Le lendemain, les vrombissements de la veille me réveillent une nouvelle fois. Mon plateau, contenant mon petit-déjeuner, est là, ainsi qu'un mot.
Moi, je te vois.
Je crois rêver en lisant cette phrase et je recommence la lecture plusieurs fois, puis je lève la tête vers la porte comme si quelqu'un allait venir pour me montrer la caméra cachée. Mais il ne se passe rien, et la phrase ne bouge pas. Il m'a écrit un mot.
Pas n'importe lequel.
Quatre petits mots qui pénètrent directement au plus profond de mon âme.
Personne ne m'a jamais dit quelque chose d'aussi... personnel.
Je décide de prendre un peu de distance par rapport à ça et le mets dans un des tiroirs de ma coiffeuse tout en allant m'habiller pour la journée, une fois que c'est fait et que j'ai mis un peu d'ordre dans ma tresse qui ne ressemblait plus à rien depuis les événements d'hier, j'attrape mon plateau et descends en bas.
Où est cette foutue terrasse ?
— Mlle Gabrielle ? Vous voulez que je vous débarrasse ?
Je décide de ne pas reprendre Marysa, elle m'appellera Mademoiselle jusqu'à ce que mort s'en suive je pense,
— Bonjour à toi aussi, à vrai dire, je cherche le chemin pour pouvoir allée sur la terrasse ?
Elle m'accompagne jusqu'à une porte qui mène en plein sur une terrasse en bois, suspendue au-dessus du jardin, le soleil frappe dessus et la chaleur agit directement comme un baume sur mes blessures intérieures.
— Voulez-vous autre chose ?
— Non, merci, ça ira.
Je regarde Marysa s'éloigner avec son saut rempli d'eau grisâtre et du chiffon pressé dans son autre main puis je m'assois sur une chaise en commençant à manger deux tartines. Je me rends compte que cela est rare, je ne prends jamais le temps de m'exposer au soleil et de profiter des bienfaits sur mon humeur ou sur ma peau. Entre les buildings et le bureau, je n'ai pas beaucoup l'occasion de croiser les rayons du soleil. La sensation chaude qui m'emplit me fait un bien fou, comme si ça rechargeait mon âme. Je bois mon chaï latte rendu froid d'une traite, et décide de remonter dans ma chambre pour sortir avec Abby. Elle est sensible au soleil, mais elle n'a pas eu l'occasion de le sentir sur elle très souvent, je l'ai que depuis que je suis à l'université, elle ne connaît même pas les jardins ou l'herbe.
— Allez mon petit blanc de poulet,
J'attrape un t-shirt blanc à moi –le plus petit que j'ai en stock- lui enfile, puis la prend dans mes bras. En regagnant la terrasse, mes yeux ont du mal à s'adapter à la luminosité comparée aux lumières lugubres du manoir et Abby miaule dans mes bras. Pas le moins du monde, rassurée.
Ses petites griffes s'enfoncent dans les manches de mon gilet et elle se plie pour ne pas être déposer à terre.— Enfin Abby, c'est une terrasse, tu connais ça quand même.
Je me sens comme une mauvaise mère là.
J'arrive à la faire lâcher prise, et elle lève le museau comme pour essayer de déterminer s'il y a un danger dans ce nouvel environnement.
— Allez, viens ! Criais-je en descendant des petits escaliers qui nous amènent au jardin. Personne n'a dû descendre par ici depuis un sacré bout de temps vu que je me prends une dizaine de toile d'araignée dans la tronche. Je finis par passer mes doigts partout sur mon corps et secouant les cheveux comme une folle en arrivant sur le sol.
Beurk.
Je déteste les araignées.
Oui c'est mignon tout ce que vous voulez, inoffensif, l'insecte le plus propre qu'il existe, je déteste ça !!
Abby vient se gratter contre mon mollet et j'ai l'impression qu'être sur de l'herbe pour la première fois de sa vie ne lui fait rien. Elle s'en fou complètement.
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Le Motesine
RomanceTonío Motesine n'a qu'une mission : surveiller Gabrielle De Luca, la fille du parrain de la Cosa Nostra. La rouquine New-Yorkaise vit dans l'anonymat depuis trois ans, pensant que tout le monde ignore où elle se trouve. Alors, quand on la menace e...