Chapitre 77 - La fin d'un chapitre

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CALI

— Isaac : On peut foutre le passé derrière une bonne fois pour toutes et avancer ensemble, maintenant ?

Mon corps reste figé sur place lorsque les phalanges d'Isaac saisissent mon bras pour me poser cette question fatidique. Mon cerveau est littéralement sur le point d'exploser. Mon esprit grésille au même titre que les vibrations de mon être.

Il veut qu'on avance ensemble ? Tout de suite ? Maintenant ?

Je peux lire dans son regard toute l'intensité et le stress qui l'animent. Cependant, je ne l'ai jamais vu aussi déterminé dans sa quête de mon retour.

— Cali : Ce n'est plus aussi simple que ça , Isaac.

Ses phalanges relâchent mon bras pendant que j'aperçois sa mâchoire se contracter. Il passe la main sur son visage et fait quelques pas aléatoires à côté de moi. Je suis consciente que ce n'est pas la réponse qu'il attendait. Et même si c'est horrible pour moi d'exprimer cette vérité, c'est nécessaire qu'il l'entende.

— Isaac : Écoutes, Cali, je ne suis pas con. Je sais que t'as des sentiments pour lui. Mais, tu sais très bien que ça ne sera jamais aussi fort que ce qu'on ressent l'un pour l'autre.

Une nouvelle fois, mes larmes sont sur le point de couler. Alors, je préfère éviter ses iris. Il est évident que notre lien avec Is est unique, mais nos disputes me font beaucoup trop mal.

Dans ce cas, est-ce que ça vaut le coup de prendre le risque de se détruire ? Et cette fois, de manière définitive ?

Silencieux, les mains dans les poches et les yeux rivés sur moi, Isaac se positionne face à moi.

— Isaac : Crois-moi, ce n'est pas une partie de plaisir de mon côté de ne pas savoir où tu te places sentimentalement vis-à-vis de Jacob. Mais, il faut qu'on en parle et que je sache ce que tu comptes faire.

Je suis surprise de le voir aussi calme sur un sujet aussi houleux. Nous connaissant, nous pouvons tous les deux partir au quart de tour et la discussion peut vite virer au cauchemar.

— Cali : Je suis incapable de te répondre de but en blanc. Tu me sors ça comme ça, comme une fleur, sans que j'ai me temps d'analyser quoi que ce soit de la situation.

Avant de craquer, je reprends la marche en lui mettant un coup d'épaule pour forcer le passage. Tous mes sentiments se mélangent. À vrai dire, ça fait une sacrée soupe aux émotions tout ce merdier... Qu'elles soient positives ou négatives, il ne manque rien !

Isaac ne me lâche pas, il se trouve déjà à côté de moi.

— Isaac : On sait ce qu'on ressent, il n'y a plus rien à analyser. On a plus qu'à vivre ce que je nous ai refusé. C'est tout.

Toujours en déambulant les bras croisés contre ma poitrine, je ne peux m'empêcher de lui offrir mon rire nerveux.

— Cali : C'est drôle que tu me balances ça si naturellement... C'est exactement ce que je te disais le soir où j'ai fondu en larmes dans tes bras... Tu te souviens, non ? La fois où t'as mis en valeur le fait que vivre un amour impossible, il n'y a que ça de vrai !

Sans se concerter, on se stoppe net l'un face à l'autre. J'élève ma voix et m'approche au plus près de son corps. Pour une fois, peut-être qu'il ressent la douleur qu'il m'a infligée, le soir où il m'a jetée pour vivre sa vie tant maîtrisée...

— Cali : D'ailleurs, bravo ! Parce que depuis cet instant, il n'y a pas un jour où je ne suis pas l'actrice principale de ton putain de film d'amour dramatique ! Tu vois, moi aussi j'ai fini par y croire à cette histoire d'amour impossible ! Et quand c'est comme ça, qu'est-ce qu'on fait à ton avis ? Et bien je vais te le dire, on essaie de se reconstruire comme on peut pendant qu'il est encore temps.

ALCHIMIE.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant