Chapitre 4 : Résolutions... ou pas

1.1K 81 64
                                    

Reste loin de ce trio.

C'est le conseil que m'a très gentiment donné Helena il y a quelques jours et si vous voulez mon avis, il n'y a pas plus sage recommandation. Si les autres membres de l'Élite sont comme celle qui m'empêche de fermer l'œil cette nuit, eh bien je ne ressens absolument aucune envie de faire ami-ami avec eux.

Pour la énième fois depuis que je me suis mise au lit, je me retourne en coinçant l'oreiller au-dessus de ma tête dans une pitoyable tentative d'étouffer les bruits incessants. Mais rien n'y fait. Les rires agaçants et cris d'euphories n'arrêtent pas de me casser les tympans. Apparemment, sa majesté a eu la génialissime idée d'organiser une soirée pyjama dont j'ai poliment décliné l'invitation.

Non mais, qui organise une soirée pyjama un jeudi soir ?!

Pour me convaincre d'y participer, la princesse n'a pas hésité à me faire savoir que certains garçons réussiraient à se faufiler dans la bergerie une fois Nathalie endormie. Histoire de, je cite : « pimenter la soirée ». Détail qui acheva évidemment de me faire camper sur un refus catégorique.

Tu ne sais pas ce que tu manques, a-t-elle ajouté d'une voix chargée de sous-entendus avant de jeter l'éponge.

Et dire que Nathalie pense faire un boulot de chef en protégeant les vertus des occupantes de ce bâtiment. Si seulement elle savait le nombre de fois où elle s'est jetée dans les bras de Morphée sous l'effet d'un soporifique discrètement glissé dans son verre de lait...

Des voix graves et masculines s'élèvent soudainement au-dessus des gloussements qui me torturaient jusque-là et je devine que les mâles viennent de faire leur entrée. Chouette.

Je me retourne encore une fois en soufflant d'exaspération. Je tente de positiver en me disant que de toutes les façons, vacarme ou pas, je n'aurais pas pu fermer l'œil cette nuit. Pas avec dans la tête cette histoire de Cation et d'Anion, pas avec cette histoire d'Élite, et surtout pas avec dans l'esprit, ce Lawrence Caxt...

J'ai été très —désagréablement— surprise de reconnaitre qu'il était d'une beauté à faire tourner les têtes. Si dans la brume sexuelle qui l'enveloppait lors de notre première rencontre il paraissait séduisant, son reflet auquel j'avais fait face ne lui avait pas rendu justice. Il n'est pas juste séduisant ce mec, il est une arme de destruction massive à lui tout seul. Une attraction forte, brute et chaude, enrobée dans un corps suant de charisme. Un plaisir pour les yeux, et quand on y goutait... on en voulait encore.

Oh que oui, ''désagréablement'' est bien le mot, car j'aurais mille fois préféré que celui que je ne devais sous aucun prétexte approcher soit rebutant au plus haut point plutôt que d'être béni de ce physique aguicheur.

Pas que je sois irrésistiblement attirée par lui. Après tout, je ne l'ai croisé qu'une seule fois dans le couloir de l'école et je suppose que l'éblouissement passé, je ne verrai en lui qu'un garçon « plutôt mignon ». Enfin, s'il darde sur moi le même regard de lave dont il m'avait gratifiée, je crains de ne pas me montrer aussi détachée que je l'envisage.

Je ne supporterai pas être de nouveau soumise à ces yeux qui m'ont très clairement fait savoir qu'il s'est délecté de ma présence au spectacle érotique auquel il s'est offert. Car c'est bien ce que j'ai lu dans son sourire en coin et dans la lueur lascive de son regard : une invitation pure et dure à me souvenir de son abandon à l'extase.

Me sentant soudainement fiévreuse, je me lève d'un bond du lit, jugeant préférable d'aller prendre un grand bol d'air frais plutôt que de subir une seconde de plus le grabuge de la chambre d'en face... et le harcèlement psychique d'un certain garçon.

AtomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant