Chapitre 31

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J'ouvre les yeux difficilement alors que ma tête me fait un mal de chien et que tous mes membres sont endoloris. Ça doit faire des années que je n'ai pas senti une douleur aussi vive. Pourtant, je me suis déjà pris un nombre incalculable de couteau dans le corps. Quand ma vue commence à aller mieux, je commence à regarder autour de moi. Je me redresse à l'aide de mes coudes, malgré la douleur lancinante. J'attends quelques secondes avant de pousser un long soupir, surement le plus long et bruyant de mon existence. Soudain, les souvenirs me reviennent petit à petit. Narcissa a tenté de me tuer. Encore.

Je pense que c'est la première fois que je me suis sentie aussi vulnérable, depuis ces dernières années en tout cas. J'avais vaguement entendu parler des poisons qui existaient à Astoria, la plus part étant extrêmement rares et inaccessibles. Mais après réflexion, je ne suis pas étonnée que Narcissa ait su s'en procurer. Malgré le soutien du peuple envers moi, il fallait se douter que certains n'allaient pas être d'accord de perdre leur ancienne reine de cette manière. Par contre, j'aimerai comprendre comment elle a su se procurer l'arme alors qu'elle était barricadée dans sa cellule, entourée de gardes. La seule solution est qu'il y a un traite dans la Cour. Encore un. Je souffle un bon coup en passant ma main sur mon front. Alors que j'essaye de me lever, je sursaute en poussant un petit cri quand je remarque Naos, entrain de dormir sur le canapé, un peu plus loin. Je ne l'avais pas remarqué, j'étais trop concentrée sur la gravité de la situation.

Narcissa a essayé de me tuer mais devant tout Astoria, cette fois-ci. Je ne peux pas me permettre de juste l'envoyer sur Terre et faire comme s'il ne s'était rien passé. Le peuple ne doit pas voir de la faiblesse dans ce choix. En dehors d'être la Grande Reine, je suis DarkPreia. Et il est hors de question que le peuple ou les créatures au-delà de la frontière commencent à croire que je suis faible. Donc, Narcissa a signé son arrêt de mort en essayant de me tuer. Elle aurait juste pu se créer une nouvelle vie sur Terre, essayer d'avancer et d'être meilleure. Mais non, j'ai reconnu son âme-sœur dans son regard. Aristos transpirait de la même haine.

Je reporte mon attention sur le Haut Supérieur, je ne comprends pas pourquoi il est là... Et pourquoi personne d'autre n'est présent ? Je me demande également comment j'ai survécu à du poison de vampire ? Je me rapproche de Naos et le tapote légèrement sur l'épaule. Il ouvre les yeux et sursaute en me voyant. Il se redresse subitement et touche à ses vêtements froissés, ça doit faire des heures qu'il dort là.

Naos : oh, Daenara. Vous êtes vivante.

Le soulagement a l'air de le transcender et même de l'étonner.

Moi : je n'aurai pas dû, n'est-ce pas ?

Naos : nous n'étions pas sûr que Chloé est assez de puissance pour vous sauver. Et les médecins n'étaient pas sereins... Vous ... Vous nous avez fait une peur bleue.

Moi : et les autres, où sont-ils ?

Naos : je les ai renvoyé dans leurs appartements. Vos compagnons ont passé les derniers jours collés ici.

Moi : ça fait combien de jours que je suis dans cet état ?

Lui : cinq.

Je reste ébahie, j'aurai effectivement dû être morte.

Moi : et vous avez continué à y croire ?

Lui : certains non ... Mais, je ... Je ne pouvais pas arrêter d'y croire.

Il a l'air désespéré, perdu et abattu. J'ose à peine imaginer l'état des autres.

Moi : et Narcissa ?

Lui : elle a été remise en prison, en attendant des nouvelles de vous.

Moi : nous sommes tous les deux d'accord sur sa peine, cette fois-ci, n'est-ce pas ?

Et si c'était faux ? ( TERMINÉ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant