Chapitre 39. Aveux.ABDELLAHI Ibrahim
Je venais de quitter l'hôpital où ma sœur Nour était hospitalisée après une journée éprouvante et chargée d'émotions. Retrouver Nour avait été un réconfort dans cette journée tourmentée, un moment de répit dans ce tumulte d'événements. Assise à ses côtés, nous avions échangé sur tout et sur rien, mais une grande partie de notre conversation avait tourné autour d'Ayça.
Je trouvais à la fois amusant et touchant à quel point mes sœurs étaient impliquées dans ma vie sentimentale. Leur soutien inconditionnel était à la fois rassurant et déconcertant. Cependant, je ne pouvais m'empêcher de ressentir un certain malaise en imaginant Ayça leur raconter nos échanges. Je préférais garder mes sentiments privés, ne pas les exposer aux yeux de tous.
C'était la première fois que je parvenais à mettre des mots sur ce que je ressentais pour Ayça, à admettre les sentiments amoureux que j'éprouvais à son égard. Cette prise de conscience était à la fois déstabilisante et libératrice.
Les paroles de Nour résonnaient encore dans ma tête. Avais-je réellement blessé Ayça en l'ignorant ce matin-là ? Je pensais bien faire en agissant ainsi, mais visiblement, cela l'avait énervée la manière dont je l'avais ignoré. En prenant du recul, je me rend compte que j'ai été con de faire ça.
Il était difficile pour moi d'accepter que mes actes aient pu causer sa peine. Ayça avait déjà tant souffert dans sa vie, elle méritait désormais amour et liberté.
Ce matin-là, j'avais été complètement dépassé par les événements, entre le baiser échangé avec Ayça et le message troublant de Raheem. J'avais tellement été pris dans la tourmente que j'en avais oublié Ayça, oublié que j'avais une responsabilité envers elle.
Il était temps pour moi de rectifier le tir, de m'excuser auprès d'elle et de lui montrer qu'elle n'était pas seule. Elle devait savoir que je serais là pour elle, quoi qu'il arrive.
Je me dirigeai vers ma voiture, ouvrant la porte avec mes clés. Une fois à l'intérieur, je laissai échapper un soupir, passant une main lasse sur mon visage. Tant de choses s'étaient passées aujourd'hui, il était difficile de faire le tri dans mes pensées.
En repensant à la journée écoulée, je réalisais à quel point elle avait été riche en émotions et en révélations.
FLASH-BACK
Ce matin après avoir prié sobhJe venais de terminer ma prière et je me sentais maintenant beaucoup plus apaisé. C'était étrange de savoir que Ayça avait assisté à cette prière avec moi. Mis à part à la mosquée, c'était rare que je prie avec quelqu'un d'autre que ma famille. Cette nouveauté dans notre relation me plaisait bien.
Après avoir prié, je pris Seymen et l'amenai chez sa mère. Avant de partir, je devais prendre une douche.
Depuis que nous nous étions embrassés, je ressentais comme une énorme gêne entre nous, une tension qui n'était pas là auparavant, et cela me dérangeait. C'est pourquoi je préférais éviter Ayça pour l'instant et la laisser réfléchir seule.
Elle devait se recentrer sur elle-même, et une fois qu'elle aurait pris du recul, nous pourrions discuter de notre relation et de notre avenir ensemble.
Avais-je l'espoir d'avoir un avenir avec Ayça ? Peut-être, probablement.
Après avoir confié Seymen à sa mère, je me suis dirigé vers la salle de bain. Je me suis déshabillé rapidement et suis entré sous la douche, laissant l'eau chaude apaiser les frissons causés par la froideur de la pièce.
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Taht sama' almaktub |
AléatoireAu cœur des quartiers sereins de la banlieue, Ibrahim, un jeune mauritanien de 18 ans, entrelace les fils de sa vie sous le regard bienveillant de la mère de son beau-frère, résidant aux côtés de sa sœur de lait, Nourhâne. Dévoué à surmonter les déf...