La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]

24 - Duplicité

Le bar était silencieux, mais il n'était pas vide. Comme prévu, Koko se détendait dans l'espace VIP réservé aux cadres du Bonten, dans le fond de la salle, un cocktail devant lui. 

Le salon qu'ils occupaient autrefois était devenu trop petit pour tous les accueillir et ils se réunissaient simplement à l'écart maintenant pour tenir leurs conversations. De toute manière, la quasi-totalité des clients étaient soit leurs employés, soit leurs invités. Les étrangers étaient rares et ils servaient simplement de couverture.

Wakasa était avec lui, constata Kyôko en s'approchant de l'estrade délimitée par un cordon pourpre. L'ancien Black Dragon portait un simple t-shirt, comme à son habitude, contrairement aux autres cadres qui préféraient les costumes, mais il avait laissé tomber les colorations capillaires pour retrouver ses cheveux naturels, d'un blond presque blanc. À côté de lui, Koko avait à présent les cheveux d'une couleur similaire, mais contrairement à Waka, ils lui arrivaient aux épaules, laissant apparaître le tatouage du Bonten réalisé sur le côté de son crâne.

Kyôko s'installa avec eux.

– Kyô-chan, dit Koko. Pas encore couchée ?

– Ran a foiré sa mission, dit-elle. Je vais devoir faire des heures supplémentaires.

– Tu veux un coup de main ? Demanda Waka.

Ses talents de pirate informatique étaient célèbres au sein du Bonten. Wakasa savait mieux que personne récupérer les informations d'un ordinateur, même si son propriétaire était persuadé de les avoir effacées, Kyôko ne lui arrivait pas à la cheville dans ce domaine.

– Je veux bien, dit-elle. Ça me fera gagner du temps.

Elle déboutonna les manches de son chemisier et les remonta pour être plus à l'aise, dévoilant le tatouage du Bonten sur la face intérieure de son avant-bras droit. Shuji et Sanzu avaient fait faire le leur au même endroit. Tous les trois partageaient toujours une complicité qui n'avait pas échappée aux autres. 

Kyôko leva la main pour interpeller le serveur et commanda un Manhattan.

– Comment se fait-il que Ran ait été chargé de cette mission ? Demanda Wakasa. Habituellement, c'est plutôt à Mochi ou à Sanzu qu'elles sont confiées.

– Mochi est déjà sur une autre mission avec Shuji, répondit Kyôko, et Sanzu est avec eux. Ils ne seront de retour qu'à la fin de la semaine.

– Et puis Ran a assuré qu'il pouvait s'en occuper, dit Koko.

– Si c'était pour me demander de faire la moitié du travail, ajouta Kyôko, c'était bien la peine.

– Il n'y est pour rien, lui assura Koko. J'étais là quand il a appris la nouvelle à Mikey. Il a joué de malchance : le contrat sur la tête du type a fuité sur le dark web aussitôt après avoir été déposé et il s'est aussitôt volatilisé.

– Je vois, dit Kyôko. Il n'a pas dû aller se cacher très loin dans ce cas.

Le serveur lui apporta sa commande et Koko reprit.

– J'aime autant que les exécutions ne soient pas trop souvent confiées à Sanzu, dit-il. Avec lui, c'est le double de travail assuré.

– C'est vrai que je passe plus de temps à effacer ses traces qu'à localiser ses cibles, dit Kyôko.

– Du Sanzu tout craché, dit Waka.

– Ce type peut découper un homme en tranches plus proprement qu'un maître sushi, dit Koko. Mais demandez-lui d'appuyer simplement sur la gâchette et, je ne sais pas par quelle magie, on retrouve des petits bouts du gars dans un rayon de cinquante mètres.