— Es-tu sûre que tu veux le faire ?
— Je lui dois bien ça.J'entre dans la maison de plein pied.
Je ne comprends toujours pas pourquoi il s'est installé à Bilacity.
Je ne trouve personne dans la maison, j'appelle, mais rien.
Un bruit d'un objet à moteur m'interpelle, et je passe la tête par la baie vitrée.
Cassio est là, torse nu, a passé la tondeuse dans son jardin.
Il me voit d'un coup d'œil, et arrête le moteur.— Je ne t'attendais pas.
— Joyeuse retraite ! M'exclamais-je en forçant la joie sur les traits et en montrant le cactus que j'ai amené.
Son regard sombre part dans le vide, ricochant sur l'herbe et les feuillages.
— Cassio, je..
— Non, tout va bien.
— As-tu besoin d'aide avec le cartel ?
— Gaby...
— Quoi ? Je me sens tellement coupable, tu as dû régner dessus pendant dix ans.
Il s'approche de moi,
— L'accident était une trop belle occasion pour que tu arrêtes, tout le monde te croit morte et c'est mieux comme ça. J'ai fait dix ans, c'est fini.
— Tu as encore fait dix ans pour moi, comment pourrais-je ne pas m'en vouloir.
Sa main se lève entre nous, j'ai l'impression qu'il voudrait me toucher, mais il se ravise, laissant son bras retomber mollement.
Une chose de plus que je regrette le concernant. Il n'ose même pas touché qui que ce soit.— Tu ne me dois rien, si tu es heureuse, cela me suffit.
— Je le suis.Mon cœur se serre. Cette nuit-là, tout a changé.
Mon avenir, mes objectifs. Je n'ai jamais été la même.— Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?
— Tu n'aimes pas ma nouvelle maison ?
—Tu l'as acheté ?
— Je me suis dit qu'il était temps de prendre un nouveau départ, Matteo pense qu'il manque un restaurant dans le coin.
— Tu cuisines toujours, donc ?Je me souviens encore de son amour pour la préparation des plats quand nous étions enfants. Cette période me parait si loin....
— Cela me détend et permet de me .. Canaliser.
Je vois.
Mon frère est si vide, si loin, j'ai perdu tout espoir de le revoir un jour.
— Matteo vient donc ici ?
— Je ne sais pas encore. Comment va Mattia ?
Mes veines se réchauffent à cette pensée.— Il va bien, je pense qu'il est à la maison.
— Et le salon ?
— Toujours plus de clients, mes doigts font des merveilles !
Je bouge mes doigts pour illustrer. Je ne peux pas me plaindre, mon salon de tatouage fonctionne bien.
— Tu passeras nous voir bientôt ?
— Je l'espère.Je sais que notre discussion s'arrête ici.
Que nous n'avons rien de plus à échanger que des banalités. Et ça me fait mal.
Terriblement mal.
Je repars vers la sortie, en déposant la plante sur l'îlot central en bois.
— Si tu restes ici, tu pourras peut être trouver ta moitié, lançais-je pour changer de sujet. Mais aussi parce que je lui souhaite.
Il part dans un rire sans joie.
— Cela fait longtemps que j'ai tiré un trait là dessus, en fait... je ne l'ai jamais même envisagé.
Je le crois sur parole. Et cela me rend encore plus triste.— À bientôt j'espère Cassio.
— Hé ! Motesine ?
Je me retourne, un sourire en coin à ce souvenir lointain. Cela fait des lustres qu'on ne m'a pas appelé ainsi. Un frisson de souvenirs me rappelle cette période si heureuse de ma vie.
— Si un de ces jours tu as besoin..
Je hoche la tête.
Je le sais. Mais je ne compte pas lui demander quelque chose de si tôt. Il m'a permis d'avoir tout ce que j'ai toujours souhaité ces dix dernières années. Tout est grâce à lui.Je sors en refermant la porte.
Fermant les yeux devant ce soleil.
La liberté.
Je l'apprécie chaque jour.Une voix me sort de mes pensées et j'ouvre les yeux pour voir d'où elle provient.
Les lumières me reviennent de plein fouet, intense et colorée.
— On rentre à la maison ?
Je souris à cet homme appuyé contre sa VanderHeide grise. Il tient mon casque entre ses doigts habiles, et me regarde avec une intensité folle.
