Défi 2 : Territoire | Alcool et étincelles

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~PDV de Larry~

Il y a peu de choses capable de mettre à mal mes capacités de résistance dans ce bas monde.

Les spaghettis bolo de ma mère.

La voiture de sport de mon enfoiré de chanceux de meilleur pote.

Une toile vierge.

Et le dernier mais pas le moindre : Ma petite voyeuse dans mon antre.

Ça, je viens tout juste de le découvrir en la voyant pénétrer ma chambre à petits pas. Secrètement, j'avais espéré qu'elle soit la première venue à cette réunion mais honnêtement, j'y croyais pas trop. Il faut dire que le personnage qui hante mes rêves les moins catholiques est du genre à ne surtout pas rater le dîner de la cantine.

Marie-Jeanne, une gloutonne cachée ? Jamais je n'oserais le dire.

— Hey. Les autres ne sont pas encore là ?

Elle jette son sac rose fluo (un calvaire pour les yeux) au sol de mon séjour pendant que je me maudis pour l'appartement trois pièces dans lequel je crèche. Pour la première fois de ma vie, je regrette ne pas loger le petit studio auquel j'aurais eu droit sans ma place au sein de l'Élite.

Me carrant dans mon siège, je me plais à imaginer la scène. Marie-Jeanne Zenha, dans mon minuscule dortoir. Quatre murs ne refermant qu'un bureau et un lit. Je prendrais place sur la chaise, ne lui laissant d'autre choix que de siéger dans mon pieu ; sa petite jupe qui me nargue à cet instant remonterait de quelques centimètres et...

— Larry ?

— Ils ne devraient plus tarder, je réponds distraitement après m'être raclé la gorge.

Geste totalement inutile puisque ma voix ressort immuablement rauque.

Mes capacités de résistance ? À cette étape je crois qu'elles ont ramassé leurs bagages et sont entrain de foutre le camp.

Elle hoche la tête avant de se jeter dans le second fauteuil pour mieux scruter les alentours qui n'ont rien de chaleureux. Le vaste séjour a l'air tout droit sorti d'un magazine de déco avec ses tons gris, ses meubles carrés et son luxe standard. Son regard noisette s'attarde un instant sur la réserve de spiritueux et j'y lis une désapprobation silencieuse. La sainte Zenha aurait-elle une dent contre les activités addictives ?

— Je te sers quelque chose ? je lui demande en tentateur. Tu dois être assoiffée.

J'esquisse un geste vers le t-shirt noir qui lui moule le haut du corps (d'une façon très dangereuse pour ma santé mentale), pour faire référence à son cours d'éducation physique.

Baissant le regard sur sa tenue, elle écarquille les yeux dans une expression horrifiée avant de lâcher un ''Merde" et de fouiller frénétiquement son sac.

Bordel ! J'ai traversé tout le domaine comme ça ? Je l'entends penser tout haut.

Cinq secondes plus tard, elle est emitoufflée dans un pull trois fois plus grand qu'elle.

Mon regard pesant sur le vêtement la fait se raidir de gêne.

— Je peux savoir ce qui vient de se passer, là ?

— Un coup de froid. C'est tout ! se braque-t-elle.

Le menton relevé dans une attitude de défi, elle me transperce d'un regard censé me faire battre en retraite. Mais c'est mal me connaître...

Aussi prestement qu'elle, je me débarrasse de mon t-shirt pour lui imposer la nudité de mon torse.

Elle doit tenter de faire bonne figure pendant quoi... Deux secondes ? Avant de papillonner des cils et de se couvrir de rouge.

AtomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant