34 - Ran Haitani

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Les semaines qui suivirent furent le théâtre de plusieurs combats. Les membres du Bonten attaquèrent systématiquement les plus hauts chefs des gangs qui composaient le Sumiyoshi Kai et plusieurs d'entre eux trouvèrent la mort. Ceux qui s'en tirèrent n'étaient pas dans un état réjouissant et l'un d'entre eux perdit même définitivement l'usage de ses jambes. 

La réputation du Bonten n'était pas une légende. 

Finalement, le Sumiyoshi Kai commença à reculer.

Installée dans son bureau, Kyôko consultait les actualités sur son ordinateur tout en buvant une tasse de café. 

Elle lança le replay du dernier journal télévisé de TV Tokyo.

– ... le « Printemps sanglant » se poursuit dans la capitale, déclara le présentateur, et la police est impuissante face au règlement de comptes entre gangs qui oppose le Sumiyoshi Kai au désormais tristement célèbre Bonten dans les rues de Tokyo et de sa région...

Impuissante... Kyôko pouffa de rire. Les grosses sommes que Koko et elle avaient versé à quelques cadres clés de la police de Tokyo expliquaient cette soi-disant impuissance. 

Généralement, les forces de police n'aimaient pas se mêler des affaires entre gangs. À leurs yeux, les embrouilles entre délinquants ne les regardaient pas. Au contraire, si ces gens-là pouvaient s'entretuer, ça leur conviendrait parfaitement. Évidemment, la loi contre la criminalité organisée votée par le gouvernement japonais quelques années plus tôt leur faisait du tort, mais dans les faits, elle bridait juste le business des gangs les plus modestes. Les monstres tentaculaires comme le Yamaguchi-Gumi, le Sumiyoshi Kai ou encore le Bonten, n'avaient pas grand-chose à craindre. Au contraire, elle leur nettoyait même le terrain.

Un coup retentit à la porte et Kyôko leva les yeux.

– Oui ?

Ran Haitani entra.

De tous les cadres du Bonten, il était celui qui portait le mieux le costume, Kyôko devait le reconnaître. Ran avait une sorte de classe innée qui faisait défaut aux autres et, depuis qu'il avait coupé ses cheveux, elle n'en ressortait que davantage.

Il s'installa sur le canapé et croisa les jambes. Le regard qu'il posa sur elle en aurait fait rougir plus d'une, mais Kyôko n'était pas de celles-là. 

Elle se leva, sa tasse de café à la main.

– Qu'est-ce qui me vaut le plaisir de ta visite ? Dit-elle.

– Je viens chercher ma récompense, dit-il.

Kyôko haussa un sourcil interrogateur.

– La course de voitures, expliqua-t-il.

Kyôko se souvint. Elle rit.

– Si ma mémoire est bonne, dit-elle, tu as perdu sur le chemin du retour et ton petit frère a dû te ramener après que tu aies enroulé ta Lamborghini autour d'un arbre.

Ran grimaça.

– Ne me rappelle pas ce mauvais souvenir, dit-il. Je ne l'ai pas encore digéré.

Elle se dirigea vers lui, posa sa tasse sur la table basse et retroussa sa jupe pour s'asseoir sur ses genoux. 

Puis, elle prit son visage dans ses mains. 

Ses lèvres effleurèrent celles de Ran et son souffle chaud au parfum de café lui fit battre le cœur. Un instant il parut manquer d'air. 

Kyôko joua à goûter la caresse de sa bouche sur la sienne, avant de l'embrasser. 

Sa langue chercha l'accès à sa bouche et ses doigts passèrent dans ses cheveux, sur sa nuque. 

La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant