Leyla
On avait finalement quitté le dîner après que son père soit parti. Les gens nous fixaient comme si nous étions des intrus. J'avais l'impression que, eux aussi, avait vu la vidéo.
Est-ce qu'ils savent ?
Ils trouvent ça drôle ?Je n'aimais pas que leur attention soit posée sur moi. Leur regard me jugeait, ils me regardaient comme si je n'étais qu'un simple déchet.
Je déteste cette sensation.
Mon cœur s'était alourdi et j'avais l'impression que leur coup d'œil m'étouffait.
Je n'aime pas ça, je n'aime pas cet endroit.
On était arrivé devant la chambre. Felix avait ouvert la porte et n'avait même pas pris le temps de regarder derrière lui. On ne s'était pas adressé un seul mot depuis que son père était parti. Pour être honnête, il n'avait pas l'air d'humeur, ça ne m'arrange pas tellement d'être dans sa chambre.
Il avait commencé à déboutonner sa chemise. Je me suis retourné pour fermer la porte et m'étais dirigé vers le balcon pour le laisser se changer.
Je m'étais assise sur la même chaise que tout à l'heure. Le soleil était déjà parti pour laisser place à la lune. Elle était au milieu du ciel, juste au-dessus de la fontaine, elle illuminait le jardin.
J'avais mis mes pieds sur la chaise pour les ramener près du haut de mon corps. Le froid du printemps se faisait sentir. Le vent faisait voler quelques-unes de mes boucles que je venais remettre derrière mes oreilles.
Les étoiles brillaient cette nuit, elles n'étaient jamais seules. Il y avait toujours un des leurs prés d'elle pour la faire briller. À deux, on les voyait mieux d'ici. Elles brillaient sûrement pour mieux s'éteindre. Peut-être qu'elle se trouvait à plusieurs kilomètres éloignés l'une de l'autre, mais elles continuaient de scintiller pour monter à celle qui est loin d'elles qu'elles sont là. Qu'elles n'étaient pas seules, il y avait quelqu'un pas très loin. Je voulais être une étoile. Briller pour quelqu'un, et que cette personne brille pour moi.
Mais c'est ma faute.
Un bras s'était posé sur mon épaule. J'avais eu un mouvement de recul. Mon regard était tombé dans celui de Felix qui me regardait perplexe.
— Ça fait trois fois, je t'appelle. Tu peux aller te changer. Je reste là.
Je m'étais simplement levé et m'étais dirigé vers ma valise qui était près de la porte. Je m'étais accroupi pour prendre un pyjama. Ma main avait saisi le premier qui m'avait semblé confortable. J'avais également emporté avec moi la trousse de soin que m'avait préparé Rosa.
Mon regard s'était tourné vers cet homme qui était en train de fumer dans le balcon, sur la même chaise sur laquelle j'étais installé il y a quelques instants. Il devait sûrement être sur son mobile, constatant la lumière qui venait de son autre main. Je m'étais mise debout et avais commencé à enlever mon haut, mon soutif était parti aussi pour un maximum de confort. J'avais enlevé mon bas, par la suite, je les ai jetés dans la valise. Je me suis très vite habillé et je me suis dirigé vers l'évier pour laver mes dents et mon visage.
J'avais commencé par mes cheveux en appliquant des huiles et des crèmes pour mes boucles. Je les avais tressés pour qu'ils ne m'embêtent pas pendant mon sommeil. Mon visage avait été rafraîchi avec l'eau froide du robinet. J'avais massé mon visage, j'avais appliqué plusieurs produits dans l'ordre que m'avait donné Rosa. Je m'étais lavé les dents avant de rejoindre le lit sur lequel j'allais passer la nuit.
Mes yeux s'étaient posé sur le dos de mon ravisseur qui semblait concentré à regarder le ciel. Je ne savais pas si je devais l'appeler ou alors ce serait trop bizarre.
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LOS ESPOSOS
RomanceC'était paradoxal lorsqu'on s'en rend compte à quel point l'homme que je devais craindre était en réalité la personne qui me faisait ressentir des choses aussi fortes, me dire que cette personne qui devrait me faire du mal, me tenait dans ses bras i...