17 - Supplice

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Sanzu fut rapide, moins de trois jours plus tard, il avait mis la main sur un cadre du Riochi-Gumi, le clan yakusa à qui s'opposait actuellement le Kanto Manji Kai. 

L'homme était en villégiature au bord de la mer avec sa maîtresse et cet imbécile avait demandé à ne pas être dérangé, ce qui lui avait simplifié la tâche.

Dans l'ascenseur qui descendait au rez-de-chaussée Kyôko était pensive. 

Comment obtenir le plus efficacement les renseignements qu'elle souhaitait ? 

La torture n'était pas son fort, Sanzu excellait bien plus qu'elle dans ce domaine, mais il existait différentes manières de soutirer des informations à un homme.

Une idée lui vint à l'esprit.

Oui, ça pourrait marcher, se dit-elle.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et au lieu de se diriger vers le hall et l'extérieur, Kyôko se dirigea vers le bar, situé dans le fond du bâtiment. 

Les lieux étaient tout en nuances de rouge sombre et l'ambiance était feutrée, même lorsque le bar était plein. 

À cette heure de l'après-midi toutefois, il n'y avait que quelques rares clients accoudés au comptoir. 

Kyôko traversa la salle et se dirigea vers la porte située de l'autre côté. 

Le barman la salua de la tête, il travaillait pour le Kanto Manji, comme la plupart des employés dans la partie de la Nihonbashi Mitsui Tower ouverte au public à cet étage. L'endroit était devenu leur repaire en fin de journée. Même si d'autres clients venaient y prendre un verre, les plus nombreux appartenaient au clan. 

Elle repoussa la porte et descendit les marches qui se trouvaient derrière. Un couloir de béton les prolongeait, bordé de plusieurs portes qu'elle ignora. 

Devant la dernière, elle fut accueillie par le bruit d'un coup suivi d'un cri étouffé. 

Elle entra.

Ligoté sur une chaise, Ayato Mingi, le trésorier du Riochi-Gumi, était déjà très amoché. 

Au-dessus de lui, Sanzu, avait les poings rougis, le sourire aux lèvres et le souffle court. 

Shuji était assis dans un coin de la pièce. Les jambes croisées, il fumait. 

Il sourit en la voyant et elle lui coula un regard discret.

– Tu as commencé sans moi ? Demanda-t-elle à Sanzu en examinant leur invité.

– Tu m'en vois désolé Kyô-chan, répondit ce dernier, je n'ai pas pu résister.

Il semblait beaucoup s'amuser.

Kyôko se pencha vers leur prisonnier, elle regarda son visage abîmé et lui murmura à l'oreille.

– Veuillez excusez mon ami, dit-elle. Vous savez ce que c'est quand on se laisse emporter par son enthousiasme.

– Va te faire foutre salope ! S'écria l'homme.

Il avait encore des forces.

– C'est bien mon intention, répondit-elle, mais pas tout de suite. Le travail d'abord.

Shuji haussa un sourcil et il sourit. Kyôko ouvrit le bouton de son blazer. Elle le retira et remonta les manches de son chemisier sur ses avants-bras. 

Sanzu la regarda faire, sans un mot. Kyôko, elle, ne quitta pas l'homme des yeux.

– Il y a des choses que je veux savoir, dit-elle, et vous avez des réponses. Nous allons trouver un terrain d'entente.

La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant