ALCHIMIE.

Chapitre 35 - Le toc de trop.

Cali me fixe avec ses beaux yeux noirs. Elle est surprise de la situation tout autant que moi. Sans qu'elle s'exprime oralement, je parviens à déchiffrer par le mouvement de ses lèvres un « c'est qui ? »

— Isaac : Quelqu'un qui n'arrive pas au bon moment, ça, c'est sûr...

Ma voix se fait moins discrète et sincèrement je m'en branle.

— Cali : Ça ne répond pas à ma question, mais on est d'accord !

En tendant l'oreille quelques secondes, le silence refait surface et nos sourires se déclenchent à nouveau. Ma jolie brune hausse des épaules et ses ravissantes clémentines bougent à la suite de son mouvement. Elle glisse encore une fois sur mon torse et encercle ma nuque avec ses mains avant de plaquer ses délicieuses lèvres contre les miennes.

TOC TOC TOC TOC !

Le bruit se fait plus fort et se répète à plusieurs reprises. Intérieurement j'ai envie de fracasser la personne qui s'y trouve derrière ! Cette conne a certainement l'intention de tout faire foirer et je ne veux pas lui offrir ce plaisir.

— Inconnue : Putain, mais ouvre ! J'ai pas que ça à foutre d'attendre dans le couloir !

Nathalie Portman se redresse en effleurant mon torse de ses doigts, puis, fixe la porte. J'expire un bon coup pour tenter de me canaliser et glisse ma main au travers de mes cheveux légèrement décoiffés.

— Cali : Tu... Tu ne comptes pas savoir ce qu'elle veut ?

Dans l'intonation de sa voix, je capte son agacement et sa curiosité.

— Isaac : J'en ai rien à foutre de ce qu'elle veut ! J'ai juste besoin de profiter du moment avec toi !

Son regard se noircit et ma façon de lui répondre ne l'a pas convaincue, bien au contraire. Je commence à en avoir ras le-cul d'être dérangé constamment quand ça ne devrait pas. Et je redoute la riposte de Cali.

— Cali : Si toi t'en as rien à foutre, moi non.

Sans que j'aie le temps de réagir, ma jolie brune chope mon t-shirt et l'enfile. Je comprends tout de suite ce qu'elle va faire et je tente de l'empêcher, en vain. Elle retire son bras de mon emprise et son regard m'indique qu'elle ne changera pas d'avis. Je me sens totalement impuissant et je ne sais même pas quoi faire pour éviter le pire.

— Isaac : Cali... Écoute-moi, s'il te plaît.

Son pas s'arrête net pendant que je m'installe au bord du canapé rond. Elle se retourne alors qu'elle n'est plus qu'à quelques centimètres de la porte bruyante. Je n'arrive pas à détecter ce qu'il se passe dans son crâne, mais dans le mien c'est un bordel sans nom !

— Isaac : Elle nous fait perdre notre temps et je peux t'assurer que je ne sais pas ce que cette fille veut. À part foutre sa merde, je ne vois vraiment pas.

Son sourire est crispé et nerveux. Elle secoue sa tête de droite à gauche pour montrer son désaccord, elle ne comprend pas pourquoi je me cache de cette nana si je n'ai rien à me reprocher. En toute honnêteté, sa réaction est légitime, mais j'aimerais qu'elle me croie sur parole.

— Cali : Moi, je préfère affronter que de fuir et j'ai besoin d'en avoir le cœur net, Isaac.

Ses mots me percutent et me déplaisent. Je suis coincé dans une situation à la con pendant qu'elle joue franc jeu.

Cali s'avance vers cette poignée et la clenche. Mon cœur ne fait qu'un tour à cet instant, alors je ferme les yeux pour ne pas assister cette confrontation directe.