Chapitre 22

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Quand il arriva chez elle en début d'après-midi, il sentit tout de suite qu'elle allait moins bien que ces derniers jours.

Distante et surtout la sentant perdue, il décida de laisser l'après-midi couler doucement et voir si elle avait envie de lui parler.

Il la fit entrer chez lui et ferma doucement la porte derrière lui.

- Petite visite ?

Il lui prit la main et lui fit faire le tour du propriétaire. L'appartement était moderne et lumineux, mais un peu froid. Lisa eut très vite dans sa tête plein d'idées pour réchauffer cet intérieur, mais elle se reprit : elle n'avait aucun droit là-dessus. Il l'installa sur le canapé et ils passèrent le début d'après-midi à se retrouver après cette longue journée. Lisa aimait ça, se sentir aimée, désirée, mais en même temps, depuis hier soir, une petite graine de peur s'était installée et elle n'arrivait pas à s'en défaire. Pourtant, elle n'avait qu'une envie, se laisser porter, par ses baisers, par ses caresses qui, maintenant, ne se limitaient plus à son visage. Il la touchait si doucement, si tendrement que parfois les larmes lui brulaient les yeux. Pourtant, ses caresses l'électrisaient et donnaient naissance à des sensations si agréables.

Naël sentait que quelque chose bloquait. Ces derniers jours, elle s'était laissé aller avec lui, sans question. Là, il sentait que cela travaillait dur dans sa tête.

Il lui mit un doigt sous le menton et la força à le regarder.

- Lisa, qu'est-ce qu'il y a ?

Elle passa doucement sa langue sur ses lèvres. Que lui répondre ? Elle opta pour la franchise. Elle ne savait pas de quoi son futur serait fait et elle lui devait au moins ça.

- J'ai peur. Peur de tout Naël. Peur de mourir, peur de vivre. Peur de toi, peur de moi. Peur de nous.

Il sembla peser les mots que venait de dire Lisa.

- Lisa, je ne peux pas te rassurer pour la maladie : j'ai aussi peur de te perdre que toi de mourir. Mais je sais qu'on peut y arriver. Et quant à moi, tu as peur que je te lâche en cours de route ? Je sais que nous deux c'est très récent, un peu improbable, inattendu. Mais je ne te lâcherais pas, ça je le sais. Maintenant, il ne te reste qu'à me faire confiance même si c'est facile à dire.

Elle soupira et se détacha doucement de lui ayant besoin d'un peu d'espace.

- Aller va travailler, j'ai aussi amené de quoi faire.

Elle alla chercher son sac, sortit sa tablette, entra la clé WIFI et se connecta à ses groupes de paroles et à ses forums.

Elle s'allongea sur le canapé de façon à avoir une vue imprenable sur Naël, installé devant un petit bureau sur lequel une montagne de papier entourait un ordinateur. Seul cet endroit n'était pas rangé dans tout l'appartement et Lisa devinait que c'est là qu'il passait le plus clair de son temps. Elle enleva ses chaussures et s'installa confortablement. Pendant une heure, elle le laissa travailler, l'observant à loisir, en jean, pieds nus, concentré.

Elle avait envie de le croire, bien sûr, mais c'était si facile à dire.

Une demi-heure plus tard, il décréta que c'était l'heure d'une petite pause.

- Tu as faim ? Il y a un pâtissier du tonnerre juste au coin de la rue.

Ils revinrent à l'appartement 20 minutes plus tard, armés de gâteaux qui avaient tous l'air meilleurs les uns que les autres.
Ils enlevèrent à nouveau chaussures, chaussettes et s'installèrent à sa table de cuisine. Tout était si simple et Lisa se sentait tellement bien. Elle osa parler de l'invitation.

L'amour du dernier espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant