Chapitre 29. Regret.ABDELLAHI Ibrahim
Alors que je gisais sous la voiture, essayant de remédier à une pièce brisée, la dureté du sol commençait à imprégner mon dos de douleur. Les heures passées dans cette position inconfortable semblaient s'étirer à l'infini.
Mon attention était entièrement absorbée par ma tâche, mais soudain, le son strident de mon téléphone m'arracha à ma concentration. Un mélange d'irritation et de curiosité envahit mes pensées. Habituellement, tout le monde savait que je préférais ne pas être dérangé pendant mes séances de bricolage.
Je me glissai difficilement hors de ma cachette sous la voiture, utilisant un vieux chiffon pour essuyer mes mains graisseuses avant de saisir mon téléphone dans ma poche.
Le nom de ma sœur clignotait sur l'écran, ce qui était assez inhabituel, surtout à cette heure-ci. Un frisson d'inquiétude me traversa, mélangeant l'agacement à l'étrangeté de la situation. Malgré cela, je décidai de décrocher, préparé à entendre ce qui pouvait bien la pousser à m'appeler à un moment si peu propice.
— Ouais allô ?
Aïsha— Ibrahim ? dit-elle tout en pleurant
— Wesh y'a quoi ?
Aïsha— Nour...
Elle n'arrivait pas à parler.
— Nour elle a quoi Aïsha ?
Aïsha— Elle s'est fait shooter par une voiture. On est a l'hôpital.
— Hein ?
Il semblait que mon esprit refusait catégoriquement d'accepter ce que ma sœur venait de me dire. Comme s'il cherchait à se protéger du choc, il s'accrochait au déni. Malgré tout, la vérité demeurait implacable : Nour n'allait pas bien.
Aisha— Ibrahim s'il te plaît vient à l'hôpital.
— On sait où elle est ?
Aïsha— Non on ne sait rien.On vient juste d'arriver avec Nassim. Khalti fatiha est inconsolable.
Lorsque j'ai entendu ses mots, mon cœur s'est figé. Khalti Fatiha, ma figurante maternelle, était une personne essentielle dans ma vie. La douleur de savoir qu'elle n'allait pas bien m'a profondément affecté.
— Vas-y je suis là dans même pas 20 minutes.
Aïsha— Okay. Va-y je retourne voir Nassim. Lui aussi est pas bien du tout.
— Hmm.
Après avoir rangé mon téléphone dans ma poche, j'ai pris quelques instants pour rassembler tous mes outils dispersés autour de moi. La nouvelle concernant Nour pesait lourd dans mon esprit, mais je devais mettre mes préoccupations de côté pour l'instant et me concentrer sur le travail à accomplir.
Une fois mon matériel rangé, j'ai entrepris de me rendre aux bureaux de mon patron.
Le trajet jusqu'à sa porte semblait interminable, chaque pas résonnant avec une lourdeur nouvelle, alourdi par le poids de l'incertitude. Une fois arrivé, j'ai levé le poing pour frapper à la porte, hésitant un instant avant de laisser retomber ma main. J'ai pris une profonde inspiration pour me donner du courage, puis j'ai finalement frappé, attendant avec une anxiété palpable qu'il me donne la permission d'entrer.
Mon patron— Oui entrez. cria-t-il.
À l'entente de ses paroles, j'ouvris la porte et entrai dans le bureau.
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Taht sama' almaktub |
RandomAu cœur des quartiers sereins de la banlieue, Ibrahim, un jeune mauritanien de 18 ans, entrelace les fils de sa vie sous le regard bienveillant de la mère de son beau-frère, résidant aux côtés de sa sœur de lait, Nourhâne. Dévoué à surmonter les déf...