Chapitre 19 - Arthur

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Cette soirée est une mauvaise idée.

Je comptais sur Amandine pour trouver un motif d'annulation mais le fait est que ma collègue a décidé de prendre une toute autre direction cette semaine. Au collège, elle agit comme si sa sœur et elle formait une famille super unie, ce qui est juste un putain d'énorme mensonge.

Je suis étonné et surtout déçu de ce changement de comportement de sa part. Elle qui me paraissait si entière, si droite dans ses bottes. Je ne comprends pas comment elle peut jouer la comédie comme ça. Pourquoi se forcer à jouer ce rôle ? Pourquoi s'infliger une soirée avec Alicia, et moi en prime ?

C'est incompréhensible.

- Je compte sur toi pour faire un peu parler Margareth !

Ma petite amie trépigne sur le siège passager de notre voiture citadine. Je ne sais pas si c'est d'impatience ou de stress. Peut-être un mélange des deux.

- Si tu veux à ce point qu'elle se sente à l'aise, commence déjà à arrêter d'utiliser ce surnom ridicule dans son dos.

Elle soupire fortement, me manifestant par là son mécontentement.

- T'es lourd avec ça ! Elle s'en fout de ce surnom... Pourquoi tu en fais tout un pataquès à chaque fois ?

- Ça m'étonnerait qu'elle s'en foute !

- Tu crois qu'en 2 semaines de boulot, tu connais mieux ma sœur que moi ?

Elle m'exaspère tellement que j'ai envie de faire demi-tour immédiatement, voire de prendre le premier train pour Lyon afin de rentrer chez moi illico.

Si j'avais été malin, je me serais fait porter pâle pour ce dîner. Pourquoi je ne l'ai pas fait déjà ?

Ah oui, pour soutenir Alicia dans sa tentative de rabibochage avec sa sœur. Et parce que je ne sais pas mentir.

Le gps nous indique que nous arrivons dans 200 mètres et comme un fait exprès, une place se libère juste à ce moment là, pile devant nous. Pour une fois, j'aurais bien aimé faire le tour du pâté de maison pendant 20 minutes. Histoire de reculer l'échéance.

- Elle se fait pas chier quand même la frangine, clame Alicia en regardant le bâtiment qui nous fait face. Elle vit dans un immeuble de riche, ma parole !

Vu le quartier dans lequel Amandine habite, je ne vois pas pourquoi ça l'étonne...

- Tu devrais te réjouir pour elle, non ?

- Oui oui... Elle a eu du flair pour se trouver un bon parti !

Je n'aime pas ce qu'elle sous-entend... Comme si Amandine avait choisi son mec sur ce critère ! Enfin, à vrai dire, je n'en sais rien. Je la connais à peine, Alicia a raison.

Une personne sort de l'immeuble au moment même où nous nous apprêtons à sonner. Décidément, tous les feux sont au vert pour que nous ne perdions pas une minute de cette soirée.

Lorsque nous pénétrons dans le hall, je me prends une claque. Les murs, qui me semblent immenses, sont d'un blanc immaculés et ornés de gracieuses moulures aux allures fleuries. Tout me semble démesuré. Même les boîtes aux lettres sont luxueuses avec leurs dorures apparentes. On est loin de notre bâtiment aux murs jaunis et décrépis.

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