La voie du crime [Hanma x OC x Bonten]

49 - Shion Madarame

L'ancien entrepôt frigorifique n'était pas l'endroit le plus convivial, ni le plus confortable, mais il était le plus sûr aux dires de Haruhiko. 

Shion Madarame, adossé au mur du fond, se redressa et il rejoignit le jeune homme à lunettes, installé devant son ordinateur.

– Quand est-ce qu'on pourra y aller ? Demanda-t-il.

Haruhiko ne leva même pas les yeux.

– Pas encore Madarame, répondit-il. Je te l'ai déjà expliqué, il est trop tôt.

– Tss, laissa échapper Madarame en retournant à son poste.

Le tatouage qui couvrait sa tempe jusqu'à son cou était presque dissimulé par ses cheveux blonds qu'il avait laissés repousser en sortant de prison. Shion Madarame avait le visage plus marqué qu'auparavant, mais c'était bien la même personne que l'adolescent qui avait rencontré Izana Kurokawa en maison de correction. Attendre sagement, ça n'était pas son truc. Lui il préférait l'action. Qu'on lui donne seulement un flingue et il irait s'occuper de ces bâtards du Bonten sans avoir besoin de l'autre étranger. 

Haruhiko avait beau dire que Song Ryang Ha était le meilleur dans ce qu'il faisait, Madarame ne lui faisait pas confiance. C'était juste une saleté de chinois. Sans compter que, ce qu'il voulait lui, c'était les crever tous de sa main, tous ces enfoirés qui l'avaient laissé croupir en prison. Avec le pouvoir et l'influence dont disposait le Bonten, on aurait pu croire qu'ils feraient sortir de taule un de leurs anciens camarades. Mais au lieu de ça, Mochi, les frères Haitani, sans compter ce petit bâtard de Kakucho, avaient fait comme s'il n'existait pas. À sa sortie de prison, la seule personne qui était venue l'attendre, c'était ce gamin qui prétendait être le frère de Mucho.

Madarame regarda le profil de Haruhiko penché sur l'écran de son ordinateur. 

C'était peut-être la vérité, il y avait bien un air de famille, même si Mucho n'avait jamais touché un ordinateur de sa vie. 

Haruhiko lui avait expliqué qu'il savait qui avait tué son frère et il lui avait demandé son aide pour se venger du Bonten. 

Madarame n'avait pas été long à convaincre. Lui aussi avait envie de leur faire payer. 

Lorsqu'il en aurait fini avec eux, pas un seul de ces enfoirés n'oublierait qui était Shion Madarame.

Pourtant, il trouvait la méthode du gamin bien compliquée. 

Haruhiko lui avait parlé de virement de pognon, de banques à l'étranger... 

Madarame n'avait rien compris. Mais il s'en foutait. 

Tout ce qui comptait, c'était que Haruhiko avait tenu sa parole. Hier, il lui avait montré le relevé du compte qu'il avait ouvert pour lui dans une banque de Hong Kong. 

Madarame avait halluciné, il n'avait jamais vu autant de zéros de sa vie. Il n'avait plus qu'une hâte, sortir d'ici pour pouvoir commencer à dépenser tout ce blé. Des putes, de la drogue et de l'alcool, voilà de quoi allait être constituée sa vie à compter de bientôt.

Il y avait une chose qui lui restait quand même en travers de la gorge. Le chinois allait toucher une part du pognon plus importante que la leur. 

Le gamin avait dit que c'était lui qui allait faire le plus gros du travail, sans lui, inutile de penser à dépenser l'argent du Bonten au grand jour, ils se feraient choper en un rien de temps. Leur seule chance, lui avait expliqué Haruhiko, c'était le contrat qu'il avait passé avec le chinois pour se débarrasser des gradés du Bonten une bonne fois pour toute. 

Madarame lui avait pourtant dit qu'il pouvait s'en charger lui. Quelques gars, des flingues et le Bonten serait à genoux en un rien de temps. Mais Haruhiko n'avait rien voulu entendre. Il était maladivement prudent des fois.