Chapitre 25. Déchirure.SAHIN Akrahm
Les rayons insistants du soleil, se frayaient un chemin à travers les interstices des rideaux entrebâillés, réchauffant ma jambe nue qui avait échappé aux couvertures. Dans un sursaut, j'ai émergé du sommeil, submergé par une chaleur étouffante. Mes paupières, lourdes de sommeil et de la soirée passée, se sont ouvertes brusquement, révélant une pièce étrangère autour de moi.
Ce n'était ni mon appartement, ni celui d'un ami. Une rapide inspection des lieux m'a confirmé que j'étais dans l'intimité inconnue de quelqu'un d'autre. Une main, cherchant instinctivement à apaiser ma migraine persistante, a frôlé mon visage, et j'ai laissé échapper un soupir, réalisant que ma tête pulsait douloureusement, victime des excès d'alcool de la veille.
Je me suis saisi de mon téléphone, qui gisait négligemment à côté de moi, et ai consulté l'heure. 12h45. Tôt pour mes habitudes de lève-tard habituel, mais suffisamment tard pour ressentir le poids d'une nuit de débauche.
En retirant les couvertures, j'ai remarqué la présence endormie d'une silhouette à mes côtés. Les souvenirs fragmentaires de la nuit précédente ont alors jailli dans mon esprit, comme des éclairs fugaces dans l'obscurité.
J'étais en boîte avec Jahmani et Oussama, mes compagnons de débauche habituels, lorsque j'avais croisé son regard. Une femme, aux courbes envoûtantes et au sourire irrésistible, qui m'avait entraîné dans une danse enivrante. Ses gestes avaient été comme un ensorcellement, me conduisant hors de la foule bruyante et des lumières aveuglantes, jusqu'à son antre privé.
Nous avions échangé des mots à peine audibles dans le brouhaha de la nuit, mais les langages du corps avaient suffi à exprimer nos désirs inassouvis. Elle m'avait séduit, m'avait entraîné chez elle, et nous avions fini par succomber à la passion dévorante de l'instant présent.
Cette pensée m'a glacé. Depuis ma rupture avec Nour, je m'étais laissé aller, dérivant sans but dans les méandres de la vie nocturne. J'avais perdu le fil de qui j'étais vraiment, de ce en quoi je croyais, et cela me dégoûtait. J'avais incarné l'homme que je méprisais plus jeune, un écho affligeant de mes propres peurs et faiblesses.
Je me suis levé du lit avec précaution, m'approchant de mes vêtements posés sur une chaise. Le parfum doux-amère de la nuit passée flottait dans l'air, mêlé à une pointe d'angoisse diffuse. Je me suis rhabillé rapidement, attrapant mes affaires sans faire de bruit, comme un voleur dans la nuit. Je ne voulais pas qu'elle se réveille, craignant que la situation ne devienne gênante, embarrassante.
Mais avant que je ne termine de nouer mes lacets, une silhouette s'est avancée vers moi, émergeant de l'ombre tissée par les draps froissés. J'ai levé les yeux au ciel, exhalant un soupir las, résigné à affronter les conséquences de mes actes.
La fille— Akrahm t'es là ?
Je me suis figé, réalisant soudain que je ne connaissais même pas son nom. Une sensation de malaise m'a envahi alors que je l'ai vu se diriger vers le salon.
La fille— T'allais partir là ?
Une exclamation étouffée a jailli de mes lèvres alors que je maudissais la situation dans laquelle je m'étais fourré. C'était le comble de l'ironie. Tout ce que je ne voulais pas, tout ce que je redoutais le plus, était en train de se réaliser sous mes yeux. La peur que cette rencontre inattendue ne vire à la gêne m'a saisi, m'enveloppant dans un tourbillon d'émotions contradictoires. Je me suis senti pris au piège, regrettant amèrement les choix impulsifs de la nuit précédente.
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Taht sama' almaktub |
RandomAu cœur des quartiers sereins de la banlieue, Ibrahim, un jeune mauritanien de 18 ans, entrelace les fils de sa vie sous le regard bienveillant de la mère de son beau-frère, résidant aux côtés de sa sœur de lait, Nourhâne. Dévoué à surmonter les déf...