Chapitre 46 : Que le jeu commence

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~•°•PDV de Larry•°•~


Bon sang, si le ridicule tuait !

Je monte les escaliers en cherchant vainement à faire disparaitre les précédentes minutes de ma mémoire. Je ne suis pas con au point de croire que j'aurais pu lui cacher le tatouage très longtemps, mais merde, j'espérais vraiment avoir plus que quelques misérables heures !

J'ai bégayé comme un idiot devant elle mais putain, je n'avais pas vraiment d'autres alternatives. Même moi, je n'arrive pas à m'expliquer ce que j'ai fait. Je venais de me prendre la tête avec Tommy et elle était là, calme et endormie grâce à moi. Je me sentais nul à cause de toutes les vacheries qu'elle m'avait balancé au visage mais j'étais aussi pas mal heureux d'avoir su gérer la situation. Je suis un membre de l'Élite de l'école la plus prestigieuse du pays, le fils de l'un des sénateurs de la république, un artiste talentueux et investi, et pourtant, c'était la première fois de ma vie que je me sentais aussi utile.
J'ai regardé ces marques s'imprimer sur ma peau avec la sensation de la voir encore s'accrocher à moi comme si j'étais le seul à pouvoir la ramener.

Je n'ai jamais été particulièrement altruiste. Je continue de me dire que Jeanne n'est qu'une passade dans ma vie et c'est sûrement le cas. Après tout, si j'ai accepté toutes ces conditions à la con qui me lient à elle, c'est surtout parce que tout ce que je voulais, c'était pervertir une âme si pure. Ça me faisait bander comme un malade de m'imaginer lui faire découvrir tout le plaisir que je peux lui donner et la dernière chose à laquelle je m'attendais c'était d'être celui qui serait le plus impacté par cette liaison. Sans rien voir venir je suis devenu jaloux, possessif, attaché à elle et... Bref. Je ne m'attendais pas à être aussi bouleversé par la facette d'elle que j'ai vu hier. En vrai, ça aurait été une autre que je lui aurais foutu une boîte de Xanax dans les mains avant de foutre le camp. Mais ce n'était pas n'importe quelle meuf. C'était Jeanne, alors je suis resté là, j'ai encaissé sa haine et ses coups, je l'ai bercé dans mes bras, je lui ai murmuré des choses que je n'ai jamais dîtes à personne et j'ai été là pour elle comme je ne l'ai jamais été pour personne.

Alors en regardant les courbes dessinées par sa souffrance, au lieu de vouloir les effacer au plus vite j'ai souhaité qu'elles soient gravées là à jamais . Que cette nuit, aussi merdique qu'elle a été ne finisse pas dans l'oubli. Parce que pour la première fois de ma vie, j'ai eu l'impression de vivre quelque chose... d'important. Avec une personne importante. Elle m'a détruit et reconstruit avec ses cris et ses larmes et après ça, il était inconcevable pour moi qu'elle ne soit qu'une de plus. Je ne sais pas combien de temps cette relation va durer. Mais qu'on se sépare demain, dans une semaine ou dans plusieurs mois, je ne dois jamais oublier que d'entre toutes, elle est la seule qui ait jamais compté.

Je retiens un grognement en arrachant le reste du pansement qui pend à mon bras. En théorie il n'y a rien de plus simple, mais assumer mon acte, c'est une autre paire de manches.

— Fais chier, je grommele en ouvrant la porte de la chambre d'amis où j'ai installé Élisa.

Je me penche aussitôt pour jeter le pansement dans la corbeille près de l'entrée et lorsque je relève le regard...

— Putain ! je sursaute en reculant, une main sur mon cœur battant.

Wow wow wow... Une minute ! C'est quoi... ça ?

La forme sombre sur le lit s'étire et un sourire mutin se dessine sur la face de ...

— Élisa ? je tente.

AtomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant