Partie 2 : Le renouveau Chapitre 17

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Elle se laissa le mardi et le mercredi pour voir comment elle se sentait et surtout savoir si elle allait l'appeler ou non. Bien sûr, elle en mourrait d'envie, mais elle savait aussi que ce coup de téléphone allait changer des choses et ferait passer à une nouvelle étape. Et dans son contexte, c'était quelque chose de difficile : quelque part, elle trouvait que prendre cette décision était égoïste.

Et pourtant...

Pourtant le mercredi après-midi, téléphone en main, elle savait qu'elle allait le faire. Malgré tout ce qu'était sa vie, son incertitude sur son futur et son nœud au ventre, elle le fit. Se doutant qu'il serait occupé et qu'elle tomberait sur son répondeur, elle tenta de se préparer à laisser quelques mot. Quand la messagerie s'enclencha, entendre sa voix lui fit prendre conscience d'à quel point il lui manquait déjà.

- Naël, c'est Lisa. Je... Je me sens mieux. Je suis d'accord pour qu'on se voie, enfin si ... si... Bref, je pensais qu'on pourrait se retrouver au salon de thé « Chez Valentine ». Rappelle-moi. Mon numéro a dû s'afficher. A bientôt.

Elle raccrocha fébrile et se repassa son message 15 fois dans la tête. De toute façon, quoi qu'il se passe, c'était fait...

Ce soir-là, la mère de Lisa sentit sa fille différente. Elle la rejoignit sur le canapé.

- Lisa? Que se passe-t-il ? Ça ne va pas ?

Lisa regarda sa mère. Elle savait qu'elle pouvait tout lui dire et elle en avait besoin.

- Je l'ai appelé. Il m'avait demandé de le faire pour qu'on se retrouve boire un café. Mais...

Lisa cherchait ses mots. Sa mère prit sa main dans la sienne :

- Mais quoi ?

Lisa soupira :

- Je ne sais pas, je ne comprends pas. Je ne vois pas ce qu'il trouve à une potentielle mourante, mutilée qui plus est. Je ne comprends pas pourquoi il veut me voir. Je ne comprends pas comment je peux lui donner envie de ça !

Lisa s'était finalement emportée. Elle tenta de se calmer et reprit sa respiration.

- Et pourtant, je l'ai appelé maman. Parce que j'en crevais d'envie. Du coup je me sens égoïste, miséreuse et excitée comme une ado.

Sa mère sourit et caressa le front de sa fille.

- Il voit en toi ce que nous voyons nous : Toi, la femme que tu es vraiment. Et rien que pour ça, cet homme en vaut le coup. Et tu n'es pas mourante, bien au contraire, tu es une battante. J'ai vu qu'il se passait quelque chose entre vous et je suis heureuse que tu aies eu le courage de l'appeler. Tu as fait ce qu'il fallait.

Lisa posa sa tête sur l'épaule de sa mère, quand son téléphone se mit à vibrer sur l'accoudoir du canapé. Elle le prit et malgré elle, son cœur rata un battement et elle sourit.

- C'est lui.

Sa mère se leva.

- Alors je te laisse, réponds vite.

Lisa décrocha, tremblante.

- Allo ?

Dès ses premiers mots, son ventre se tordit de bonheur :

- C'est quand tu veux, à l'heure que tu veux.

Sa voix la transporta, chaude et grave.

- C'est possible demain ?

Malgré elle, elle appréhendait sa réponse :

- C'est parfait, j'ai des consultations le matin uniquement. Donc l'après-midi je peux me libérer. 17h là-bas ?

L'amour du dernier espoirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant