Kyôko essaya de se précipiter vers lui, mais Shuji la retint et il la tira en arrière.
– Reste là ! Dit-il.
À quelques pas de Sanzu, Kyôko vit l'homme qui s'était fait passer pour le bras droit de Benkei. Lui aussi était étendu au sol, mais impossible de dire s'il était mort. Shuji avait raison, il fallait être prudent.
Au bout du couloir, elle vit Ran et son frère, leurs armes à la main, et face à eux elle aperçut Mochi.
Mikey apparut, il s'avança pour aller tirer une balle dans le crâne de l'intrus et aussitôt, Kyôko jaillit de sa cachette.
Elle se dirigea vers Sanzu et se pencha pour prendre son pouls.
– Il est vivant ! Cria-t-elle.
Contre le mur, Takeomi souffla, la main pressée sur son ventre blessé et le visage grimaçant.
Il est vivant, ces mots résonnèrent dans son esprit, il est vivant. Puis il perdit connaissance.
La petite clinique clandestine n'avait pas grand-chose d'un hôpital. En fait, elle faisait plutôt penser à un bâtiment de torture. Mais les patients y étaient à l'abri. Tous, sans exception, étaient des criminels recherchés par la police. Aucun d'eux ne pouvait se présenter à la porte d'un hôpital. C'était ici qu'avaient été conduits Takeomi et Sanzu après la fusillade de l'hôtel un mois plus tôt.
Kyôko descendit de la voiture de Kakucho.
– Je repasse te prendre dans une heure, lui dit-il.
Il redémarra et Kyôko regarda sa voiture s'éloigner, avant de se diriger vers la porte de la clinique. À l'intérieur comme à l'extérieur, rien ne laissait supposer que l'on se trouvait dans un établissement médical. Pour n'importe qui d'autre, on se serait cru dans un immeuble de bureaux banal. Sauf qu'il ne contenait aucun bureau.
Kyôko rejoignit la chambre de Sanzu au premier étage.
Takeomi était assis sur une chaise, près du lit. Il s'était remis de ses blessures et depuis, il n'avait pas quitté le chevet de son petit frère. Kyôko était rassurée de le savoir là, Sanzu était en sécurité avec Takeomi à ses côtés. S'il venait à se savoir qu'un gradé du Bonten était hospitalisé ici, ils auraient des problèmes.
– Salut, dit-elle en entrant.
Takeomi leva la tête. Il fit tomber la cendre de sa cigarette dans le gobelet qu'il tenait à la main, cette clinique était bien la seule à autoriser le tabac jusque dans les chambres.
– Salut Kyôko, dit-il.
Elle posa son sac par terre et s'assit de l'autre côté du lit. Entre eux, Sanzu était étendu, inconscient depuis le jour de l'attaque. Il était relié à une machine qui surveillait ses constantes en émettant de légers bip bip.
– Comment il va ? Demanda Kyôko.
Elle posa la main sur celle de Sanzu et fut rassurée de la trouver aussi chaude que d'habitude.
Elle ne pouvait pas venir aussi souvent qu'elle l'aurait voulu, il ne fallait pas attirer l'attention sur la clinique. Mais Takeomi, lui, avait élu domicile dans la chambre de son frère et il ne le quittait pas d'une semelle.
– Pas de changement, lui répondit-il.
Il écrasa sa cigarette et s'en alluma une nouvelle. Sanzu avait pris trois balles dans la poitrine. Avec sa propre arme qui plus est. Une ironie qui n'aurait pas manqué de le faire réagir. Les premières heures, le médecin leur avait dit qu'il n'y avait aucun espoir. Selon lui, il ne s'en tirerait pas. Mais Sanzu avait déjoué tous les pronostics et il s'était accroché à la vie comme un enragé. Depuis, il était plongé dans le coma et seul le bruit des machines autour de lui prouvait qu'il était toujours de ce monde.
– Salut Sanzu, dit-il en caressant sa main. C'est moi. Comment tu vas ? Tu reviens quand tu veux, hein ? On t'attend.
Elle se pencha et sortit un paquet de son sac. Elle se tourna vers Takeomi.
– Je t'ai ramené de quoi manger, dit-elle. Et Waka t'a mis quelques vêtements de rechange.
Takeomi prit le paquet qu'elle lui tendait par-dessus le lit et le posa à ses pieds.
– Merci, Kyôko.
Il reprit.
– Comment va Waka ?
– C'est pas la grande forme, reconnut-elle.
Quelques jours après l'attaque, ils avaient trouvé le corps de Benkei. Song Ryang Ha l'avait tué d'une balle dans la tête quelques heures plus tôt, lorsqu'il ne lui avait plus été utile. L'enquête de Kyôko leur avait révélé que l'assassin avait infiltré le Bonten depuis près de quatre mois. Pendant tout ce temps, il avait pu aller et venir à sa guise jusque dans le quartier général de l'organisation. Il avait profité d'une vague ressemblance avec un membre de bas étage, Rin Irumi, pour prendre sa place et se frayer un chemin jusqu'à un haut gradé du clan. Une fois là, il avait patiemment attendu son heure. Tout était fin prêt, avait-il dit à Mûto. Il n'exagérait pas.
– Merci d'avoir sauvé mon frère, dit Takeomi. Si tu n'avait pas réagi à ce moment-là, beaucoup d'entre nous seraient morts.
Kyôko contempla son profil.
Un instant, elle songea à lui dire qu'elle aurait aimé faire la même chose pour leur sœur, mais elle préféra se taire. Il n'y avait pas que Waka qui allait mal. Après Shinichiro et Senju, Takeomi venait à nouveau de perdre un de ses anciens compagnons. Benkei et lui se connaissaient depuis l'époque du Black Dragon. Désormais, ils n'étaient plus que deux.
Et puis il y avait Sanzu, dans le coma depuis des semaines.
– Comment tu as su que c'était Ryang Ha ? Reprit-il. Je ne te l'ai jamais demandé.
– Son accent, répondit Kyôko. Il lui restait une trace d'accent taiwanais. Je ne l'aurais pas remarqué si je n'avais pas lu la veille qu'il avait grandi là-bas.
Ils avaient eu de la chance, il fallait le reconnaître. Vu de l'extérieur, le Bonten s'en était bien tiré, ce qui ajoutait encore à sa réputation.
– J'aimerais qu'il se réveille maintenant, reprit Takeomi. Ça ne lui ressemble pas de dormir autant.
Kyôko eut un petit rire.
– C'est vrai que cette chambre est beaucoup trop calme, dit Kyôko. Qu'a dit le médecin ?
– Que son état est stable, répondit Takeomi. Il peut se réveiller demain ou dans des années. Impossible à dire.
Kyôko prit la main de Sanzu dans la sienne.
– Il va se réveiller, lui assura-t-elle. C'est de Sanzu dont on parle. Il n'abandonnera pas comme ça.
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La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]
Fanfiction[Terminée] ➤ Prochainement sur Ao3 - Pouick_Pouick ━━━━⊱⋆⊰━━━━ " 𝗤𝗨𝗘 𝗟𝗘 𝗠𝗔𝗥𝗧𝗘𝗔𝗨 𝗗𝗨 𝗕𝗢𝗡𝗧𝗘𝗡 𝗦'𝗔𝗕𝗔𝗧𝗧𝗘 𝗦𝗨𝗥 𝗟𝗘𝗦 𝗧𝗥𝗔Î𝗧𝗥𝗘𝗦 !" 𝗛𝗮𝗿𝘂𝗰𝗵𝗶𝘆𝗼 𝗦𝗮𝗻𝘇𝘂 "𝗖𝗲 𝘁𝘆𝗽𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗳𝗼𝘂" 𝗦�...