26 - Je n'ai jamais

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Vous m'avez manqué la semaine dernière !
petite étoile bienvenue ! 🥰

J'observe Lara lancer une cuillère remplie de chantilly dans la bouche de Julian. Même Tonío ne reconnaît pas son pote. C'est la vingtième fois environ qu'il le répète. Moi, je trouve ça chou, mais je me garde bien de le dire. Julian me fait trop peur, j'ai bien observé son comportement, dès qu'il ne s'agit pas de Lara, il agit comme un glaçon en colère, comme si ses yeux pouvaient nous geler sur place ou nous brûler dans les entrailles de la terre, je ne sais pas trop.

Je décide de les laisser et de m'éloigner pour aller m'acheter des "trucs de filles" comme dit si bien Tonío. Il m'a laissé sa carte, alors je pars me faire un stock et en sortant de la supérette, je tombe sur une vitrine qui attire directement mon regard. Une fille derrière la devanture est en train de tatouer l'épaule d'une femme. Une sorte de voie lactée, tracée avec la technique de dotwork. C'est quand on dessine un motif avec des points, semblable a des pointillés. C'est tellement fin et épuré, je suis subjuguée et ma main me démange en voyant ça. L'aiguille glisse et perce sa peau comme une danse de ballet et mon cœur palpite en la voyant travailler. Je ne me suis même pas rendue compte que j'avais avancé si près que mon nez touche la vitre qui nous sépare.

— Attention piccolo sole, tu vas te cogner.

Je recule en clignant des yeux, comme si je sortais de ma trans, Tonío vient se poser à coté de moi, son épaule frôle la mienne et il regarde dans la direction du salon. Il plisse les yeux, et est sur le point de dire quelque chose quand je le coupe.

— Merde, je, je ne sais pas ce qu'il s'est passé, ça m'a subjugué et je...

— Gabrielle...

— C'était comme si ça m'avait envouté, j'ai à peine regardé, que j'ai pas pu m'en décrocher, c'est débile hein, mais...

— Gabrielle, me coupe-t-il encore, le ton calme.

— Quoi ? je sais que ce n'est pas le genre de chose qu'une princesse de la mafia doit regarder, et encore moins en être captiver, ça n'arrivera plus, tu sais...

Ses mains viennent se poser sur mes épaules et il m'incline vers lui, je suis obligée de plier mon cou pour le regarder dans les yeux

— Gabrielle De Luca, tu as le droit d'être intéressée par les tatouages et même de vouloir te faire tatouer la chatte si c'est ce que tu veux, je ne suis pas ton père, il approche assez près pour que son haleine qui sent le café et la cannelle m'arrive aux narines, vis pour toi bébé Gabrielle.

Je reste bouche bée quelques secondes. Je.. merde. Mon père m'aurait rappelé à quel point ce n'était pas digne d'une femme de s'intéresser à ces choses là. Dessiner était le seul passe temps qu'il m'autorisait car ma mère le faisait. Mais tout ce qui est piercing et tatouage sont proscrits me concernant, pour rester pure pour mon mari. S'il savait que je ne suis plus vierge, il me tuerait.

— Allez viens ! Reprend-t-il en m'arrachant le petit sac contenant mes protections hygiéniques et en se tournant dans la direction de l'entrée du salon.

Je le suis, soudainement muette, ne comprenant pas ce qu'il fait. Il pose un coude sur le comptoir, la tatoueuse lève la tête et nous salue alors qu'un autre type tatoué et bedonnant débarque d'une porte du fond de la boutique.

— Bonjour ?
— Mon amie voudrait être tatouée, cela est possible pour vous ?
Mes yeux s'écarquillent.

Merde, vraiment, il est sérieux ?

Il regarde par dessus son épaule là où je me suis arrêtée, j'avance d'un pas et vient me poster à coté de Tonío. Une envie soudainement rebelle et adolescente parcourt mes veines. Pourquoi je ne le ferais pas ?

Le MotesineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant