appeler chaque soir, et nos messages rythmaient mes journées. Pourtant, un doute grandissait en moi, sournois et insidieux. Sur Facebook, une fille semblait aimer toutes ses publications. Trop, à mon goût. Était-ce simplement une amie ? Ou y avait-il quelque chose de plus ?

Le retour en Suisse

En février, je retournai en Suisse. L me retrouva à la gare avec un sourire éclatant, et mes doutes semblèrent s'évanouir. Pendant deux jours, tout fut parfait. Il me gâta pour mes 16 ans avec une chanson qu'il avait écrite pour moi et un bracelet en argent. Je trouvais ça niais, mais aussi incroyablement touchant.

Mais une soirée changea tout.

La découverte

L était légèrement ivre ce soir-là. Après s'être couché tôt, il laissa son téléphone sur la table. Une pulsion irrépressible me poussa à y jeter un œil. Ce que je découvris me brisa le cœur. Des messages d'autres filles, des mots tendres, des promesses : « C'était bien, on se revoit bientôt. » « Trop bien avec toi en cours, et cette fille en France, c'est pas sérieux, hein ? » Et le pire : « Non t'inquiète. »

Je me sentis trahie, ridicule. Cette relation, ce lien que je croyais unique, semblait soudain si fragile. Je le confrontai. L'alcool le rendit agressif, et il cogna le mur, blessant sa main. Tout me parut théâtral, comme une scène d'un mauvais drame adolescent.

Une réconciliation éphémère

Malgré tout, je finis par lui pardonner. Était-ce de l'amour ? De la peur de le perdre ? Ou simplement cette naïveté propre à l'adolescence ? Je ne sais pas. Nous passâmes les jours suivants à rire, à parler, à faire l'amour, comme si rien ne s'était passé. Mais quelque chose en moi avait changé. Une fissure, invisible mais bien présente, s'était installée.

Un amour compliqué

Les mois qui suivirent furent faits de départs et de retrouvailles. Je venais en Suisse, il venait en France. Chaque séparation devenait plus difficile, chaque retour plus pesant. Je m'enfermai dans cette relation, délaissant mes amis, mes études. Et pourtant, je sentais que quelque chose n'allait pas.

La réalité, tôt ou tard, finit toujours par frapper.



Fragments d'un discours amoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant