L'amour du dernier espoir

PARTIE 1 LE COMBAT Chapitre 1

On ne sait jamais de quoi sera fait demain, ni comment on réagirait si un jour, on vous annonçait que vous aviez un cancer.

C'est bien facile de dire « je ferais ci ou ça », que je penserais « comme si ou comme ça ». Mais finalement, tout s'écroulerait et il ne resterait, face au miroir, que vous et LUI. Ce crabe venu en vous, sans rien demander à personne, alors que tout allait si bien dans votre vie.

Et c'est bien à tout cela que pensait Lisa, face à elle-même, face à son image, alors qu'elle était en train de préparer sa valise pour l'hôpital, encore une fois. Malgré la première opération, les chimiothérapies, IL était revenu. Quand son oncologue l'avait convoqué après ses examens de contrôle, elle avait su. Il faut dire qu'elle-même était infirmière et avait, en plus, travaillé dans ce service des mois durant. Elle les connaissait tous, ainsi que leurs méthodes, leurs manières de tout contrôler, alors forcément, elle avait su.

Pourtant, tout allait si bien. A 27 ans, infirmière équilibrée, heureuse de vivre, rien ne la préparait à la découverte de cette toute petite boule ce matin-là sous la douche. Si petite d'ailleurs qu'elle pensait même avoir rêvé. Mais non, IL était déjà bel et bien là, insidieux et agressif. Car plus on est jeune, moins IL est gentil.

Et s'il fallait une preuve, la voici : malgré la précocité de l'intervention et les chimiothérapies, il ne lui avait laissé que quelques mois de répit avant de réapparaitre. Lors de la première opération, on avait juste enlevé la tumeur car on s'y était pris tôt. Mais tout en préparant son sac aujourd'hui, elle savait que pour combattre ce crabe, elle allait devoir perdre un sein, un bout d'elle-même, de sa féminité. Qui voudrait dorénavant d'une femme à moitié mourante, un sein en moins ? Sans compter ses cheveux qui, à peine avaient-ils commencé à repousser, retombaient déjà, suite à la reprise des chimiothérapies.

Pourtant, il lui restait des milliers de choses à vivre et elle pensait avoir le temps. Mais non, finalement, le temps allait peut être lui manquer.

Elle se regarda dans le miroir et, une fois encore, sa volonté de vivre et sa ténacité lui firent redresser la tête. Elle finit de raser son crâne luisant, ne supportant plus les quelques mèches restantes et mit en place son foulard sur la tête : non, c'était certain, cette fois encore, elle ne LE laisserait pas faire. De toute façon, c'était LUI ou elle. Et ce sera ELLE qui gagnera la bataille.