Chapitre 26 - Solitude

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Le lendemain, 8h

Traversant au pas de course le couloir qui me menait à mon amphithéâtre, je pestai. Mon téléphone n'avait plus de batterie, je n'avais pas mangé de petit-déjeuner, j'avais dormi trois heures, j'avais une envie irrépressible de partir aux toilettes et m'étais retenu, mais j'avais réussi à avoir trente minutes de retard.

Je.

Suis.

Pathétique.

Me mettant à courir malgré l'interdiction, je pris le virage de gauche pour arriver à mon cours de psychologie cognitive. Mon cœur battait à toute vitesse à cause de mon allure, mais il allait bientôt pouvoir se calmer, quand je serai assise dans la salle.

C'est ce que je pensais jusqu'à ce que j'entende un bruit de fracas à ma droite. Instinctivement, je m'arrêtai. Ce ne fut que lorsque j'entendis des pleurs incontrôlables venir de la même direction que je soupirai, puis m'y dirigeai de mauvaise grâce.

Il fallait que je respecte la promesse que j'avais faite à Jane...


Tu vas y arriver, d'accord ? Tu es extraordinaire, et tu vas leur montrer ce que tu peux faire.


Même si j'étais en retard...

Ça ne vas pas changer grand-chose, de toute façon.

J'entrai dans les toilettes, car c'est là d'où venaient les pleurs, et jetai un regard à l'intérieur. Toutes les portes étaient entrouvertes, sauf une, au fond. Tout d'abord, je m'occupai de soulager ma vessie (autant en profiter), puis m'étant lavé les mains, je me dirigeai vers la dernière cabine. Prenant mon courage à deux mains, je toquai, et j'entendis les pleurs s'arrêter immédiatement.

- Salut, fis-je, hésitante.

Aucune réponse.

- J'ai entendu du bruit, donc je suis venue voir. Ça va ?

Silence total. Je me sentais bête de discuter avec une porte de toilettes, mais je continuai :

- Je suppose que non. Et tu ne dois pas avoir envie de parler... surtout pas avec une inconnue.

Je soufflai, et m'adossai contre le mur de carreaux blancs.

- Mais je vais rester. Juste pour m'assurer que tu vas bien... ou si tu changes d'avis, ou même pour servir de punchingball émotionnel.

Ça ne serait pas la première fois. Alors autant que je sois consentante...

De nouveau, ce fut le silence. J'entendis quelques reniflements, mais ce fut tout pour l'autre côté de la porte.

Une minute passa... puis ce fut cinq minutes... puis ce fut un quart d'heure.

En soupirant, je m'assis sur le sol, tout en pensant aux milliers de pieds... et d'autres choses qui avaient touché ces carreaux.

Tu vas vraiment rester ici ? Alors qu'elle ne te réponds pas ?

Oui.

Pourquoi ?

Parce que... j'ai envie.

Tu as envie de quoi ?

De... de l'écouter.

Leurs NomsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant