Chapitre 9

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Elle ne pouvait pas dire qu'elle était sereine, mais le fait d'être déjà passée par là, lui donnait un certain avantage.

La veille au soir, il était repassé, pas longtemps, mais il était venu. Et malgré elle, cela lui avait insufflé une force nouvelle. Elle était prête à prendre tout ce qui venait comme énergie positive.

Ses parents aussi étaient venus et elle avait profité d'eux, car elle leur avait demandé de ne pas revenir avant le soir-même. Elle était comme ça, elle avait besoin d'être seule pour affronter ça.

Le matin arriva vite et elle prit docilement son traitement pour se détendre, grimaça à peine lors de la pose de son cathéter que l'infirmière positionna directement sur sa chambre implantable, et qu'on lui posa un autre au niveau de la main. Et elle pria. Enfin, ce n'était pas tout à fait prier car elle ne croyait pas vraiment en dieu. Mais elle se disait que si vraiment une force supérieure existait, alors, peut-être, elle l'écouterait. Elle demanda que cette opération réussisse et, cette fois, pour de bon. Parce qu'elle ne savait sincèrement pas si elle aurait encore le courage de repasser une troisième fois par tout ça. C'était déjà un tel coup dur, malgré sa volonté et son envie de vivre.

Arrivée en salle de pré-anesthésie, tous furent prévenants et gentils. Mais, malgré elle, elle scrutait les visages à sa recherche.

Puis vint le moment : on l'installa sur la table froide, sous les scialytiques éblouissants. Encore une fois. Malgré ses bonnes résolutions, les larmes montèrent. L'anesthésiste lui sourit gentiment :

- Ça va aller Madame, ne vous en faites pas.

Elle hocha imperceptiblement la tête, une larme roulant doucement sur sa joue. Et, en même temps qu'inconsciemment elle l'appelait, il entra enfin. En tenue de bloc, sa calotte sur la tête et le masque sur le visage, elle reconnut ses yeux et surtout son regard.

Il s'approcha et regarda l'anesthésiste, lui faisant un petit signe de tête pour le top départ des injections. Lisa sentit le produit se répandre par le biais du cathéter, frais, mais produisant un effet de chaleur. Elle avait l'habitude et aimait bien cette sensation cotonneuse qui allait l'emmener loin pour un bon moment.

Naël vint alors essuyer tendrement la larme restée sur sa joue tout en lui disant d'un ton posé et serein :

- Je suis en pleine forme, après une bonne nuit de sommeil.

Elle ne put s'empêcher de sourire et sa dernière pensée fut que cet homme avait quelque chose, quelque chose qui la touchait, l'émouvait et la rendait plus forte. Elle se sentait bien quand il était là et elle se laissa partir dans le sommeil artificiel, confiante.

L'amour du dernier espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant