31 - Baiser nocturne

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Un chapitre posté juste avant !
Attention présence de 🌶

On y va mon ange ? Me moquais-je en imitant le ton rauque de Julian.
Lara saisit ma main et me fait traverser la foule humaine, on contourne même le groupe et je fronce les sourcils,
Où est-ce qu'on va ?
— Danser ! Crie-t-elle alors que j'ai du mal à l'entendre par-dessus la musique.
Je la suis, la main toujours ancrée dans la sienne et nous montons les marches jusqu'à nous retrouver sur une des tours des danseuses. Elle parle à l'un des gorilles de la sécurité, et il nous laisse passer sans mal. Je n'ai aucune idée de ce qu'elle fait, si c'est ce que je crois, ça ne me ressemble pas, mais c'est ça qui m'excite ce soir. Faire quelque chose que je n'ai pas l'habitude de faire. Déjà sortir dans un club est inédit, danser est une autre chose mais danser sur une tour, ça c'est ... exaltant. Si mon père me voyait...
Lara parle à la danseuse en petite tenue qui bougeait ses fesses la seconde d'avant, et celle-ci s'en va en souriant.

Je ne suis pas sûre de savoir danser, criais-je en n'osant pas regarder en bas.
Merde, c'est vachement haut, j'ai l'impression qu'on ne voit que nous.

Suis-moi et surtout, elle sourit, amuse-toi ! Perchée sur ses talons haut dorés et avec sa robe noire, elle soulève ses cheveux couleur blé en remuant des hanches et commence à fermer les yeux, comme si la musique prenait possession de son corps. Ça m'aide. J'essaie de faire comme elle.
Et puis merde, il est temps de profiter. Je laisse les basses me submerger, et doucement, mes mains se lèvent et suivent mon corps, mes hanches, mon rythme. Je n'ai aucune idée de ce que je fais, je me laisse juste aller, je crois que c'est bien quand les mains de Lara se posent sur mes hanches,

— Tu danses pour toi et je trouve ça incroyable, maintenant laisse toi aller. Elle colle son corps contre moi, et se frotte à moi d'une manière tellement... intense.

Tu te rends compte que toutes ces personnes dans cette boite te désirent à cet instant, toutes les femmes rêvent de nos caresses, tous les hommes nous veulent dans leur chambre. Et tu sais ce qui le plus excitant pour moi ? Je fais non de la tête, incapable de faire autre chose, trop emportée par le moment, savoir que la personne que je veux le plus, me désire plus que jamais à cet instant.

Imagine qu'il te regarde, reprend-t-elle en ondulant toujours contre moi et je lui réponds en miroir, nos cheveux s'échauffent, nos respirations se saccadent et ma nuque se recouvre d'une fine couche de transpiration. Les basses pulsent violemment sous nos pieds, les lumières changent de couleur, assombrissant les environs.

La princesse de la Cosa Nostra est libre ! Finit-elle par dire et cette phrase me suffit pour me sentir comme telle.
C'est déjà le cas depuis plusieurs jours, je me sens libre. Je me mets dos à Lara, osant enfin regarder les gens qui dansent autour de nous, et c'est vrai, beaucoup nous regardent, des femmes comme des hommes. Je cherche notre table du regard, Dan, Lindon et Sarah se sont rapprochés de nous, ils nous jettent des regards et des sourires, puis je passe à notre table. Vide. Quand je continue plus loin, vers le salon VIP à l'étage, des hommes accoudés à la balustrade nous observent. Les yeux bleus glacials de Julian ne lâchent pas Lara, je cherche Tonío qui ne doit pas être loin.
Il est là. Assis sur une banquette, et je peux sentir son regard me brûler chaque parcelle et particules de mon corps.
Je me sens belle, puissante et invincible à cet instant. Car je suis libre. Libre et invincible. Quand la musique se finit, je suis à bout de souffle, je me retourne vers Lara et on explose de rire, le genre de rire qui vient du fond des tripes et qui fait un bien fou. On descend rapidement, toujours dans la frénésie du moment, Dan nous saute dessus.

— J'étais à deux doigts de bander, vous avez failli remettre en question ma sexualité les meufs !
— Je vous rassure, même moi, avoue Sarah, essoufflée elle aussi de leur danse.
— Un plan à quatre, c'est ok pour moi !
— Lindon putain je suis ta sœur gros dégueulasse ! L'engueule Lara et je pouffe dans ma main.
On se fraie un chemin jusqu'à l'étage, cherchant Tonío et Julian. Ils sont assis l'un à côté de l'autre, acceptant avec plaisir Lara qui part s'asseoir sur Julian, et je m'apprête à rejoindre Tonío quand je vois la fille à ses côtés qui discutent avec lui. Je palis et m'arrête net.

Le MotesineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant