Chapitre 50 - Cours Forest, cours !

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Une heure... Ça fait une putain d'heure que Cali s'est tirée et j'en suis à mon quatrième shot. Soixante minutes que mon cœur palpite à vitesse grand V et que mon sang est sur le point de ne faire qu'un tour. Mes battements sont forts. Beaucoup trop fort.

Je l'ai appelé trois fois sans avoir aucune réponse de sa part. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle décroche, mais je ne pensais pas que nos dernières heures ensemble prendraient une telle tournure. Même en lui envoyant un texto pour la prévenir que j'allais venir la chercher coûte que coûte, elle m'exécute. Je m'en contre fou, ça ne m'arrêtera pas.

Je me demande pourquoi je suis encore en train de ressasser les évènements passés comme un connard plutôt que de la récupérer. Cependant, je veux juste m'assurer que ce soit uniquement un au revoir entre nous et pas une saloperie d'adieu.

— Isaac : Elle fait chier, putain !

Je porte toujours mes fringues mouillées, mais je m'en tape. Je n'ai pas le goût ni l'envie de me changer pour me sentir mieux. De toute façon, la question ne se pose pas parce que tant qu'elle n'est pas avec moi je serais encore dans cet état. J'ai beau aimer les films dramatiques, quand ça te tombe sur le coin de la gueule ça n'a pas la même saveur. C'est juste de la merde en fin de compte.

J'attrape une veste chaude avant de claquer la porte de mon appartement. Il est temps de passer à l'action, un point c'est tout. Lorsque mon pied se pose sur le trottoir mouillé, je dégaine mon tél. pour tenter de la joindre à nouveau. Et, c'est toujours au moment de la deuxième sonnerie qu'elle décide d'appuyer sur le bouton rouge. Appel rejeté qui fait grimper en flèche toute cette rage qui m'anime.

— Répondeur : « Cali » n'est pas disponible pour le moment. Veuillez laisser un message après le bip sonore.

Je stresse davantage dès l'instant où ce fameux bip résonne au creux de mon oreille.

— Isaac : Si tu crois que je vais lâcher l'affaire, tu te trompes, Cali. Réponds s'il te plaît ! J'ai... putain... J'ai tellement l'air d'un con au milieu de la pluie à... Tu sais quoi ? Laisse tomber. T'as beau te cacher n'importe où ici, je te promets que je vais te retrouver. On... Enfin... Tu ne partiras pas comme ça tant que tout ça ne sera pas régler !

Lorsque les nerfs, la haine et la colère s'unissent, je suis conscient que ça ne fait pas un bon mélange. Tous ces sentiments négatifs qui me collent à la peau ne me rendent pas meilleur, bien au contraire. La preuve, Cali en a fait les frais tout à l'heure.

Mais, à quelle putain de moment elle peut cracher sa vérité sans penser à la mienne ?

Je n'ai juste pas le même point de vue qu'elle, c'est tout. Je ne suis pas du genre à m'emballer et à tout lâcher du jour au lendemain pour une rencontre. Non, je n'arrive pas à me projeter de cette façon. Ce changement de vie totale n'est pas pour moi.

En tout cas, une chose est sûre, c'est qu'elle à ce pouvoir-là de me faire cogiter et de me pousser dans mes retranchements. Elle le sait et c'est pour cette raison qu'elle en joue. La nana je m'ouvre à elle en lui disant qu'elle me rend différent et voilà comment je suis remercié... Je ne suis peut-être pas le meilleur pour m'exprimer, mais putain ! Elle se prend trop la tête aussi !

Je sors directement de mes pensées dès l'instant où mon tél. vibre à l'intérieur de ma poche.

Cali : Arrête de m'appeler. Laisse-moi tranquille. Je ne vais pas te répondre. Si tu voulais vraiment discuter avec moi, c'était tout à l'heure. Et comme tu peux le voir, t'as loupé le coche.

Un rictus nerveux apparaît sur mon visage. Si je m'écoute j'explose mon portable de toutes mes forces contre ces pavés mouillés, mais je ne peux pas, j'en ai encore besoin. Je me contente juste de le compresser de toutes mes forces avant de le ranger gentiment à sa position initiale.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant