Chapitre 50 : Limite

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~•°•PDV de Larry•°•~


J'ai complétement oublié de lui demander.

Dès que nous avons mis pied dans cette cabine, j'ai zappé tout ce qui n'était pas lié à son corps et aux magnifiques sons que celui-ci pouvait produire. Mon cerveau n'a pas cru bon de me rappeler —ne serait-ce qu'entre ses deux orgasmes— que je devais l'interroger de fond en comble sur son passif avec Samir. Et c'est en observant ce con se saper un sourire agaçant aux lèvres, que me revient toute la frustration de ne pas savoir.

— Putain, arrête ça, je grogne en le dépassant pour me servir dans ses cravates.

— Quoi ?

Je désigne d'un geste las son visage étincellant de malice et il n'en devient que plus lumineux.

Putain, quelle horreur ! Il va finir par m'aveugler.

— Que veux-tu ? En l'espace d'une journée, je retrouve mon crush de l'année dernière, j'ai droit à un défilé de malade de sa part et ce soir elle m'accompagne à un gala de la haute. Il en faut peu pour être heureux, mec.

J'enregistre consciencieusement chacun de ses mots. Pour mieux feindre la désinvolture, je le rejoins près du miroir pour visualiser mon ensemble avec une cravate noire, puis une bleue sombre.

— Ton crush ?

Il me jette un regard en biais avant de revenir à son reflet, tentant de plaquer ses boucles blondes en arrière. Sans succès.

— Il n'y a rien d'étonnant, après l'expérience qu'elle m'a fait vivre.

Finalement je ne choisis aucune cravate. Mais il me faut une excuse pour rester près de lui donc je m'attaque à ses boutons de manchettes.

— C'était si bien que ça ?

Ma voix est quelque peu grinçante et je suis sûr qu'il l'a remarqué. Je le vois sourire de profil et des creux semblables aux miens apparaissent sur ses joues. Est-ce à lui que Jeanne a pensé la première fois qu'elle m'a vu ?

Nous ne nous ressemblons pas plus que ça mais on nous a plusieurs fois fait remarquer nos traits communs et ceux qui reviennent le plus sont nos yeux et notre sourire. Il est cependant impossible de nous prendre pour des frères, car pour le reste, il a hérité des gènes algériens de sa mère.

— Tu n'imagines pas.

Il abandonne sa coiffure comme j'ai abandonné la cravate et me sonde de son regard éternellement joueur. Je le soutien, bien que je sache qu'il y lira tout ce qu'il y a à voir et que je n'ai plus aucune envie de cacher.

— Ça te fait chier, hein ? rit-il effrontément.

À quoi bon nier ?

J'opte pour des boutons dorés, sans doute les plus chers qu'il ait gardé sur lui. Pas besoin de préciser que je n'ai aucune intention de les lui rendre. Ça lui fera les pieds.

— Qu'est-ce qui s'est passé entre vous ? je ne me retiens plus de demander.

— C'est quoi cette obsession, Larry ? Dois-je te rappeler avec qui tu vas à la soirée ?

— C'est toi qui fait un mystère pour pas grand chose, merde. Je connais Jeanne. Peut-être pas depuis aussi longtemps que toi, mais je la connais. Grand max tu l'as embrassée, alors arrête de vouloir me faire croire que tu as fait plus que poser tes lèvres sur elle.

Cette histoire comme à me gaver.
Je détache un bouton de ma chemise pour vider son parfum de marque dans mon cou avant de me retenir de justesse. Je n'ai aucune envie de sentir le ''Samir'' lorsque je dormirai avec Jeanne ce soir.

AtomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant