Chapitre 42 : Je suis heureuse ce soir

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~•°•PDV de MJ•°•~

Je tâte la place derrière moi et lâche un grognement de déception. Larry n'est toujours pas revenu.

Après m'avoir donné le premier orgasme de ma vie, il m'a murmuré à l'oreille qu'il allait fumer en terrasse. Je lui ai fait remarquer qu'il ne fumait jamais.

— Si, bébé, a-t-il rit d'une voix plus grave que d'habitude. Seulement quand je suis à cran. Et là, je suis très à cran.

Et je senti plus que je ne compris le sens de sa phrase, lorsqu'il glissa contre moi pour se défaire de notre étreinte.

Là, étendue dans le noir de la salle de cinéma, emmitouflée sous le plaid témoin de notre débauche, enveloppée de sa chemise, je soupire de bien-être.

Je me demande s'il a compris que je n'étais jamais allée aussi loin dans... dans ce domaine. Je rougis en me disant qu'il paraît évident que oui, il l'a compris. Il sait que même moi je n'ai jamais touché cette partie de mon corps. En tout cas, pas comme... pas comme lui.

« Rien ne prendra ton hymen ici à part ma queue. »

Il a compris mes inquiétudes sans même que je n'ai à les prononcer. Et si j'avais imaginé qu'il serait tendre et me traiterait comme une poupée de porcelaine, je me suis leurrée. Il m'a prise comme il me ferait l'amour s'il en avait la possibilité, là.

Fort, possessif, avide.

Et putain, c'était bon.

Et non, je ne regrette absolument rien. Ce n'est pas arrivé comme je l'imaginais, comme dans un film à l'eau de rose ou encore aussi chastement que j'ai toujours été. Mais c'est arrivé comme une foutue évidence. Tellement naturellement que je n'ai pas vue la vague arriver avant que je ne me brise entre ses bras. Je ne regrette pas ce qu'on a fait. Je regrette juste, aussi contradictoire que cela puisse paraître, qu'il soit si doué. Parce que ça témoigne de son expérience en la matière. Bon sang, pour quelqu'un qui a un pénis il devrait mettre plus d'une seconde à trouver le clitoris et l'entrée du... disons du jardin.

Je pouffe toute seule devant cette expression. Plus naze, tu meurs.

Un sourire niais aux lèvres, je saute sur mes pieds, décidée à le retrouver dans cette immense maison. Et j'essaie d'ignorer le fait que ce n'est pas normal qu'il me manque déjà alors qu'il n'est qu'à quelques mètres de moi.

Lorsque je parlais de le retrouver, je ne pensais pas que j'allais réellement mettre des plombes à arpenter les couloirs de la villa comme un fantôme en peine. Il n'est pas sur la terrasse, ni dans notre chambre. Pas non plus dans celle de Carl et dans les deux séjours. Il n'est pas dans la piscine, pas sur balcon, pas dans les chambres d'amis. Alors, voilà comment je me retrouve devant la pièce aux fenêtres closes. Larry m'a fait savoir que c'était la chambre de son oncle. Apparemment le personnage aime autant son boulot qu'il déteste qu'on pénètre dans son intimité, raison expliquant les stores baissés et la porte verrouillée.

Enfin, verrouillée... ça c'était il y a quelques heures, à notre arrivée. Là, elle est entrouverte et l'envie d'aller retrouver Lawrence se bat avec le respect que j'ai pour les principes des autres.

C'est mon côté égoïste qui gagne la bataille.

La pièce est plongée dans le noir lorsque j'y entre et j'essaie de ne pas trop trainer mon regard. Un genre : si je ne vois pas la chambre, c'est comme si je n'y étais jamais entrée. Mais malgré mes bonnes résolutions, j'arrive à distinguer le style minimaliste du propriétaire : une bibliothèque pleine de livres, une étagère contre le mur, deux fauteuils incurvés près de la fenêtre, les tons sombres prédominant sur le gris anthracite de la déco. Je note la présence d'un trophée en verre sur l'étagère. Un très joli design rectangulaire sur lequel sont gravés discrètement le dessin d'un stéthoscope, d'un cœur et d'un bistouris. Je me dis vaguement que cet objet détonne un peu du cadre excessivement simple de la pièce.

AtomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant