Chapitre posté juste avant !
Je me réveille avec mon mal de ventre toujours présent, m'étire en souriant en voyant le petit plateau avec mon chaï latte et mes tartines à la mûre.
Parti à l'aéroport, à tout à l'heure.
Je souris en voyant son écriture et pars me doucher et enfiler une robe blanche fluide pour prendre mon petit-déjeuner sur la terrasse. J'ai enfoncé ma paire de lunettes de soleil, mais plisse tout de même les yeux en voyant le soleil haut dans le ciel. Il fait encore chaud, mais cela ne va pas durer longtemps. L'hiver va arriver, puis Thanksgiving, puis Noel. J'avale mon petit-déjeuner rapidement avant de me diriger vers l'écurie.
Biscuit m'attend.
Je n'ai vraiment pas pu apprendre à le connaître et je compte bien y remédier. Le cheval blanc et noir me regarde et je viens caresser son nez. Je lui enfile un mort dans son box et le sort pour l'emmener faire une promenade dans le jardin. En revenant, je lui caresse le cou sous sa crinière transpirante jusqu'à sa croupe.
— Bientôt mon beau, je te monterais tous les matins.
— Ça promet d'être intéressant, dit une voix devenue mon nouveau son préféré.
Je me retourne en guettant derrière lui à la recherche des nouveaux invités.
— Tu es rentré ?
— Tout le monde est là.
— Dans la maison, ajoute-t-il en voyant mon anxiété monter.
J'ai peur de ne pas m'entendre avec eux et de ne pas me sentir bien dans cet endroit. C'est devenu l'endroit où je me sens le plus chez moi, et à peine j'en prends conscience, qu'on me l'enlève.
— Sole mio, je payerais cher pour une de tes pensées, Tonío s'approche et vient caresser le museau de Biscuit.
— Tu as de l'argent sur toi ?
— Cela t'intéresse vraiment ?
Je fais non de la tête et étire un sourire espiègle.
— Une pensée contre une pensée ?
— Très bien.
Il est assez proche de moi pour que son parfum boisé pénètre dans mes narines et se mélange à l'odeur de jasmin que le vent emporte.
— Toi d'abord, chuchote-t-il lentement.
Seul le museau de Biscuit nous sépare et je lève la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux.
— J'ai peur de ne pas les apprécier, et de ne plus aimer cet endroit.
— Et moi, j'ai peur que tu les apprécies un peu trop et que tu veuilles quitter cet endroit en constatant que je suis un piètre hôte.
Je me mets à pouffer de rire.
— Tu n'as jamais été un hôte, tu m'as kidnappé. — On peut le présenter aussi comme ça en effet.
Il me fait un sourire qui rayonne plus que le soleil lui-même et je manque de défaillir. Il reprend un air sérieux en entendant des rires provenant du manoir.— Tu les apprécieras, j'en suis persuadé. S'ils ont réussi à se faire apprécier par Julian, te plaire sera un jeu d'enfant.
Ça, je veux bien le croire. Rien qu'en repensant à notre rencontre d'hier, des frissons me parcourent l'échine.
— Voudriez-vous accompagner votre geôlier pour les présentations ? Dit-il en s'inclinant en me proposant sa main.
J'ai la soudaine impression que je pourrais suivre n'importe où cet homme et ça me terrifie. Parce qu'il ne sera jamais mon mari. Parce qu'il ne veut pas réellement de moi. Je suis juste une distraction qu'il commence à apprécier.
Il m'amène vers la maison, alors qu'on traverse les haies de roses.
— Biscuit a été à la hauteur de tes attentes ?
Je resserre ma prise sur sa main, parce qu'il n'imagine pas à quel point cette escapade matinale m'a rendue heureuse.
— À ce sujet, je m'arrête avant de gravir les marches qui nous mènent au perron et le force à se mettre face à moi, c'est le meilleur cadeau que je n'ai jamais eu, même si ce n'est pas vraiment un cadeau, je veux dire, c'est un être vivant, mais tu m'as compris.
Je m'empourpre et mets une de mes mèches derrière mon oreille. Tonío est sur le point de dire quelque chose qui je sais, va me faire picoter les entrailles, mon regard s'ancre au sien et j'ai soudainement conscience que quelque chose qui nous dépasse se produit.— Magnez-vous, on vous attend pour manger ! Je lève les yeux vers la voix inconnue qui s'élève qui provient d'une fenêtre ouverte à l'étage.
J'imagine que cela doit être leur chambre. Deux têtes masculines me toisent avec un sourire jovial. Un brun aux cheveux assez courts et un blond aux cheveux hirsutes. Le brun met une tape derrière la tête du blond et ils se défient du regard avant d'exploser de rire.
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Le Motesine
RomanceTonío Motesine n'a qu'une mission : surveiller Gabrielle De Luca, la fille du parrain de la Cosa Nostra. La rouquine New-Yorkaise vit dans l'anonymat depuis trois ans, pensant que tout le monde ignore où elle se trouve. Alors, quand on la menace e...