Chapitre 11

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Le matin, bien qu'encore un peu groggy, elle se sentait mieux. Comme c'était un lendemain de garde pour lui, elle savait qu'elle ne le reverrait pas avant le jour suivant. Et étrangement, elle ressentait comme un petit manque. Comment était-ce possible, après juste quelques jours et à peine autant de visites ? Elle pensait que tout était exacerbé par la maladie et les circonstances, mais elle avait très envie de se laisser porter.

Sa mère vint passer l'après-midi auprès d'elle et elles parlèrent de tout et de rien. Cette impression de vivre une certaine normalité, malgré tout, fit énormément de bien à Lisa.

- Tu penses sortir quand ma chérie ?

Lisa prit le temps de réfléchir un peu :

- Je ne sais pas. Ils veulent d'abord que la cicatrisation soit bien avancée. Il va falloir que dans quelques temps le médecin jette un œil dessus et s'il est satisfait de l'avancée, alors il donnera son feu vert.

Tout en disant cela, Lisa se sentit troublée. Elle prenait conscience qu'elle ne voulait pas qu'il LA voit, cette marque sur son corps. En même temps, elle se rendait compte à quel point c'était idiot : c'était lui qui l'avait opérée. Mais elle n'arrivait pas à se défaire de cette sensation troublante. Sa mère, inconsciente du tumulte intérieure de Lisa, enchaina :

- Et comment ça se passe avec ce nouveau médecin alors justement ?

Lisa regarda par la fenêtre, tentant de choisir ses mots avec soin.

- Bien. Il est plutôt différent de ce qu'il voudrait montrer. Il est... apaisant pour moi.

Sa mère la regarda étrangement.

- Apaisant ?

Lisa ne répondit pas. Sa mère changea de sujet malgré sa curiosité grandissante. Sa fille était forte, naturelle et franche, alors ce mot résonnait étrangement dans sa bouche. Et en même temps, elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela plutôt positif. Elle enchaina alors :

- Tu te lèveras quand ?

Lisa haussa les épaules :

- Ils m'ont demandé d'attendre encore un peu. Mais j'ai hâte de pouvoir bouger, peut-être demain.

Sa mère prit sa main dans la sienne :

- Tu veux venir quelques jours à la maison après ton hospitalisation ?

Lisa avait surtout hâte d'être seule chez elle, mais elle savait aussi qu'il allait lui falloir se remettre vite en forme car les chimiothérapies allaient reprendre. Et avec elles, tout leur lot d'effets secondaires... Et chez ses parents, elle savait d'avance qu'elle serait bichonnée.

- Peut-être oui. Je vais voir comment tout cela évolue.

La soirée fut courte car le sommeil l'emporta vite. Mais elle reconnut pour elle-même qu'elle avait hâte d'être au lendemain car il sera là, à nouveau.

L'amour du dernier espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant