Attention 3 chapitres sont postés ce soir, celui ci est le deuxième !!!!
C'est avec un énorme mal de crâne que je me réveille, l'esprit embrumé, cette atroce acidité dans ma gorge qui me rappelle que j'ai beaucoup trop bu hier soir.
J'ai l'impression qu'un poids lourd m'a roulé dessus.
J'ai soif, envie de vomir et je sens déjà l'odeur de mes cheveux sales qui sont étalés sur ce... cette ? Surface dure ? J'ouvre un œil avec difficulté, complètement aveuglée par la lumière vive de la pièce.
Bon sang, mais qu'est-ce qu'on a foutu hier soir ?
Une douleur irradie sur ma cheville et je me redresse pour regarder. Oh putain. Je suis en robe de mariée ! En robe de mariée !!! La robe en satin blanc est déchirée aux jambes, la traîne est collante et noire.
Mais c'est quoi ce bordel ?
Je gratte ma tête, essayant de me rappeler quelque chose. N'importe quoi. On est parti sur la côte mexicaine en jet hier après-midi pour mon enterrement de vie de jeune fille. Le genre SPA entre filles avec des masques, des tranches de concombres et des peignoirs en satin personnalisés. Les garçons faisaient leur truc de leur côté.
Mon dernier souvenir est quand j'ai bu cette coupe de champagne que Dan m'a tendu avec un sourire peu catholique.
Si ce connard m'a drogué... Des bruits de pas et des expirations bruyantes et lentes me sortent de mes pensées. Je tourne la tête sur le côté, par-dessus le muret qui me sépare de l'être humain qui vient d'entrer dans la salle bain, j'essaie de me relever en m'accrochant aux accoudoirs de la baignoire en serrant les dents. J'ai littéralement des douleurs aux cuisses et aux fesses quand je m'assois sur la porcelaine. Un coup d'œil me suffit pour reconnaître Lara, penchée au-dessus des WC, elle tient ses cheveux qui sont rassemblés d'un côté de sa nuque et crachent dans le toilette. Elle n'a pas l'air dans un meilleur état que le mien, elle a des égratignures sur ses mollets, elle est en tanga en dentelle noire et ne porte visiblement pas de haut.
En même temps, avec un corps pareil, j'imagine que je ferais de même, et sûrement aussi parce qu'elle a l'air en train de vivre un sale moment.
Je tousse, ce qui a le mérite de la faire sursauter et elle se tient la poitrine.
— Merde, tu m'as foutu une peur bleue !
— Je suis en robe de mariée, conclus-je.
— T'as jamais vu Rec 3 ou quoi ? Car moi oui, et c'est justement parce que tu es une mariée que tu m'as fait peur ! Sa tête se transforme et elle se penche à nouveau, je suis vraiment dans le mal, qu'est-ce qu'on a foutu hier ?
— J'espérais que tu pourrais me le dire.
Je soupire en essayant de me relever, ça tourne un peu, mes jambes sont tremblantes et de devoir enjamber la baignoire me demande un self-control hors norme.
— Ça va aller ?
— Je ... elle lève son doigt manucuré vers moi pour me faire signe d'attendre et ferme les yeux, laisse-moi juste deux minutes, je préfère être seule pour ce qui va suivre.
Je m'éclipse et je l'entends vomir ses tripes en fermant la porte. Il me faut de l'eau. Une cascade d'eau similaire à la longueur du fleuve d'Amazonie. J'attrape une bouteille au bord d'une table de nuit, et la fini en quelques gorgées. Waah, ça fait du bien.
— Ekjfrikjfezodzeje ezfheij !
— Hein ? La tête brune entre les coussins et le matelas se lève doucement, oulah.
Pour elle aussi, ça a l'air compliqué le réveil. Ses cheveux sont ébouriffés dans tous les sens.
Minute. Pourquoi elles ont eu le lit alors que j'ai dormi dans la putain de baignoire ?
— Mais c'est quoi ce mal de tête de malade ? Murmure Sarah en cherchant à l'aveugle la bouteille d'eau sur la table, celle que je viens d'avaler en entier.
— J'aimerais bien le savoir, mais qu'est-ce qu'il s'est passé hier ? Et pourquoi je porte ma robe de mariée et qu'elle est complétement détruite ?!
La porte derrière nous s'ouvre à la volée.
— Je ne me rappelle de rien, et vous ?
Sarah fait non de la tête, et je les regarde une à une. Elles ne savent vraiment pas ce qu'ils se passent.
— Ok, alors on va partir du début, quel est votre dernier souvenir ? Demandais-je en essayant de rester calme, je m'assois au bout du lit.
— Il me faut de l'eau, crie Sarah en se levant pour se précipiter vers le mini frigo.
— Moi je me souviens être dans la salle d'essayage de tes dessous sexy chez Aubade.
Oui. Comme moi. Ils m'ont fait la surprise de privatisé l'endroit pour que je puisse choisir tout ce que je veux pour ma nuit de noces. Je trouvais ça génial de retrouver mes propres créations.
— Et on a bu ce cocktail vert que..
— Dan nous a servis, finissons-on à l'unisson. Nos regards s'agitent autour de nous, à la recherche de ses cheveux bruns, mais la chambre n'est pas si grande que ça, il y a pas beaucoup d'options, soit la moquette grise, soit le canapé crème.
Pourquoi diable, je n'ai pas dormi sur le canapé ?
En-tout-cas, une chose est sûre, Dan n'est pas là.
— J'ai un mauvais pressentiment là, déclare Lara et s'ensuit un long silence.
Je pense qu'on essaie chacune de nous souvenir de quelque chose. Mais c'est le trou noir, l'amnésie totale.
— Ok, donc, on est dans une ville plus que dangereuse, Dan ne connaît personne dans le coin, et vous êtes en train de me dire qu'on l'a perdu ? Demande Sarah après avoir vidée deux fidji. J'aperçois mon téléphone sur la table basse, éparpillé parmi des cartes, des shots, et y a des mouchoirs recouverts de sang. Mon cœur accélère alors que je pars les analyser, les filles me talonnent, notre peur ambiante.
— Pourquoi est-ce qu'il y a du sang ici bordel de merde ?
— Je crois que c'est à cause de ça. Lara montre la trace rouge sur son aine en baissant légèrement son tanga. Heureusement, elle a enfilé un débardeur blanc.
— Est-ce que c'est.. Je commence à vouloir passer mon doigt, mais elle recule par peur de la douleur.
Elle a raison. Je ne sais pas ce qu'il m'a pris.
— Pourquoi est-ce que j'ai un tatouage bordel ? Elle se contorsionne pour essayer de regarder le dessin, et mon mollet me lance à nouveau. Je lève le tissu crasseux de ma robe et découvre la même chose. Merde.
— C'est quoi ce délire ? Sarah lève les bras et commence à se regarder, elle tourne sur elle-même en remontant son t-shirt
— Oh yes, je n'ai rien !
— Euh... Marmonnons-nous.
Elle a le tatouage dans le bas du dos, le sien est bien plus net et propre.
— Une allumette. Pourquoi est-ce qu'on s'est fait tatouer une allumette, merde ?
— C'est moi qui l'ai fait.
— Quoi ?!
Je reconnais mes traits. C'est moi. Et il n'y a pas de dermographe dans la pièce. Lara attrape son téléphone et le tend au milieu de notre petit cercle alors que le premier bip se fait entendre, au second, la voix grave de Julian se fait entendre.
— Mon ange ? Tout va bien ?
Lara rougit presque instantanément en entendant son surnom, mais elle reprend rapidement son sérieux,
— Est-ce que Dan est avec vous ?
— Quoi ? Non ?
— Oh mon Dieu, mais où est-ce qu'il peut bien être ? Lara commence déjà à pleurer en regardant tout autour d'elle comme s'il allait apparaître.
— Tu l'as vu quand pour la dernière fois ? Demande posément Julian. On peut entendre quelqu'un parler derrière.
—Avant de répondre amore mio, j'ai un flingue pointé sur moi, est-ce que Gabrielle est avec toi et en bonne santé ?
Lara acquiece et un sentiment d'enivrement me fait partiellement oublier mon envie de vomir et mon brouillard. Tonío pense à moi.— Ce n'est pas parce que vous avez des flingues que je ne peux pas vous menacer, Sarah est avec elles
? Lindon arrive presque à nous décrocher de la réalité, mais nous revenons vite à l'inquiétude. Dan devrait être avec nous, il devrait être là. Lara explique à Julian notre amnésie collective quand quelqu'un frappe à la porte.— Je te tiens au courant ok ? Elle raccroche avant que le mafieux italien ne fasse exploser tout le Mexique.
Je suis la première à atteindre la porte, j'ouvre avec précipitation, mais ce n'est que la femme de chambre.
— Hola ! Elle montre d'un coup d'œil son charriot d'entretien.
Vingt minutes plus tard, après avoir récupéré nos affaires éparpillées partout, demander à l'employé de l'hôtel si elle n'avait pas vu Dan et lui avoir souhaité bon courage pour nettoyer notre chambre, nous voilà devant le salon de tatouage qu'elle nous a indiqué. C'est un petit boui-boui, sur lequel je ne me serais certainement pas arrêté pour me faire tatouer. Ça se trouve, je viens de leur donner une infection qui va les tuer, oh mon dieu ! Une musique de Hard Rock fait resoner les murs quand nous entrons, une femme derriere le comptoir qui mache un chewing gum nous regarde avec un sourire. Si on fait abstraction de son maquillage noir étalé à outrance, ses cheveux bleu en pique sur sa tête et son look vestimentaire qui correspond bien au lieu, elle nous regarde avec gentillesse.
— Tiens donc, les Totally Spies ! En voyant nos têtes, elle continue, merde, je dois 20 dollars à Franckie maintenant. Aucunes de nous ne parlent, sûrement parce qu'on ne comprend vraiment rien !
— J'ai parié hier que vous vous souviendrez de votre soirée, Franckie a parié que ce ne serait pas le cas.
— Excusez-moi, mais vous laissez les gens se faire tatouer alors que vous voyez qu'on est raide mort?! Lara sort de ses gonds en se tournant pour baisser son short et montrer le petit bout de chair tatoué.
— Ma belle, je ne pense pas que beaucoup de gens te refusent quelque chose quand tu es sobre, alors bourrée, ce n'est même pas une option.
Je peux lui accorder au moins ça. La fille dépose son feutre qu'elle utilisait pour dessiner et recule son siège à roulette pour se lever.
— Écoutez, vous m'avez toutes les trois menacez, du genre à me pointer avec un vrai pistolet.
— Quoi ?
— Oui, tu as pointé une arme sur moi pour que je te laisse utiliser mon matos, tu ne faisais que répéter que tu allais te marier avec un capo ou je ne sais quoi, puis ils se sont pointés et ils m'ont donné assez d'argent pour rivaliser avec deux mois de salaire ici.
— Et oui, le mafieux n'était pas au courant que tu lui avais dérobé son flingue, il n'était pas très content. Aucun d'eux n'était content.
Elle reporte son attention sur Lara qui grimace. J'ai réussi à désarmer Tonío ? À lui piquer son arme ? Et menacé quelqu'un avec ? Mais qu'est-ce qu'il...
— Oh mon Dieu, pourquoi est-ce que je suis sur un lama?? Je fais le tour du comptoir pour saisir la photographie de moi qui me met carrément pas à mon avantage.
— Ça te va bien le chapeau de cow-boy, déclare Sarah en pouffant dans sa main. Je grommelle un merci.
J'escalade un lama. Un lama motorisé comme les taureaux qu'on peut voir dans les films. J'ai ma robe de mariée et l'air vraiment bourrée.
Je passe mon doigt sur les mots qui accompagnent la photographie "Merci pour les tatouages, baiser baveux".
Putain entre l'écriture similarire à celle d'un gamin de cinq ans, qui dit bisous baveux ?
— Est-ce qu'il y avait un homme avec nous ?
— À part vos cow-boys tout droit sorti du parrain ? Y avait un type brun qui est arrivé avec vous au début, je crois que tu l'as tatoué sur le poignet et il a crié comme une fillette.
— Et tu sais où il pourrait être ? On a perdu sa trace, renchérit immédiatement Lara. Elle commence vraiment à s'inquiéter et la fille le sent,
— Dans ma boite aux lettres, ce matin, il y avait cette photo, ça provient du bar au bout de la rue, le Texas, vous devriez aller demander, le type est parti avec vous d'ici en tout cas.
On la remercie avant de nous diriger vers le bar.
Bordel où est Dan ?
— Vous savez à quoi je pense ?
Demande Sarah, essoufflée de notre marche sous le cagnard de Mexico.
— À retrouver notre meilleur ami ?
— Oui, et aussi à une douche, et aussi à manger, et à faire pipi, oh ouais faire pipi, j'en rêve.
Je conclus en disant que je rêve d'un brossage de dent. Je suis en train de me décomposer de l'intérieur sérieux. Chaque parcelle de mon corps me hurle qu'il a besoin d'attention, d'une douche, de manger, de boire, de crème à la cortisone... Plus j'y pense, plus j'ai envie de braquer une salle de bain.
— Si Dan n'est pas mort, je le tue, marmonnais-je
— On est deux.
— Trois, j'ai des ampoules de la taille d'une balle de tennis.
On se met à rire en entrant dans le bar, personne n'est présent et par chance, il y a les employés qui sont en train de nettoyer. Lara échange des textos avec Julian, donc c'est moi qui nous présente au serveur qui nous accueille avec un sourire de l'espace.
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Le Motesine
RomanceTonío Motesine n'a qu'une mission : surveiller Gabrielle De Luca, la fille du parrain de la Cosa Nostra. La rouquine New-Yorkaise vit dans l'anonymat depuis trois ans, pensant que tout le monde ignore où elle se trouve. Alors, quand on la menace e...