Chapitre 5 : À "couteaux" tirés

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Violet

J'ouvris les yeux en souriant.

Je n'avais jamais aussi bien dormi de ma vie !

Les draps étaient légers et soyeux, l'oreiller moelleux, le matelas confortable... les murs ocres donnaient un charme chaleureux à ma chambre, et je m'y sentais en sécurité.

Je soupirai de bonheur.

Puis je me relevai, m'étendis en sentant mes os craquer doucement. Je sortis du lit, le sourire aux lèvres, et ouvrit les rideaux pour laisser entrer la lumière du soleil dans la pièce. D'abord, elle m'aveugla, puis lorsque je fus habituée, je ne pus arrêter le gigantesque sourire qui fleurissait sur mon visage.

Le ciel était d'un bleu extraordinaire. Quelques nuages d'un blanc cotonneux le parsemaient, par ci, par là. Sous mes yeux, des arbres d'un vert éclatant à perte de vue.

Une superbe journée d'été.

Je descendis les escaliers, légère comme une plume, entrai dans la cuisine, et c'est avec le sourire que je vis...

Christopher astiquer un pistolet.

Il leva la tête de sa tâche, et me vit plantée là. Il me sourit, comme si ce qu'il faisait était parfaitement normal.

- Bonjour, Violet ! Bien dormi ?

Je ne répondis pas, trop choquée. Au bout de quelques secondes, il finit par se rendre compte qu'il y avait un petitproblème.

- Tout va bien ?

- Si tout va bien ? finis-je par répondre en m'approchant de la coupelle de fruits pour prendre une pomme et croquer dedans.

Il me regarda, perplexe, pendant que j'avalais ma bouchée. Il haussa les sourcils, et je fis de même, puis m'adossai contre le comptoir.

- Oui, ma vie est magnifique. J'ai très bien dormi, et quand je descends prendre mon petit déjeuner, je te vois en train de tranquillement nettoyer ton pistolet. La perfection.

Christopher sourit.

- Et ça te dérange ? demanda-t-il.

- À peine.

Il sourit encore plus, puis posa l'arme sur le comptoir.

- Tu m'as vu tirer sur Luke.

- Sur sa main.

- Ça change quelque chose ?

- Non ! m'écriai-je.

- Mais pourtant, tu as accepté de venir ici. Tu m'as presque supplié.

- Euh, non, je ne t'ai pas...

- Et tu sais que je ne suis pas un enfant de cœur.

- Sans savoir exactement comment ! précisai-je.

- Mais tu le sais.

- Oui, je suppose, mais...

- Alors en quoi est-ce dérangeant que je nettoie mon arme ? demanda-t-il.

J'ouvris la bouche pour répliquer... mais en vérité, je ne savais pas quoi dire.

- C'est juste que... je n'aime pas la violence.

- Tu es entrée dans mon monde, Violet. Tu vas devoir faire avec.

- Oui, je sais ! Mais si je dois l'affronter tout le temps... je préfèrerais que ça ne soit pas l'homme avec qui je passe tout mon temps qui me nargue avec.

Leurs NomsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant