🦁23- Pas plus légitime qu'un autre

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Normandie n'avait rien dit à ses tuteurs sur sa venue dans sa maison d'enfance. Il leur avait juste dit qu'il allait au mémorial et qu'il préférait y aller seul.
Le lion ne se sentait toujours pas aussi bien en revenant de sa petite visite. La vérité que son oncle lui avait dit ce jour là l'avait profondément blessé.
Comment Normandie avait pû dire des choses méchantes de son père alors qu'il n'y était pour rien ? Tout était de la faute de Cérences depuis le début, personne ne pouvait le nier.
Loire tentait de le rassurer du mieux qu'elle le pouvait.

Loire: Dit toi qu'au moins tu as la vérité dans cette histoire. Tu aurais aimer vivre dans le mensonge ?
Normandie: Avant que mon oncle me dise la vérité, j'étais certain que je disais la vérité car c'était la réalité qu'on me montrait. Des parents violents qui ne désiraient pas d'enfants.

Il n'avait pas tord. Si Hudimesnil ne lui avait pas révélé la vraie histoire, Normandie aurait vécu avec la réalité qu'on lui avait toujours montré quand il était enfant.

À table, le jeune normand souffla. Le Mans lui demanda.

Le Mans: *interrogateur* Il se passe quelque chose Nono ?
Normandie: *mens* Je stresse pour la rentrée.
Le Mans: *surpris* Quoi déjà !? Mais c'est dans deux mois ! Tu viens tout juste de finir ton année de troisième !
Normandie: Rien que de savoir que je serais loin et que c'est de ma faute si je vais là bas, ça me déçoit beaucoup.
Le Mans: *soupire* Ce n'est pas de ta faute si tu as des difficultés scolaires...
Normandie: Un petit peu si.

Normandie n'aimait pas mentir mais il n'allait pas dire que si il allait mal, c'était dû à ce que son oncle lui avait dit.
Le lion réalisa. Et si ils leur disaient tout simplement qu'il avait croisé son oncle au mémorial ?

Normandie: J'ai vu un membre de ma famille au mémorial.

Pays de la Loire et Le Mans l'avaient fixé surpris. La ligérienne qui était persuadée que ce membre était Cérences, lui demanda dans un tons rude et sévère.

Pays de la Loire: *fronce les sourcils* Et c'était qui ?
Normandie: Mon oncle qui m'a confondu à mon père.
Pays de la Loire: *surprise* Mais comment tu peux avoir des membres de ta famille hors ta mère !? On nous avait dit qu'il n'y avait plus personne.
Normandie: Il était en fauteuil roulant, parlait un peu difficilement et avait un visage atypique.
Pays de la Loire: *étonnée* Un trisomique ?
Normandie: Un autiste faisant parti des autistes aillant des déficiences intellectuelles. C'est bien pour cela que je n'avais plus personne dans ma famille. Mon oncle n'était pas apte à gérer un enfant.
Pays de la Loire: *suspicieuse* Dit moi Normandie, tu te sens mal à cause de la venue de ton oncle au mémorial ? Qu'est-ce qu'il t'a dit ?

Pays de la Loire était bien trop intelligente et savait pertinemment comment fonctionnait ses enfants.

Normandie: Il m'a révélé la vérité. J'ai appri beaucoup de chose sur mes parents comme par exemple, mon père n'était pas un homme méchant et horrible comme ma mère. C'était un mec influencé et battu par sa femme.

Les propos étaient assez choquants surtout qu'il y avait une enfant de neuve ans à table.

Pays de la Loire: *surprise* Hum... On va en reparler plus tard tu veux bien ?

Maine-Loire, elle qui était la plus jeune de cette famille, n'avait pas spécialement écouté Normandie. Elle était plutôt concentrée sur son repas qu'elle dévorait car elle venait de finir un match de foot avec sa meilleure amie Angers.

