Chapitre 21 : Chevalier servant.

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"Les prodiges des quatre peuples sont arrivés hier, et mon père a levé ma punition. Après avoir rencontré nos invités, j'ai enfin pu retourner voir les ingénieurs. Les recherches ont avancé, mais pas autant que je l'avais espéré.

Le retour du Fléau nous menace. S'il faut en croire la prophétie, nous n'avons plus beaucoup de temps. Les armes Sheikah ne sont pas encore au point, et Hylia continue de rester sourde à mes prières. À moins que ce soit moi qui suis incapable d'entendre sa voix...

Rien ne sert de retourner ces pensées dans ma tête, je sens bien qu'elles ne font qu'alimenter mon angoisse. Laissons cela pour ce soir. Demain, mon père doit officiellement faire de lui mon chevalier servant..."

Zelda posa sa plume et referma son journal en laissant échapper un profond soupir. Elle s'était installée dans la bibliothèque pour écrire, heureuse de pouvoir fuir sa chambre dans laquelle elle avait été enfermée trois mois durant. Elle leva les yeux pour contempler cette pièce somptueuse aux vastes fenêtres et aux immenses étagères installées sur plusieurs étages. Même avant de savoir lire, elle en arpentait déjà les allées interminables, choisissant des ouvrages à la couverture colorée et feuilletant les encyclopédies illustrées. Les livres avaient toujours représenté pour elle une fenêtre pour observer le monde à l'extérieur du château, qu'on lui avait longtemps interdit d'explorer. Mais même les encyclopédies les plus détaillées ne pouvaient combler sa soif de connaissances et d'aventures.

Elle rangea son journal dans son sac et se leva. Elle avait repoussé au maximum le moment de retourner dans sa chambre, mais il se faisait tard et la journée du lendemain s'annonçait éprouvante. Elle devait se reposer.

En quittant la bibliothèque, elle fut surprise de trouver Urbosa qui patientait nonchalamment dans le couloir désert. En l'apercevant, la reine Gerudo lui sourit et se leva du mur contre lequel elle était adossée.

- Vous voilà enfin, madame.

- Urbosa ? ... Où est mon escorte ?

- J'ai congédié les chevaliers chargés de votre protection. Je leur ai dit que je prenais le relais pour ce soir.

Devant le regard perplexe que la princesse lui adressa, Urbosa laissa échapper un petit rire. Elle posa sa main sur sa hanche et enchaîna :

- J'ai pensé qu'après tant de temps passé dans votre chambre, vous aimeriez aller vous promener. Or, aller flâner dans les jardins avec un essaim de gardes n'a rien d'agréable...

Zelda prit les mains de son amie dans les siennes et lui adressa un sourire radieux.

- Merci, Urbosa.

La reine Gerudo lui rendit son sourire et elles prirent ensemble le chemin du Jardin d'Hylia. Ce parc somptueux, aménagé dans l'enceinte même du château, possédait une atmosphère paisible que la nuit rendait éthérée. Les deux amies parcoururent en silence les allées de rosiers, contemplant les arbustes bourgeonnants, les haies savamment taillées, les fontaines qui chantaient tranquillement.

Au bout de quelques minutes de marche, Zelda s'arrêta devant un parterre singulier. Contrairement aux compositions florales foisonnantes des autres massifs, seules quelques tiges mal en point sortaient çà et là de la terre. L'une d'elles laissait échapper un pétale azur et blanc qui, à peine né de son bourgeon, commençait déjà à faner.

- Des princesses de la sérénité, murmura Zelda en s'accroupissant pour effleurer le pétale du bout du doigt.

- Le jardinier fait mal son travail, remarqua Urbosa en se penchant aux côtés de la princesse pour inspecter les plantes rachitiques.

Les enfants élus [The Legend of Zelda : Breath of the Wild]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant