Leyla
Un cimetière ?
La pluie continuait à taper violemment contre la voiture. Il faisait nuit noir, seul la lune nous permettait d'y voir clair. Le bruit de la pluie et des orages étaient les seules qui se faisaient entendre.
Je me suis retourné pour regarder Felix qui lui fixait le cimetière. J'avais posé ma main sur son bras pour capter son attention. Il s'était retourné pour me regarder et m'avait dit d'une voix grave.
— On descend.
Il avait ouvert la portière et s'était glissé en dehors de la voiture.
Il voulait qu'on sorte sous cette pluie, là-bas.
À quoi est-ce qu'il pense ?
Il est tombé sur la tête ?
Son comportement était irrationnel, on allait tous les deux tomber malade sous cette pluie.
Une boule s'était formée dans ma gorge. Malgré ce froid, des bouffées de chaleurs m'avaient envahi et de nouveau la peur s'était saisis de mon corps.
Qu'est-ce qu'il allait me faire ?
Je n'avais pas pu me poser plus de questions, car il avait brutalement ouvert la portière. Sa main avait attrapé violemment mon avant-bras, mon corps avait rencontré le froid de cette nuit pluvieuse. Ma veste s'humidifiait, mes orteils s'étaient repliée à cause du froid. Il avait refermé la portière et m'avait tiré vers l'intérieur du cimetière.
Mon cœur battait fort dans ma poitrine. Je tentais de percevoir son regard, mais hélas sa capuche m'empêchait de voir plus.
Les tombes étaient toutes alignées les unes près des autres. Je n'aimais pas être ici, j'ai peur.
Sa main libre avait saisi une pelle, on s'était approché d'un endroit près d'un arbre. Il s'était arrêté et ses yeux avaient rencontré les miens.
— Creuse.
Hein ?
J'avais fait un pas en arrière, mais sa main avait attrapé la mienne pour me pousser vers l'avant.
La terre était mouillée, donc son mouvement brusque m'avait fait perdre l'équilibre et je suis tombée dans la boue. La pluie n'arrangeait rien. Mes vêtements étaient trempés et sale.
— Creuse. En me jetant la pelle.
Je m'étais relevé en attrapant l'objet qu'il avait jeté près de moi.
Mes mains tremblaient de froid, j'avais du mal à creuser malgré que le sol soit mouillé. J'appuyais sur la tôle en acier avec mon pied. Elle s'était enfoncée dans la terre. Mes bras tentaient d'enlever la terre par-dessus de celle-ci.
J'avais froid, j'étais fatigué, je voulais dormir.
Mes larmes avaient commencé à dévaler mes joues. Mon corps était secoué par le froid.
J'avais tourné la tête vers lui, il me regardait appuyer sur cet arbre. Ses yeux fixaient tous mes mouvements. Ses mains étaient dans ses poches, et sa tête était cachée par sa capuche.
Une colère avait traversé mon corps, il m'observait simplement. J'en pouvais plus. J'étais à bout de tout ce que je pouvais supporter.
J'avais lâché la pelle et m'étais dirigé vers lui en furie.
— ÇA DOIT TE FAIRE MARRER, ENCULÉ ! Hurlais-je. VAS TE FAIRE FOUTRE ! T'ES QU'UN PUTAIN DE TROU DU CUL ! UN PUTAIN DE MALADE QUI S'EN PREND À PLUS FAIBLE QUE SOIT ! TU ME DÉGOÛTES !

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LOS ESPOSOS
RomanceC'était paradoxal lorsqu'on s'en rend compte à quel point l'homme que je devais craindre était en réalité la personne qui me faisait ressentir des choses aussi fortes, me dire que cette personne qui devrait me faire du mal, me tenait dans ses bras i...