La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]

8 - Wanted

Inari, la mère de Kyôko, se laissa tomber dans le canapé avec un soupir de soulagement.

– Qu'est-ce que ça fait du bien d'être à la maison ! Dit-elle.

Sa valise bloquait l'entrée. Kyôko la poussa sur le côté.

– Tu restes longtemps cette fois ? Demanda-t-elle.

Sa mère leva la tête.

– Trois mois. Normalement.

Un mois et demi, paria Kyôko pour elle-même. Elle sourit.

– Qu'est-ce qui te fait rire ? S'enquit Inari.

– Rien, dit-elle.

Sa fille vint la rejoindre sur le canapé et Inari passa un bras autour de son cou.

– N'oublie jamais Kyôko, dit-elle. L'important dans la vie, c'est de faire ce qu'on aime.

– Je ne l'oublierai pas, répondit Kyôko et son sourire s'élargit.

Inari se redressa et elle se dirigea vers sa valise.

– Comment va ton père ?

– Il bosse toujours comme un damné, répondit Kyôko. Tu le connais.

– Hmm, dit Inari.

Elle entreprit de défaire ses bagages.

– Et si on passait la soirée en famille tous les trois ce soir ? Dit-elle. Ça nous ferait du bien.

– Je ne crois pas que papa puisse aujourd'hui, dit Kyôko. Mais ça devrait pouvoir se faire dans quelques jours.

Inari leva la tête et sourit.

– Tu mènes toujours ton père par le bout du nez à ce que je vois ?

Sa fille haussa les sourcils.

– Qu'est-ce que tu racontes ? Protesta-t-elle. C'est toi ça.

Toutes les deux éclatèrent de rire.

Le samedi suivant, les Shinomiya se retrouvèrent pour un repas en famille, le premier depuis des mois. L'ambiance était chaleureuse. Ses parents échangeaient des anecdotes comme s'ils ne s'étaient pas quitté et Kyôko les écoutait d'une oreille distraite, riant de temps à autre à une plaisanterie de son père. 

À la fin du repas, elle proposa de s'occuper de la vaisselle pour laisser ses parents en tête-à-tête.

Le bruit de la télévision formait un fond sonore et les voix de son père et de sa mère lui parvenaient, étouffées.

– Kyôko ! Dit brusquement sa mère. Viens voir ! Ça n'est pas ce garçon à qui tu donnais des cours de soutien quand tu étais petite ?

Kyôko s'essuya les mains et elle les rejoignit. 

Le visage de Shuji était affiché à l'écran.

– ... recherché pour complicité dans le meurtre de la jeune Emma Sano, décédée des suites de ses blessures mercredi dernier...

– C'est possible, dit Kyôko. Je ne l'ai pas revu depuis des années.

– Si c'est lui, il a mal tourné, dit son père.

– C'est terrible, le plaignit sa mère.

Un instant plus tard, tous les deux parlaient d'autre chose.

Kyôko eut fort à faire cette nuit-là. Elle avait eu beau savoir que ce moment allait arriver, s'y préparer n'avait rien de facile, même pour elle, surtout avec sa mère qui avait le sommeil léger dans la chambre voisine.