CHAPITRE 37.

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Chapitre 37. Une dose d'amour.




KAHRAMAN Ayça

Allongée sur le lit d'Ibrahim, plongée dans l'obscurité oppressante de la chambre, je fixais le réveil qui semblait figé à 4h34, comme si le temps lui-même avait suspendu son cours pour prolonger la nuit interminable. Mes paupières, alourdies par la fatigue et la tension, refusaient obstinément de se fermer, comme si elles redoutaient les cauchemars qui hantaient mes nuits depuis trop longtemps déjà.

Chaque tentative de fermer les yeux ramenait invariablement les images atroces de mon passé, comme des spectres implacables venant hanter les recoins sombres de ma conscience. Les souvenirs de cette nuit maudite où mon innocence avait été sacrifiée sur l'autel de la violence me tourmentaient sans relâche, me plongeant dans un abîme de terreur et de désespoir.

Le plus difficile à supporter n'était pas la violence subie, mais les conséquences insidieuses qui en découlaient, corrompant insidieusement chaque parcelle de mon être.

La peur sourde qui m'étreignait à chaque frôlement, la terreur qui me prenait à la gorge dès qu'une main s'approchait trop près. L'incompréhension qui régnait autour de moi, alors que mon entourage peinait à saisir la douleur muette qui me consumait de l'intérieur.

C'était cette impuissance, cette sensation d'être prisonnière de mon propre corps meurtri, qui m'arrachait chaque nuit à mes rêves, me plongeant dans un océan de souffrance sans fond.

La sensation de ses mains, brutalement, sur ma peau, son souffle rauque contre mon cou, la douleur lancinante qui déchirait mon être... Ces souvenirs étaient des chaînes invisibles qui m'entravaient, m'empêchant de trouver le repos même dans mon lit.

Le silence pesant de la nuit fut brisé par un bruit étrange, à la fois lointain et proche, comme le murmure inquiétant d'une présence insaisissable. Mon cœur s'emballa dans ma poitrine, une angoisse indicible s'emparant de moi, me poussant à affronter l'obscurité qui m'entourait.

Les sens en alerte maximale, mes nerfs à vif, je me levai du lit avec précaution, prête à affronter l'inconnu qui rôdait dans l'ombre.

Une raquette électrique, objet de défense improvisé, trouva sa place dans ma main tremblante, prête à repousser les ombres menaçantes qui semblaient se refermer sur moi.

Le couloir sombre et silencieux s'étendait devant moi comme un tunnel sans fin, où chaque pas résonnait dans le vide, amplifiant le battement frénétique de mon cœur. Chaque ombre prenait vie dans mon imagination tourmentée, chaque bruit semblait être le présage d'un danger imminent.

La lueur vacillante des toilettes attira mon attention, une oasis de lumière dans l'océan de ténèbres qui m'entourait. Avec un mélange de soulagement et d'appréhension, je m'approchai de la porte entrebâillée, prête à affronter ce qui m'attendait de l'autre côté. Et là, dans la pénombre de la pièce, je vis Ibrahim étendu au sol dans un état de détresse incommensurable.

Les spasmes incontrôlables de son corps me déchirèrent le cœur, réveillant en moi les échos d'une douleur que je croyais enfouie à jamais.

Une vague de tristesse et de désespoir m'envahit alors que je m'agenouillais à ses côtés, impuissante face à sa souffrance. Les larmes embuèrent mes yeux alors que je réalisais l'ampleur de son traumatisme, et je priai silencieusement pour que la lumière puisse enfin percer les ténèbres qui l'assaillaient.




— Ibrahim arrête s'il te plaît ce n'est pas comme ça que tu vas aller mieux. commençai-je à dire en pleurant.

Ibrahim— Et si ça m'aidait vraiment ? dit-il d'un ton froid tout en restant assez innocent.



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