Chapitre 6 : à cœur ouvert

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Violet

L'indifférence.

Une catatonie sentimentale.

J'étais dans le déni le plus complet.

Au début, j'avais ressenti de la panique. Puis un sentiment de trahison. Puis de la tristesse. Puis de la détresse. Puis de la terreur.

En fait, j'étais toujours terrifiée, c'était juste que mon cerveau était tellement stimulé émotionnellement que je ne ressentais plus rien.

Alors il ne restait plus que mes pensées.

Juste... comment ?

Comment avais-je pu m'attacher à lui ? Il était sympa. Drôle.

Mais il a tué des gens.

Allongée sur mon lit, ou du moins, le lit sur lequel je dormais dans cette maison désormais terrifiante, des idées fusaient dans mon esprit, en quête de réponses.

Il a l'air gentil.

Je ne savais pas quand je l'ai rencontré qu'il était un grand psychopathe.

Il fait attention aux détails.

Qui fait ça, à part les malades mentales ?

Si ça se trouve, c'est moi qui suis folle.

J'ai fait confiance à un meurtrier.

Je vis avec un meurtrier.

Je relevai la tête, vérifiant que la porte était bien fermée.

L'une des seules chose que je ressentais, c'était l'insécurité.

Sans doute l'instinct animal qui ressort quand on est dans la même maison qu'un tueur.

Je soupirai. J'étais fatiguée des vagabondages de mon esprit.

C'était tellement plus simple hier. Quand je lui faisais encore confiance.

Du moins, beaucoup plus qu'aujourd'hui.

C'était mieux, quand je ne savais pas.

Quand tu étais une meuf stupide qui faisais un câlin à un psychopathe avec des pulsions meurtrières ? En effet, c'était bien mieux.

Je fermai les yeux, tentant de trouver le sommeil.

Mais comme les 362 fois précédentes (oui, j'avais compté), je me pris un énorme vent de la part de mon cerveau.

Tu peux pas te mettre sur off ?

Pas quand le risque de se faire tuer dépasse les 50 %. Et là, on est à 80 %.

Donc c'est mort ?

Yep.

Je n'en revenais pas que j'en étais réduite à discuter avec mon cerveau.

Normalement, quand quelqu'un de censé essaye de parler avec son cerveau, c'est déjà qu'il a perdu un peu de son sang-froid. Mais entendre des réponses ? J'étais carrément arrivée au niveau de la démence.

J'ouvris les yeux, et posai mon regard sur le réveil.

0h58.

- Ouais...

0h58. Il était 0h58 du matin. Ça faisait...

Calcul mental, utilisons les quelques capacités mathématiques qu'il nous reste du lycée...

Leurs NomsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant