16 - Absence

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En ouvrant les yeux ce matin, Marysa se tient avec une robe en velours verte dans les bras

Bon sang, quelle heure est-il ?

— Midi, et on a reçu une commande pour vous avec pleins d'habits.

— Une commande ?

— On a toujours Amazon, même ici !

Elle secoue la robe

Vous avez même des brassières de sport pour vos entrainements avec Monsieur.

Oh. Il y a pensé.

Que voulez-vous faire aujourd'hui ?

À vrai dire, pas grand-chose, mes mains me démangent et elles réclament quelque chose de bien particulier, je me redresse et entoure mes genoux avec mes bras,

A-t-on du papier et des stylos par ici ?

Elle semble réfléchir puis disparait dans le couloir pour revenir quelques minutes après avec une mallette,

Voilà, c'est tout ce que j'ai pu trouver, je suis tombée dessus en nettoyant une des chambres à l'étage le premier jour.

Tout ?

Je me lève en venant analyser ce qu'elle me tend, je l'ouvre sur le matelas en poussant Abby qui n'a pas l'air décidé de se lever.
Oh mon dieu.

Il y a des crayons, du fusain et même de l'aquarelle.

Sans réfléchir, j'ai bondi du lit et j'encercle de mes bras Marysa qui reste stoïque à cause de la surprise.

C'est parfait, merci.

Elle rougit quand je la relâche enfin, et vient se pencher pour mieux regarder la mallette.

Vous dessinez ?

Je ne sais pas si je suis douée, mais c'est quelque chose que j'ai toujours fait, chaque jour depuis aussi loin que je me souvienne, à New York, je dessinais des sous-vêtements pour une marque de lingerie fine.

Elle glisse ses yeux sur mes seins comme si elle allait y voir un soutien-gorge en dentelle, sauf que je n'ai absolument rien sous mon t-shirt au motif en canard ridicule. Je pose la mallette sur la commode et en sors un papier

— Tu veux que je te dessine ?

Marysa se fige une nouvelle fois en murmurant en italien,

Ça me ferait vraiment plaisir, j'ajoute en faisant mon plus beau sourire.

— Dios....

Elle s'installe devant la fenêtre,

Juste, une seconde ok ? Je dois aller faire pipi sinon je vais mourir !

Je disparais alors qu'elle pouffe de rire et fais mon affaire.
Le pipi du matin c'est le plus urgent. Je m'estime déjà heureuse de ne pas me réveiller dans la nuit pour y aller.

Je m'installe sur la chaise et attrape un papier et un fusain noir, commençant par dessiner les cheveux tirés en arrière de Marysa, puis je m'attaque à son visage rond, ses beaux yeux bruns et ses lèvres minces. Je me demande à quoi devait-elle ressembler à mon âge, elle devait être très belle car déjà pour sa quarantaine d'années, je la trouve très jolie. Son visage est quelque peu marqué par les années et le travail que son mari devait la forcer à faire, mais elle a un visage doux. Ceux qui donne envie de lui faire confiance.

Le MotesineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant