55 - Expansion

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Installée dans son bureau, dos à la baie vitrée qui montrait un Tokyo recouvert de nuages, Kyôko lisait le dernier rapport d'un de ses informateurs, une tasse de café à la main.

Voilà trois ans maintenant que le quartier général du Bonten avait été pris pour cible par un tueur chinois. Les murs de l'hôtel n'en portait plus de traces et les activités avaient repris parmi les membres de l'organisation. Le Bonten trônait aujourd'hui au sommet de la criminalité du Japon, loin devant les anciens clans yakuzas qui n'avaient pas réussi à s'opposer à son ascension. C'était à présent au tour des pays étrangers de découvrir la puissance du Bonten.

La porte s'ouvrit à la volée et Kyôko sursauta, arrosant sa main de café.

– Kyô-chan ! S'exclama Sanzu en entrant. Il paraît que tu as des infos pour moi ?

Kyôko s'essuya la main.

– Tu veux me faire mourir d'une crise cardiaque ? Lui dit-elle.

Sanzu la rejoignit et il posa ses bras croisés sur ses épaules, sa bouche à hauteur de son oreille.

– Tu fais quoi ? Lui demanda-t-il.

– Une histoire de détournement d'un chargement d'armes pour Kaku, dit-elle.

Elle tendit la main et attrapa une feuille qu'elle avait posée là un peu plus tôt.

– Tiens, dit-elle en la lui tendant. Voilà l'adresse que tu voulais.

Sanzu la saisit entre ses doigts, un sourire ravi sur le visage.

– T'es la meilleure !

Sanzu était sorti du coma quinze jours après la dernière visite de Kyôko et, après quelques mois de rééducation, il avait retrouvé toutes ses capacités. Ses blessures n'avaient laissé presque aucune séquelle. Presque.

Sanzu plia la feuille de papier et il la glissa dans sa poche avant de sortir une pilule. Il l'envoya dans sa bouche d'une pichenette, la tête renversée en arrière et poussa un soupir d'aise.

Après son réveil, il avait été mis sous anti douleurs pour aider à son rétablissement et les médicaments avaient provoqué une accoutumance. Désormais, il était rare de le trouver sans quelques cachets à la main.

– J'y vais ! Garde ton petit cul au chaud pour moi ! Dit-il en sortant.

Kyôko ne put s'empêcher de rire. Au moins il n'avait pas changé.

Elle consulta sa montre et décida d'aller faire un peu de sport pour se changer les idées. Peut-être même qu'elle irait nager.




Sur le chemin du retour, elle croisa Ran qui sortait de l'ascenseur.

– Salut Kyôko, dit-il.

Il la suivit dans le couloir.

– L'échange s'est bien passé ? Lui demanda-t-elle.

Rindô et lui avaient procédé à une transaction préparée de longue date avec un gang placé sous les ordres du Yamaguchi-Gumi. Le clan yakuza les avait autorisés à ouvrir des salles de jeu clandestines dans la région de Kyôto en échange de l'utilisation du port de Niigata pour leurs chargements d'armes. La plaque tournante du Chubu était tombée entre les mains du Bonten après l'affaiblissement du Sumiyoshi Kai quelques années auparavant. 

Le Bonten et le Yamaguchi-Gumi ne traitaient jamais directement l'un avec l'autre, mais toujours par l'intermédiaire de leurs clans subordonnés pour éviter tout risque de friction qui pourraient mener à un nouveau conflit mauvais pour les affaires.

La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant