Chapitre 36 : Trident

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~•°•PDV de Larry•°•~

Je referme doucement la dernière porte du couloir. Très doucement, parce que sinon, je risque de péter cette foutue porte.

Ils ne sont nulle part. J'ai beau fouiller chaque pièce et même chaque salle de bain, je ne les trouve pas. Une chose est certaine, ils ne sont pas à cet étage, et c'est très drôle, parce que je les ai bien vu monter. Oui, très drôle en fait. Parce qu'il n'a quand même pas...

Non, il n'est pas aussi con.

Néanmoins je pousse un juron avant de rebrousser chemin pour gagner l'escalier qui mène à l'étage du haut. Il est impossible qu'il ait osé l'emmener dans MA suite, pour tenter je ne sais quoi. Oh oui, tenter est bien le mot car ça non, elle ne le laissera pas faire. Elle sait qu'elle est à moi, son corps le sait et putain, son âme ne tardera pas à le savoir s'il ose poser un doigt sur...

Et là, je pile comme un idiot devant le couloir sombre lorsque mes yeux tombent sur les deux silhouettes découpées par la fine lumière provenant du séjour. Mais elles sont si proches qu'on pourrait aisément croire qu'il ne s'agit que d'une seule forme. Plus j'approche, plus l'image qu'ils donnent se dessine et se précise. Et plus j'approche, plus le sang file dans mes veines, bouillant.

Une présence se fait alors sentir près de moi.

— Oh ! hoquette Maddie, une main sur sa bouche. C'est quoi, ça ?

Ça, c'est Marie-Jeanne appuyée contre une porte, le corps de Lucas penché sur le sien, ses bras l'entourant, son visage dans son cou, et bordel, son sud beaucoup trop proche du cul de ma voyeuse. J'ai presque envie de rire. Elle se fout de ma gueule, là ? Je ne sais pas à quoi il joue mais une chose est claire, elle ne le repousse pas. Faut croire qu'elle n'a de scrupules que lorsque MOI je pose les mains sur elle.

Un pincement se fait ressentir dans ma poitrine. Une crampe pectorale. Ouais, c'est sûrement ça, il n'y a pas à chercher une connerie plus loin.

— Ça, c'est un putain de bordel, je grogne.

Con. Je me sens putain de stupide, là à cet instant. L'idiot qui n'a rien vu venir et qui vient de proclamer comme sienne une nana qui se tape un autre. Je me sens cocu et c'est d'un ridicule ! Cette meuf de base, j'en ai juste après sa chatte, mais cette soirée s'amuse visiblement à me montrer que j'ai perdu le fil de mes objectifs au cours du chemin. Depuis quand ça me bouffe de l'intérieur que quelqu'un d'autre touche à l'une de mes conquêtes ? Depuis qu'il s'agit de Marie-Jeanne, la petite pucelle que je rêvais de dévoyer, la sainte qui ne semble plus aussi sainte à cet instant. Cette déesse aux yeux chocolat.

Mais je le sais pourtant, le chocolat est toxique pour moi.

Lucas se colle un peu plus à elle et malgré la haine sombre qu'elle réveille en moi en ce moment, malgré la lourdeur de la déception pendue à mes membres, j'esquisse un pas dans leur direction. Parce que je l'ai peut-être intégré, mais pour mon corps c'est une autre histoire. Il réclame ce qui lui appartient.

— Oh là ! Tout doux, Rambo.

La main manucurée de Maddie empoigne mon bras pour me retenir. Si le regard noir que je lui adresse est censé l'ôter de mon chemin, elle rigole doucement avant de laisser couler le champagne dans sa gorge et de claquer la langue.

— Waouh... Attends, c'est elle qui te met dans cet état ? Je dois des excuses à Jeanne, c'est clair. Finalement, je prendrais même deux ou trois de ses conseils.

Qu'est-ce-qu'elle gerbe, bon sang ?

— Vire ton cul de là, Reginald.

— Tu l'aimais bien, mon cul, avant.

AtomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant