Chapitre 9 : A moi

982 57 20
                                    


— 19h, me répond Larry. Tu seras là, oui ou non ?

19h. Ok. Ça me donne la journée pour décider si je suis prête ou non à me lancer dans cette merde. Sans daigner lui répondre, je tire Helena vers la sortie. On en a assez entendu pour cette nuit. Mais à peine avons nous posé pied dans le couloir qu'une poigne solide m'arrache à mon amie et que mon corps se retrouve propulsé dans une pièce que je n'ai le temps de détailler, et pour cause, un corps imposant me cache la vue. Il tend la main pour claquer la porte au nez d'une Helena complètement déboussolée.

— Lawrence.

Ce qui était censé sortir comme un avertissement, se transforme en geignement à mesure qu'il se penche vers moi. Son bras vient prendre appui sur le mur au-dessus de ma tête tandis que je me sens prisonnière de son regard noir.

— Hey ! Libère la tout de suite ! gémit la voix fluette de mon amie qui abat ses petits poings contre le bois.

— La ferme Meli, grogne Larry avant de reporter sa totale attention sur moi. Je t'ai posé une question.

— Et au cas où tu n'aurais pas remarqué, je n'ai aucune envie de te répondre.

Un sourire en coin fait apparaître une fosette sur sa joue et je dois me donner des baffes mentales pour me rappeler que je ne dois pas le trouver craquant.

— Sais-tu seulement pourquoi on laisse s'écouler une journée avant le début des hostilités ?

— Je suppose que tu vas me le dire, je réplique en haussant un sourcil.

Il se rapproche et des effluves de son gel de douche me chatouillent les narines.

— La journée d'observation, il déglutit et laisse brièvement trainer son regard sur mes lèvres, comme s'il ne pouvait faire autrement. Demain sera la journée d'observation.

— C'est-à-dire ?

— C'est-à-dire que les Noyaux étudierons et choisirons très discrètement les électrons sur lesquels ils jetteront leur dévolu lors de la chasse et comme tu l'as constaté, notre secret n'en est plus un. L'idéal aurait été que tu ne participes pas, mais comme tu n'as pas su rester à ta place, on se contentera de te garder dans ta chambre toute la journée de demain, histoire de calmer le sang un peu trop échauffés de nos adversaires.

J'essaie de passer outre le fait qu'il part du principe selon lequel je suis d'ores et déjà de son équipe.

— Notre secret ? je pouffe.

Il incline la tête en faisant mine de réfléchir, les yeux plissés.

— Notre... torride attirance mutuelle si tu préfères.

— Oh, tu veux parler de TA torride attirance pour MOI que tu n'as pas été cap de cacher parce que monsieur me ''baisait dans sa tête'' chaque fois qu'il posait les yeux sur moi, c'est-à-dire à chaque putain de seconde ?

Un sourire franc se forme sur ses lèvres et atteint même ses yeux.

Il prend son pied, le connard.

— Tu peux parler, toi. Il me semble avoir croisé tes yeux sur moi à quelques occasions aussi, si je ne me trompe.

— Justement, tu te trompes !

Sans s'encombrer de se demander si cela est inconvenant ou non, il avance jusqu'à briser les barrières de mon espace personnel. Son haleine chaude caresse alors mon oreille lorsqu'il reprend.

— Je suis prêt à parier que de la bave te coulait de la bouche lorsque tu lorgnais sur moi la semaine dernière.

Je ferme les yeux en maudissant ce jour.

AtomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant