CALI
— Marc : Et bien, tu t'es encore trompé de jour p'tit ?
J'observe ce grand homme brun, classe, cheveux plaqués vers l'arrière avec une belle barbe entretenue. Timide, je reste un peu plus en retrait le temps qu'Is finisse de parler à son patron. Enfin, j'imagine que c'est lui. En tout cas, il semble m'avoir remarqué vu le sourire en coin qu'il me lance.
— Isaac : Non Marc, je ne me trompe jamais de jour. J'embarque ma cop... une copine qui est prête à découvrir les secrets du Boobie'z.
Dès l'instant où j'entends Isaac fourcher sur ma présentation auprès de Marc, un frisson me traverse. Assez pour que je frictionne le haut de mon bras, comme pour me réchauffer. Son côté maladroit me fait sourire. Même si ce n'était pas volontaire, l'utilisation du pronom personnel me procure une certaine satisfaction. C'est un petit signe d'appartenance qui ne peut pas maîtriser et ça me plait.
— Marc : Tu peux t'avancer, tu sais. Il est vrai qu'on peut avoir une drôle de réputation ici, mais nous n'avons encore mangé personne !
Je m'approche en riant. Sa touche d'humour m'apaise et je trouve l'accueil sympathique.
— Cali : Oui, et puis, même si c'était le cas, la peur n'évite pas le danger.
Le patron d'Isaac ricane et me donne une tape amicale sur l'omoplate qui me procure un léger sursaut. En suivant du regard le mouvement de son bras, je vois qu'il me tend la main pour me saluer. Je l'attrape avec poigne et m'exécute.
— Marc : Et toi ? Tu es ?
— Cali : Cali. Et vous, vous êtes Marc d'après ce que j'ai cru entendre.
Marc lance un coup d'œil amusé à Is, qui hausse des épaules avant de jouer avec son anneau argenté.
— Marc : Ravis de te rencontrer, Cali ! Par contre, évite-le vous. Je ne suis pas si vieux.
— Cali : C'est noté.
— Marc : Isaac t'a expliqué le principe d'ici ? C'est simple, tu vas voir. Il suffit de —
— Isaac : Ouais, mais non. Elle n'est pas intéressée. Cali préfère découvrir le musée par elle-même.
Son intonation de voix m'étonne parce qu'elle est sèche et tranchante. Même s'il a raison dans ce qu'il dit, je me demande pourquoi il a répondu à ma place. Je n'ai pas été assez clair dans la voiture ?
Visiblement, les surprises s'enchaînent. Après avoir coupé la parole à Marc, la main d'Isaac se plaque au creux de mon dos. J'arrive à sentir son pouce rouler sur ma veste. Mes frissons réapparaissent tout comme mon rictus qui se dessine au bord de ma lèvre. Je suis bien. J'ai l'impression d'être à ma place, ici, avec lui, dans ce bar que j'ai hâte de découvrir davantage.
— Cali : Effectivement, je suis beaucoup trop pudique pour oser passer le cap. Mais, je suis curieuse de voir ce qu'il se cache à l'intérieur de la caverne d'Ali Baba.
— Marc : Comme tu veux, Cali ! Si jamais tu changes d'avis, n'hésite pas.
Je réponds seulement d'un hochement de tête avant de lancer mon sourire vers Is. Marc nous fait signe que le travail l'appelle et qu'il doit nous laisser. Tout en restant figés devant le comptoir, mes iris observent toute la décoration du bar avec admiration. Ce mélange de bois ancien avec ces néons de toutes les couleurs, ça me plaît. Et, wow ! Le fameux mur du festival des nibards est juste à quelques pas de moi ! Je m'avance pour regarder tout ça plus en détail.
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ALCHIMIE.
Romance« Mes envies et mes désirs passent en premier, c'est un jeu d'enfant de transgresser les règles. Mais avec toi c'est différent, tu me rends différent. » Isaac n'a pas de demi-mesure. Avec lui c'est noir ou blanc, le gris n'existe pas. L'amour ne fai...