La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]

59 - Entrevue

Au petit matin, Kyôko regagna la suite qu'elle partageait avec Shuji. 

Il s'était endormi, vit-elle, un bras replié au-dessus de la tête et une mèche de cheveux lui barrant le front. Elle posa la clé de sa voiture sur le chevet et se dirigea vers la salle de bain sans faire de bruit. 

Elle ferma la porte derrière elle.

Un instant, elle se regarda dans le miroir comme si elle pensait y trouver une autre personne. Une personne qui aurait défié le boss du Bonten et qui aurait survécu. Puis elle se débarrassa de ses vêtements pour aller prendre un bain.

Une fois douchée, elle plongea dans l'eau chaude et regarda le soleil se lever par la fenêtre en face de la baignoire.

Tue-moi... Les paroles de Mikey résonnaient dans son esprit.

Kyôko plongea la tête sous l'eau et ferma les yeux. Que pouvait-elle faire ? Y avait-il seulement une chose qu'elle pouvait faire ? Elle retint sa respiration le plus longtemps possible avant de remonter à la surface en inspirant.

Oui, il y avait une chose. Une seule en fait.

Peut-être bien que le moment était venu.

Le lendemain, Kyôko réserva une table dans un salon privé d'un des plus grands restaurants de la ville. 

Son invité arriva, escorté par un des hommes de main du Bonten. 

Takemichi Hanagaki. 

Il s'avança peureusement en examinant la pièce autour de lui.

– Assis-toi Hanagaki, dit-elle. Tu te souviens de moi ? Nous nous sommes vus hier. Tu as sûrement des questions à me poser.

L'homme qui l'avait accompagné ressorti sans un mot. Kyôko ne se faisait pas d'illusion, d'ici peu tous les cadres du Bonten sauraient qu'elle avait rencontré Hanagaki en tête-à-tête, mais cela n'avait plus d'importance.

Takemichi s'assit gauchement sur le bord de sa chaise et Kyôko poussa un menu vers lui.

– Tu peux commander ce que tu veux, dit-elle. Le restaurant nous appartient.

– Qui... qui êtes-vous ?

– Je m'appelle Kyôko, dit-elle. Je suis un cadre du Bonten sous les ordres de Manjiro Sano.

À ce nom, Hanagaki se pencha au-dessus de la table.

– C'était bien Mikey que j'ai vu hier ? Demanda-t-il. C'était lui n'est-ce pas ?

Kyôko hocha la tête.

– Oui, c'était lui.

Hanagaki se rassit, les yeux sur la table.

– Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Dit-il. Pourquoi est-ce qu'il est comme ça ? C'est comme... s'il ne m'avait pas reconnu.

Kyôko se rendit compte qu'il était sur le point de pleurer. Elle prit son menu et elle commença à en tourner les pages.

– Commandons, dit-elle. Nous parlerons en mangeant.

Hanagaki resta sans bouger sur le bord de sa chaise et elle commanda pour eux deux. Lorsque leurs assiettes furent arrivées, Kyôko s'aperçut que Hanagaki ne la quittait pas des yeux. La lueur déterminée qu'elle distingua dans son regard la surprit. Elle reposa ses couverts.

– Je t'écoute, dit-elle. Tu as des questions apparemment.

– Pourquoi Mikey est-il comme ça aujourd'hui ?