ALCHIMIE.

Chapitre 14 - Jour J.

D'accord, je comprends mieux pourquoi mes souvenirs sont aussi vagues. En résumé, le fameux cachet de drogue ne m'a pas fait que du bien. Quand le black-out se présente, il génère généralement de beaux dégâts.

— Isaac : J'ai vraiment fait ça ?
— Clara : Alors, c'est elle ma concurrente ?
— Isaac : Arrête avec ça, personne n'est en concurrence.
— Clara : T'épuises pas, j'ai bien compris que je n'étais pas à la hauteur. Mais je te rassure, je ne le prends pas mal. Et puis, notre nuit d'amour me fait dire que tu as tout donné pour la satisfaire. Donc rien que pour ça, je t'en remercie.
— Isaac : Écoute, je suis désolé de t'avoir appelé autrement Clara. J'étais trop défoncé, mais notre nuit ensemble c'était nous deux.

Comment j'ai pu être aussi con ? Je pense toujours avoir le contrôle de la situation, mais quand je prends ces merdes ce n'est pas le cas. Les trous de mémoire me jouent de vilains tours et c'est clairement problématique.

C'est logique que ça ne lui fasse pas plaisir le fait que je la confonde avec Cali toute la soirée. Mais je ne suis pas fan des personnes qui se mettent en position de victime à ce point. Chaque individu est unique et je trouve ça totalement con de se comparer les un des autres.

— Clara : Tu sais Isaac, quand on baise c'est cool, si on baise pas tant pis. Je n'ai pas envie de me prendre la tête. C'est juste pour te faire une piqûre de rappels sur des choses qui ne sont peut-être pas réglées de ton côté. Du moins, c'est ce que je pense.

Je n'arrive pas à juger si elle s'en tape réellement ou non. Bref, quand on couche ensemble, ça me convient. On s'entend bien de ce côté-là.

— Isaac : Je n'ai pas envie de me prendre la tête non plus. Et ouais, je suis d'accord avec toi. Quand on baise, c'est cool.

Je parviens à lui soutirer un sourire coquin pendant qu'elle ingurgite son café chaud.

— Clara : Vu dans l'état dans lequel on était hier, j'ai du mal à croire que tu te souviennes correctement de nos ébats.

La brune aux yeux vairons se déplace délicatement jusqu'à moi après avoir posé sa tasse. Ses hanches dansent et balancent de gauche à droite avant qu'elle s'installe confortablement sur mes cuisses. Son index glisse de mes lèvres jusqu'au début de mon boxer. Son regard est intense et coquin. Ça me plait. J'attrape sa nuque et plaque ma bouche contre la sienne.

— Clara : Et ça, c'est tant pis pour toi.

Clara m'embrasse le cou, boit la dernière gorgée de son café avant de se lever pour se diriger je ne sais où.

— Isaac : Tu vas où ?
— Clara : Prendre une bonne douche. Et je pense que tu en as autant besoin que moi.

Sa remarque me fait sourire, la demoiselle n'a pas tort. Je visualise déjà la tournure des évènements et j'en ai clairement besoin pour me vider l'esprit.

— Isaac : Tu as raison. C'est bien pour ça que je vais te suivre.

Après nos ébats sous la douche, je décide de rentrer chez moi avant d'attaquer le boulot. Rien que d'y penser, ça me porte peine. J'étais censé avoir l'entraînement de foot ce soir, mais voir Niko après l'altercation d'hier, non merci. En prime, j'ai clairement le cafard des lendemains de soirées.

En arrivant au sein de ma caverne, je m'allume une clope et m'affale sur le canapé. Je trouve un élan de motivation pour me choper un verre d'eau fraîche accompagné d'un brave dolicrâne. J'espère que ça fera l'affaire avant que je me rende au Boobie'z.