Chapitre 6 - Vérité

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Ma tante vient juste de rentrer du travail pile à l'heure car les empanadas sont prêts. Je la surprends en train de renifler la bonne odeur qui embaume la maison. Elle part rapidement se changer puis s'assoit. Je pose le plat sur la table et on peut déguster. Je prends ma première empanadas mais je me stoppe en voyant la tête de ma tante.

- Qu'est-ce que j'ai fait ?

- J'ai parlé avec Rose pendant ma pause.

Je croque dans mon empanadas et avale difficilement.

- Pourquoi faire ?

- Je voulais savoir comment tu t'en sortais. Puis elle m'a dit, je cite « Je suis contente que Ivy et Rafe soient devenus si proche » Tu m'expliques ?

- Euh... Je... On...

- C'est ça, bégaye. Elle hausse le ton. Tu n'avais qu'une personne à éviter à tout prix. Une !

- Je savais pas que c'était lui au début.

Elle tape un coup sur la table ce qui me fait sursauter.

- Tu savais pas ! Parce que t'as voulu jouer à un de tes jeux de séduction.

- Et alors, qu'est-ce que ça peut faire ? Je comprends pas pourquoi je dois l'éviter.

- La drogue.

- J'ai pas besoin de son aide pour ça.

- Je sais bien mais il pourrait avoir une mauvaise influence. Je ne veux plus que tu le revoie.

Je pose mes mains à plat sur la table. Je ne veux pas m'énerver pour rien.

- Je suis pas une gamine, t'as pas à décider de mes fréquentations.

- Ivy, tu ne comprends pas. Tu es fragile et dans une phase de ta vie plus que compliqué, tu ne peux pas trainer avec ce genre de personnes. Tu pourrais gâcher tous les efforts qu'on a fait.

- Il y a rien de sérieux de toute façon et il me force pas à prendre de drogues. Je peux me gérer.

- Je suis désolée, mais non.

Je la regarde abasourdie. Elle ne se rend pas compte que ses paroles me blessent énormément. Je suis sur le point de pleurer. J'en ai marre, c'est une conversation de sourd de toute façon. Je me lève et file vers l'entrée, récupère mon sac et mon portable. Puis je détale avec le quad.

*

Au début, je roulais sans but précis et puis je me suis retrouvée ici. Chez les Cameron. Maintenant que je suis là autant aller au bout des choses. On fait ça à l'ancienne, une fenêtre et des petits cailloux. Rafe ne met pas longtemps à descendre m'ouvrir. Il ne devait pas dormir. Il me regarde intriguer.

- J'ai ramené les vêtements de ta sœur.

Je lui montre mon sac.

- Merci. Il me regarde perdu. Qu'est-ce que tu fais ici, à cette heure ?

- Euh... Je sais pas trop.

- Ok, entre.

On monte dans sa chambre. Une fois la porte fermée, je me jette sur lui et l'embrasse avec passion. Il me rend immédiatement mon baiser et comprends directement mes intentions. Il me soulève et m'emmène dans le lit.

*

Je caresse son torse pendant qu'il s'amuse à nous prendre en photo avec mon portable. Il finit par s'arrêter et fouille mes photos. Il a réussi à trouver de vielles photos de moi, alors il est mort de rire. Soudain il me cache le téléphone.

- Quoi ? Qu'est-ce que t'as trouvé encore ?

- Ooouuhh ! Privé. Des photos coquines ?

- Non, touches pas à ça, c'est privé.

- Allez, quoi ? Tu sais que je raffole de ton corps.

- Non, je suis sérieuse rends le moi.

J'essaye de lui retirer le téléphone des mains mais il me bloque. Je le supplie de pas ouvrir mais il ne m'écoute pas. Puis je vois son expression changer. Mais pas comme je le pensais.

- C'est toi sur les photos ? C'est ton corps ?

Je baisse la tête honteuse.

- Qui t'as fait ça ? Il y a des dates sur chacune des photos. Ce sont tes parents, pas vrai ?

Je hoche la tête. Je l'entends poser le téléphone sur la table de nuit puis il m'attrape le menton et me force à le regarder dans les yeux.

- Ivy, t'as pas à avoir honte de ça. C'est eux qui devraient avoir honte.

- Ça te dégoute pas ?

- Non ! Bien sûr que non ! J'espère juste pour tes parents que je les croiserais jamais.

- Dis pas de bêtises.

- Je suis sérieux. Ils le regretteraient.

Je souris faiblement. Je n'avais jamais eu droit à ce genre de discours à Columbia. On me disait toujours que c'était ma faute, que je le méritais. Que j'avais qu'à être une meilleure fille. Mon dieu, je vais me mettre à pleurer. On se reprend.

- Donc cette histoire de drogues et de punition c'est qu'une couverture ?

- Ouais, on voulait pas que ça se sache avec ma tante. J'ai pas porté plainte, on a juste un accord sur le fait que je vive ici et que j'en parle à personne. Alors, si tu pouvais garder ça pour toi.

- Ouais, bien sûr.

Soudain j'ai une mauvaise idée, je regarde Rafe.

- T'en as encore ?

Il comprend directement de quoi je parle.

- Ouais mais non, Ivy c'est pas une bonne idée. Tu vas pas...

- Allez, tu gâche tout là, tu devenais enfin intéressant.

Je lui fais les yeux doux.

- Ok, ok, mais t'es pas obligé d'être méchante.

- Pardon.

Rafe se lève et reviens avec un sachet et un livre. On se prend chacun un rail. Il range son attirail puis s'allonge sur le lit. Je me mets sur lui et il se redresse. Pendant un moment c'est comme si le temps c'était arrêter. Il dépose de petits baisers sur l'ensemble de mon visage, je profite de chaque sensation que ça me procure. Je finis par l'embrasser langoureusement.

*

En me réveillant, je me rends compte que Rafe me tient dans ses bras et je ne crois pas qu'il soit près de me lâcher. Je me retourne et dépose des baisers sur sa joue. Il se met à grogner, il n'aime pas être réveillé à ce que je vois.

- Il faut que tu me laisse partir Rafe. Je dois aller travailler.

- Non... Marmonne-t-il.

- Si, j'ai pas le choix.

- Rose attendra.

Il resserre son emprise. Je passe mes bras autour de son cou et le serre dans mes bras. Il se niche dans mon cou et dépose des baisers. J'aimerais rester là pour toujours. Il sort sa tête de mon cou et me fixe.

- Ivy, qu'est-ce qu'on est ?

Je le regarde sans savoir quoi dire. Je sais pas du tout ce que je veux.

- Je sais pas, tu voudrais quoi ?

- Je veux plus que juste du sexe. Je veux que tu m'appartiennes.

Je souris sans m'en rendre compte. Je crois qu'au fond, c'est ce que je voulais entendre. Mais je me souviens des paroles de ma tante. Je sais qu'elle a raison mais je suis bien quand je suis avec lui. Plus je le regarde, plus je me dis que ça peut marcher. Je me contente de déposer un baiser sur ses lèvres, je peux le sentir sourire. 

Ne construis pas ta vie autour de lui- OBX Rafe CameronOù les histoires vivent. Découvrez maintenant