🦁29- Des nouvelles de la lionne

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Je n'avais aucune nouvelle et signe de vie de Cérences. Elle avait disparu des radars de la société depuis que j'ai fugué de ma maison d'enfance au Vast. Hudimesnil m'avait dit qu'elle rôdait les alentours et que je ne devrais pas revenir dans les lieux, cette folle me recherchait, mais... Concarneau m'avait dit que Cérences avait prévu de tuer Didi et Norman. Et moi ? On n'a jamais parlé de moi dans cette histoire ? Pourquoi Cérences en voulait autant à Didi et Norman au point de préméditer leur mort deux ans avant les faits ?

Le lycée défonçait le jeune normand. Il n'avait pas de très bon résultat et il souhaitait intégrer les bureaux dans le futur. Il n'était pas prêt pour ce métier si il continuait à ne rien foutre en cours.
C'était Avril 2022, le moi du malheur pour Normandie vu qu'il s'agissait du moi de la mort de sa fraterie. Comme tous les Avril, il se faisait énormément de mal. Ça se voyait en cours de sport. Sa professeur avait pété un câble quand elle avait vu tous les bandages du lion sur ses bras. Elle se demandait ce qu'il se passait. Il se faisait frapper ? Harceler ?
Par prévention, elle décida d'appeler l'infirmière de l'établissement qui prendra en charge le normand.
Normandie n'était pas ravi d'être dans son bureau.
Il fixait l'infirmière hyper mal avec un regard très noir.

Infirmière: Ça ne sert à rien de me regarder comme ça Normandie.
Normandie: Je n'ai jamais demandé à vous voir. Elle avait juste pitié de mon état.
Infirmière: Et y'a de quoi Normandie. Tu ne portes pas ces bandages pour rien j'imagine ?
Normandie: Je ne répondrais pas à cette question.
Infirmière: Je vais devoir appeler vos parents...
Normandie: *s'énerve* Je me mutile ! C'est bon !? Vous êtes contente !?
Infirmière: Et depuis quand tu fais ça ?
Normandie: Eu... Depuis que j'ai treize ans je crois...
Infirmière: Tu en es conscient que c'est extrêmement grâve la mutilation ?
Normandie: *lève les yeux au ciel* Je le sais, je ne suis plus un enfant de dix ans.
Infirmière: Alors pourquoi tu continues toujours de te mutiler si tu sais que c'est grave ?
Normandie: Je n'ai pas d'explication et si y'en avait une, je ne la dirais pas. Je n'aime pas raconter ma vie au inconnu et ça n'a jamais servi à quelque chose de le faire.
Infirmière: *soupire* Attend deux minutes Normandie, j'entends quelqu'un dans le couloir.

L'infirmière se leva de sa chaise et s'approcha de la porte de sortie de son bureau et l'ouvra. Elle vit un jeune homme, 1m72 environ, plutôt baraqué, cheveux mit longs et bouclés aux petits yeux noirs. Il portait une tenue noir bretonne. Son pantalon était déchiré sur sa jambe droite et du sang coulait.

Infirmière: Nom et prénom ?
Breizh: The Celtic Breizh.
Infirmière: Il t'est arrivé quoi à la jambe ?
Breizh: Eu...
Infirmière: *soupire* Entre et assis toi sur le lit...

Normandie remarqua le breton qu'il détestait tant s'asseoir sur le lit de l'infirmerie.
Breizh l'avait remarqué mais ne disa rien. Il était préoccupé sur sa blessure.

Infirmière: Alors ? Comment tu t'es fais ça Breizh ?
Breizh: On va dire que j'ai eu un petit accident insolite.

Venant de lui, ce n'était pas très étonnant.

Infirmière: *Intriguée* C'est à dire ?
Breizh: J'ai escaladé un mur et ma jambe à râpé un clou qui était incrusté dans le mur.
Infirmière: *désespère* Mais qu'elle idée de monter sur un mur...
Breizh: Les raisons sont personnelles !
Infirmière: Je n'avais même pas envie de savoir pourquoi... Enlève moi ton pantalon deux minutes pour voir l'ampleur de la plaie.
Breizh: Devant l'autre troue de Calvados au camembert ?
Normandie: *fronce les sourcils* J't'emmerde la face de crêpe !
Breizh: *ricane* Tiens, un nouveau surnom ça !
Normandie: *s'énerve* La ferme !
Infirmière : Vous aviez fini !? Je n'ai pas que ça à foutre les gars donc toi, tu me retires ce pantalon et toi tu te l'as ferme !

L'infirmière n'était pas douce dans ses paroles. Elle ne supportait perdre son temps pour des "demeurés".
Breizh baissa son pantalon. Il portait un slip, c'était compréhensible le refus de le baisser si y'avait Normandie dans la salle.

Infirmière: *surprise* Nann mais Breizh ! C'est les urgences que tu dois aller voir, pas moi ! Tu t'es ouvert la jambe ! Ce sont des points de suture qu'il faut pas un produit désinfectant et un bandage ! Ça ne cicatrisera jamais tout seul !
Breizh: *gêné* Je peux remonter mon froque ?
Infirmière: *soupire* Oui va si...

Breizh remonta difficilement son pantalon dû à sa blessure.
L'infirmière prit son téléphone pour appeler le SAMU. Breizh devait être prit en charge rapidement. Il était allongé sur le lit avec une couverture de survie au cas où son corps refroidirait dû au sang qui coulait.

Pendant ce temps, Normandie avait dû quitter la salle. Il avait reçu un message sur son portable. Le numéro était inconnu et la seule chose que cet inconnu lui avait envoyé était une photo. Une photo très récente car elle était de très bonne qualité. Cette photo montrait la silhouette d'une femme, d'une femme très reconnaissable pour Normandie.
Cette femme posait au bord de la ville d'Avranches.
Elle était là, encore en vie, Cérences. Normandie était sous le choque. Il bloqua toute suite le numéro et supprima la conversation.
Pourquoi avoir envoyé cette photo ? Comment cette personne avait son numéro ?

Normandie: *pense* Je pense que c'est quelqu'un que je connais ou... Cérences elle même... D'ailleurs, ça me rappelle que j'ai encore son soit disant téléphone portable. Je n'ai pas encore eu l'occasion de le charger et fouiller dedans. Autant être dans la déprime, autant y être encore plus.

Le vieux Nokia de sa mère était encore dans la poche de sa veste. L'idée de charger le portable et fouiller dedans lui était sortie de la tête quand il était revenu de son expédition.

Le soir même en rentrant, Normandie sorti un vieux câble de téléphone qui pourrait correspondre à de très vieux Androïd comme celui ci. Il brancha le câble sur sa multiprise et par miracle, le téléphone se chargea. Il était bien complètement déchargé.
Normandie attendra la fin de la charge pour fouiller dedans et l'analyser.
Il n'y avait pas de code par chance et c'était bien le portable de sa mère car y'avait une photo de son mari en fond d'écran. Cérences n'avait jamais accepté le décès de son mari.

Normandie accéda à la galerie photo du portable. C'était des photos plutôt normaux. Des paysages qui dataient de 2007 jusqu'à... 2014. Peu de temps avant la mort de Bréhal.
Le lion tomba sur un dossier nommé "affaire". Il cliqua dessus et son sang se glaça.

Normandie: *choqué* Je rêve purée de bou Diou !? Dites moi que je rêve !?

•Le deuil des lionceaux• 🦁Où les histoires vivent. Découvrez maintenant