Je viens le rejoindre, entoure mes bras autour de son cou et monte sur la pointe des pieds pour venir saisir ses lèvres.
— Je t'ai déjà dit que je t'aimais plus que tout dans cette vie ?
Son odeur marine provenant du Bleu de Chanel me fait sentir chez moi. Parce qu'il est chez moi.
— Tu me l'as déjà dit une ou deux fois, c'est vrai, avoue Tonío.
Je l'embrasse avec fougue. Avec passion. Avec amour.
— Qu'est ce que j'ai fais pour mériter ça, Mlle Solis ?
Tout un tas de pensées non catholiques me traversent la tête, et je m'appuie un peu plus contre lui. Tonío me repousse, arrangeant son entre-jambe et met le casque entre nous.
— J'aimerais vraiment continuer dans cette voie, mais nous sommes devant chez ton frère et notre fils nous attend à son entraînement.Je râle. C'est dingue d'avoir encore et toujours aussi envie de son mari.
Quand je grimpe derrière lui et qu'il démarre, je regarde la fenêtre de mon frère, espérant le voir, mais il n'y est pas.
— Il m'a appelé Motesine, marmonnais-je en m'accrochant a ce tas de muscle divin.
— Ce nom me manque pas tant que ça.
— À moi non plus, avouais-je.
Et il démarre.Après que Tonío ait pris cette balle. Je l'ai cru mort. Et il l'était.
J'ai été éloignée de son corps pour que les secours l'amènent, il est mort trois fois dans l'ambulance.
Et son coeur a finit par reprendre pour de bon. Me réveillant avec lui.
Nous nous sommes fait passés pour mort depuis, on a changé de noms et on s'est installés à Bilacity.Nous arrivons devant le stade de football.
Lara et Julian sont déjà dans les gradins, nous faisant signe quand ils nous voient.J'escalade la moto et m'empresse de les rejoindre quand Tonío m'attrape par le bras et me plaque contre son torse.
— Je t'ai déjà dis que tu étais canon comme ça, mio sole ?
Il jette un œil à ma robe à fleurs, et la lueur de désir qui dévale de ses yeux verts me donne envie de lui sauter dessus.
Il passe sa main sur mon cou, puis sur la chair fine au dessus de mon sternum. Juste sur le coeur que je me suis tatouée.
Il est sur moi. Et je suis sur lui.— Vivement que notre fils soit couché.
— Mattia peut dormir chez Lara et Julian, si ce n'est que ta seule demande.
— L'autre sera que tu sois nue.
J'en frissonne d'avance.
— Marché conclus, allons-y avant que Mattia nous tue d'etre en retard à son premier match !Une fois dans les gradins, je regarde la petite tête blonde courir derrière le ballon. La fierté plein le coeur.
— Lys a invité Mattia a dormir à la maison, lance Lara en regardant sa fille faire de la corde à sauté dans un coin d'herbe.
— Et bien.. je lance un regard à Tonío, sa tombe parfaitement !
Mon sourire coquin ne lui échappe pas.
— J'aime pas que ton fils tourne autant autour de ma fille, continue Julian.
Je retiens un rire.
— Ils sont meilleurs amis et il n'ont que neuf ans, grogne Lara en lui donnant un coup de coude.
— Et celui qui touche ma fille est un homme mort. Il faudra le prévenir à l'adolescence.
Tonío lève les yeux au ciel.Ça, je le confirme.
Quiconque touchera le bébé de Julian aura dû soucis a se faire...FIN
Je crois, que parmi toutes mes histoires, c'est celle que j'aurais préféré découvrir en tant que lectrice. La tension, leur première fois, leur amour. J'ai tout aimé chez eux.
On clôture donc le tome 2 ce soir. J'espère que vous aurez aimé voyager avec Tonío et bébé Gabrielle.
Et on se retrouve dans un mois, pour le tome 3 et le dernier des Matches Boys : Le Sitter.
L'histoire de Cassio et de Lys.
Qui s'annonce haute et chaude en couleur.
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Le Motesine
RomanceTonío Motesine n'a qu'une mission : surveiller Gabrielle De Luca, la fille du parrain de la Cosa Nostra. La rouquine New-Yorkaise vit dans l'anonymat depuis trois ans, pensant que tout le monde ignore où elle se trouve. Alors, quand on la menace e...