Chapitre 23

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Même si elle l'avait déjà eu jeudi au téléphone, quand il l'appela vendredi alors qu'elle savait qu'il allait débuter sa garde, elle répondit avec enthousiasme. Sa voix grave résonna dans le combiné :

- C'est moi. Je suis dans la salle de soin, prêt à savoir à quelle sauce je vais être mangé ce soir. Mais avant, j'avais envie de t'entendre.

Lisa sourit. Il lui manquait à un point qu'elle ne pensait pas imaginable. Elle parla à son tour :

- J'ai hâte de te retrouver demain.

Il gémit.

- Moi aussi. D'ailleurs, que dirais-tu de passer une partie de l'après-midi ensemble avant d'aller chez tes parents ?

Elle n'avait pas osé l'espérer et fut si heureuse qu'il le lui propose.

- Avec plaisir. Je t'attendrais chez moi.

Elle entendait du monde s'installer en arrière-plan, il allait devoir raccrocher. Mais avant sur un ton de conspirateur, il répondit :

- Parfait, je serais là. Vivement demain.

Elle se réveilla le lendemain, excitée, heureuse et fébrile. Ils allaient passer l'après-midi ensemble, mais surtout, ils allaient diner chez ses parents. Et ça, c'était un moment très important pour elle. Ce semblant de normalité inespéré la transportait.

Comme toujours, il fut ponctuel et frappa à la porte à 15h. Elle lui ouvrit et lui sauta au cou, l'embrassant encore et encore. Entre deux baisers, il rit :

- Quel accueil. Rien que pour ça, je réitérerais.

Elle rit à son tour et le laissa enfin respirer. Il reprit son sac qu'il avait laissé à l'entrée.

- J'ai prévu deux tenues pour ce soir, je compte sur toi pour me dire ce que tu préfères !

Elle frappa dans ses mains :

- Très bien, allez, défilé de mannequin !

Il sortit un pantalon et un polo assez habillé et alla se changer dans la chambre de Lisa. Quand il revint, elle fondit. Allongée sur le canapé, elle profitait du spectacle.

- Huuummm, pas mal.

Il retourna dans la chambre et revint, cette fois avec une chemise et le même pantalon.

- Encore mieux ! Adjugé.

Il sourit et entreprit d'enlever sa chemise, devant Lisa qui ne se gêna pas pour profiter du spectacle. Elle n'eut alors qu'une envie : le toucher ! Il était magnifique torse nu.

- Et toi, tu vas mettre quoi ?

L'humeur de Lisa s'assombrit aussitôt et Naël le sentit tout de suite. Sans prendre le temps de remettre son tee-shirt, il vint vers elle, lui prit la main et l'aida à se relever du canapé.

- Lisa, il faut que tu te regardes. Je t'assure, j'ai bien travaillé.

Elle lui fit un petit sourire, consciente qu'il tentait de détendre l'atmosphère. Il lui posa tendrement une main sur son visage.

- Je peux t'aider. Si tu le veux, on le fait là, maintenant, ensemble.

Une bouffée d'angoisse monta très vite chez Lisa, étouffée par le baiser que Naël déposa plein de tendresse sur ses lèvres. Elle le laissa alors l'escorter jusqu'à la salle de bain. Il la mit face à son psyché et se mit derrière elle. Elle croisa son regard dans le miroir, se trouva un air affolé en comparaison de celui Naël, confiant.

Il commença par ôter doucement son foulard et elle ferma les yeux. Il l'embrassa alors sa nuque encore et encore. Les sensations qu'il déclenchait en elle, embrasaient son corps. Elle rouvrit alors les yeux et le vit relever les siens. Il posa tendrement les mains sur son ventre, par-dessus son pull, puis en dessous. Quand ses mains chaudes touchèrent sa peau, elle eut une décharge de désir. Il souleva alors lentement son pull qu'elle lui laissa retirer, mais il la sentait encore hésitante. Il embrassa alors sa nuque, ses bras, prenant tout son temps. Le désir montait en elle par vague et quand il retira son débardeur, elle se laissa faire, presque impatiente. Il caressait chaque partie de son corps et déposait des baisers légers ici et là.

Il utilisait son désir pour dépasser sa peur. Elle en avait conscience et se laissa faire. Quand il posa doucement ses mains au niveau de l'attache de son soutien-gorge, la peur revint mais moins forte.

Il l'enleva lentement, faisant glisser les bretelles sur ses bras. Cela l'électrisait et la paniquait en même temps. Elle ferma les yeux et sentit qu'il lui enlevait. Les larmes lui brulèrent les yeux.

- Lisa, regarde, je t'en prie. Tu es magnifique.

Elle ouvrit les yeux et prit le temps d'imprimer chaque chose, les larmes roulèrent sur ses joues, mais ce furent des larmes de soulagement. Elle croisa alors son regard dans le miroir et elle y lut tellement de désir, qu'elle en eu le souffle coupé : il la trouvait réellement belle. Elle se tourna alors vers lui, glissant sa main dans ses cheveux, se collant à lui.

Il prit son visage dans ses mains et la regarda dans les yeux.

- Je t'aime Lisa.

Elle sourit, le cœur gonflé d'amour. Elle l'embrassa alors langoureusement. Elle ne voulait plus penser à rien, sauf à lui, à elle et à leur désir. Il l'aimait, comme elle l'aimait. Rien ne pouvait être plus fort.

Elle toucha alors son torse, son dos, ses fesses par-dessus son jean et soupira d'aise.

Il la prit dans ses bras et l'amena sur le lit où il la déposa délicatement.

- Tu as encore des doutes sur le fait que j'ai vraiment très envie de toi ? Lui glissa-t-il dans l'oreille. Elle sourit :

- Non. Mais moi je voudrais te montrer à quel point j'ai envie de toi. Lui répondit-elle, légèrement haletante.

Elle ne se posa aucune question, se laissa porter par son envie et par la sienne. Quand il eut finit de la déshabiller, plus aucune gêne n'existait et elle l'aida à faire de même. De le voir nu, décupla encore son désir, bien qu'elle n'aurait pas cru cela possible. Il prit son temps avec elle, embrassant chaque parcelle de son corps. Quand il embrassa sa cicatrice, elle trembla à peine. Il passa un temps infini à s'occuper d'elle, ne voulant que la satisfaire. Quand il vint enfin en elle, elle ne pensa pas survivre à un tel déferlement d'émotions. Le plaisir monta si haut, l'orgasme explosa si fort, que des larmes coulèrent. Naël la suivit très vite et essuya ses larmes de baisers tendres.

Il remonta la couette sur leurs deux corps enlacés. Face à face, ils se regardèrent longtemps sans rien dire.

- Quoi qu'il se passe à l'avenir, Naël, je n'aurais plus peur.

Il lui embrassa tendrement le bout du nez. Elle sentait le sommeil monté en elle.

- Tu ne t'en vas pas hein ?

Il sourit.

- Non, je serais là quand tu te réveilleras ma belle au bois dormant.

Elle ferma les yeux et les rouvrit aussitôt.

- Naël ?

Somnolent aussi, il rouvrit les yeux.

- Huuummm ?

Elle planta son regard dans le sien.

- Je t'aime.

Elle referma les yeux, le sentit la prendre contre lui et la serrer fort, si fort. Autant que leur amour et bien plus encore.

L'amour du dernier espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant