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— Je t'assure ce n'est pas vulgaire, c'est juste incroyable Gaby !
Je me regarde dans le miroir pour la millième fois, septique à l'idée de sortir de comme ça. J'ai l'impression d'être une poule de luxe, mais je sais aussi que c'est le rôle que je dois jouer ce soir. Nous avons eu quatre jours pour nous préparer à fond dans nos rôles. Tonío et moi devrons attirer l'attention de Rossi, Lindon et Lara s'occupent des preuves contre lui, Sarah et Dan les aideront à atteindre le bureau sécurisé et Julian s'occupe des caméras et des possibles gardes. J'étais au départ, plutôt excité à l'idée de ce soir, maintenant, je suis anxieuse. Les filles m'ont habillées telle une poupée, j'ai une robe longue en dentelle transparente noire, des cristaux sont serties et elle brille à chaque mouvement, on peut voir ma peau à travers, elle est à la limite de l'indécence, seul le tissu se fonce sur ma taille et sur le bout de mes seins. Mes cheveux sont coiffés dans un brushing épais lâche, retombent sur mes épaules et me donnent l'impression d'être à peu près couverte.
C'est déjà ça.
Marysa m'a fait un maquillage lourd, un smocky noir qui me donne le même effet que ma robe : je suis une croqueuse d'homme. Et le plus horrible de cette tenue, j'ai des escarpins d'une douzaine de centimètres et j'ai l'impression que je vais tomber à chaque inspiration.— Je ne vais pas y arriver, murmurais-je en passant ma main sur mon front. Lara et Sarah sont chacune d'un côté de moi et m'observent toujours à travers le miroir.
— Tu vas assurer ce soir, on assure tes arrières et tu seras avec Tonío, ai confiance, ok ?
J'inspire et je finis par hocher la tête. Car il est trop tard pour faire marche arrière, et parce que tout ce qui va se passer ce soir, c'est pour moi qu'ils le font. Lara attrape son portable qui vibre dans son petit sac et se dirige vers la sortie.
— Allons-y, les garçons sont dans les voitures. Elle ouvre la porte en grand et nous laisse passer devant. J'embrasse Abby sur le lit et marche dans le couloir, descend les escaliers jusqu'à ce que le froid frappe mes jambes presque nues. Les mains chaudes des filles viennent me serrer les miennes, et elles me font un clin d'œil
— On veille sur toi, fais-toi confiance ! Elles disparaissent chacune dans une des voitures que les garçons ont fait amener et je me tourne face à la mienne. Adril m'ouvre la portière et je vois les jambes pliées de Tonío au fond avant de m'y engouffrer. Mes boucles d'oreilles en argent frappent contre mes clavicules dans le mouvement, et je m'assois sur la banquette confortable. Tonío me fixe, me détaille de la tête au pied, je peux sentir son regard brûler chaque parcelle de mon corps, et soudainement, je ne me sens un peu moins mal à l'aise.
— Ça te va ? Dis-je en rougissant.
— Tu es très belle Gabrielle, je ne suis pas sûre de te l'avoir déjà dit.
Mon cœur manque un battement et je fais semblant de me recoiffer pour éviter de le regarder à nouveau.
Non, il ne me l'a jamais dit.
Il est élégant lui aussi, un costume noir, une chemise blanche et une cravate noire, ses tatouages ressortent et ses cheveux sont coiffés sur le côté dans une tentative soignée.— Tu n'es pas mal non plus.
La voiture démarre et je rapporte mon attention sur l'extérieur pendant qu'on quitte la maison.— Tu es prête ? Demande-t-il alors que la boule de stress dans mon ventre ne fait que grossir. J'ai passé tellement de temps à me cacher, à fuir ce monde, ce soir, je ne pourrais plus partir, compter sur mon père pour me sortir des discussions que je ne souhaite pas. Ce soir, tout le monde saura qui je suis et aura les yeux braqués sur leur prochaine dame. Malgré ça, je hoche la tête sans décrocher le regard de la forêt qui défile sous mes yeux.
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Le Motesine
RomanceTonío Motesine n'a qu'une mission : surveiller Gabrielle De Luca, la fille du parrain de la Cosa Nostra. La rouquine New-Yorkaise vit dans l'anonymat depuis trois ans, pensant que tout le monde ignore où elle se trouve. Alors, quand on la menace e...