La famille débarrassa la table, les plus âgés s'éclipsèrent à l'étage s'enfermer dans leur chambre comme d'habitude.
Normandie était assis au bord de son lit, il remettait sa vie en question et était au bord de l'épuisement. Il ignorait ce que l'avenir lui réservait mais ça n'aurait pas été une vie très sympathique.
Normandie continuait toujours de se faire du mal et il avait arrêté de prendre ses anti-dépresseurs car ça ne faisait aucun effet à part détruire son corps en le bourrant de medocs.
Loire s'inquiétait beaucoup pour lui. Elle aimerait pouvoir tout dire à ses parents du désastre que faisait Normandie sur lui mais elle avait promi à Normandie de ne rien dire et elle voulait tenir parole. Elle essayait de trouver des solutions pour le normand mais celui ci ne voulait pas les entendre ou du moindre, faisait genre de les entendre et ne pas les appliquer par la suite. Que fallait-il faire pour le rendre heureux ? Pour qu'il arrête de se mutiler et de se détruire ? Faire quelque chose avant qu'il passe à l'acte, le suicide ?
Loire n'en parlait à personne et gardait tout pour elle. Elle était elle même détruite car elle détestait voir ses proches souffrir.
Un soir d'été, Loire attrapa Normandie qui s'apprêta à s'enfermer dans la salle de bain. Elle le fixait d'un regard noir et elle fronçait les sourcils bien forts. Elle ne rigolait pas et elle n'était plus douce.

Loire: Il faut qu'on parle sérieusement Normandie.
Normandie: *étonné* Co... Comment ça ?
Loire: Tu ne peux pas continuer ainsi Normandie et JE ne peux pas continuer à parler dans le vent. C'est pesant de dire des choses pour que tu ne les appliques pas par la suite. Je sers à quoi honnêtement Normandie ?

Normandie fixa le sol et ne disa rien.

Loire: Donne le compas qui est dans ta poche.

Normandie sorti le compas de la poche de sa veste et le donna à Loire.

Loire: Si tu veux vraiment sortir de là dedans, faut que tu y mettes du tiens. Une dépression ne part pas du jour au lendemain. Une addiction encore moins. Tu en es conscient j'espère ?
Normandie: *s'énerve* J'en suis conscient p'tètre bien qu'oui. Je crois que tu ne sais pas trop ce que je vis Loire. Tu n'as pas vécu un enfer étant jeune et tu n'as pas eu de souffrance et de traumatisme à cause de bande de connard qui t'ont servi de parent.
Loire: *s'énerve* Normandie ! Je t'interdis de dire cela ! Tu ne peux pas dire que je n'ai rien vécu de dramatique ! Tu en es conscient des bêtises que tu dis !? Tu sais ce qu'on vécu mes parents quand ils étaient plus jeunes !? Tu crois que savoir que mon grand-père a tué sa femme et son meilleur ami pour une histoire de géopolitique et que mes grands-parents paternels étaient des harceleurs me faisait plaisir à savoir !? Tu crois que savoir que mon frère se faisait harceler à cause de son homosexualité me faisait sourire !? Tu crois que savoir que mon arrière grand-mère s'était suicidée à cause de sa dépression me faisait rire !? C'est horrible ce que tu viens de dire Normandie ! Ne crois pas que tu es plus légitime de souffrir qu'un autre que tu penses heureux ! Si mes parents et nous, sommes heureux à l'heure actuelle, c'est parce que nous n'avions pas eu recours à la mutilation et nous avions avancé malgré le passé ! C'est ça vivre heureux Normandie ! Vivre malgré le passé et te rendre plus fort !

Loire retourna dans sa chambre et la claqua. Normandie était resté dans le couloir, il n'avait pas bougé d'un poile. Il ne savait plus quoi faire et il était pétrifié.

Normandie: *pense et choqué* J'ai vu des enfants mourrir sous mes yeux... J'ai vu le couteau transpercer leur corps et ça me dit que je ne suis pas légitime à me plaindre ?

Loire avait raison. Je n'étais pas plus légitime qu'un autre. La famille de Loire avait réussi à se reconstruire malgré tous les malheurs qu'il y avait eu dans le passé. Pays de la Loire s'était très bien reconstruites alors que tout comme moi, elle avait vu un membre de sa famille se faire assassiner sous ses yeux. À l'époque, tout le monde avait tord et j'avais raison d'après moi alors que c'était faux. Ils avaient raison, j'avais tord.

•Le deuil des lionceaux• 🦁Où les histoires vivent. Découvrez maintenant